Cancer : pas de trêve à cause du Covid

De mars à septembre, ce chiffre était retombé à moins 14 %, avec un pic à moins 18 % pour les plus de 80 ans. C’est particulièrement vrai pour les cancers de la peau, de la vessie et des reins. Mais moins de cas diagnostiqués ne signifie pas, hélas, moins de cancers parmi la population belge .

VERS UNE HAUSSE DE LA MORTALITE

La peur d’attraper la Covid et la propension des gens à vouloir rester chez eux, et à ne pas sortir, même pour aller en consultation : voilà ce qui explique en grande partie cette diminution des chiffres. Conséquence néfaste : le diagnostic du cancer est posé plus tard. La maladie a eu le temps de progresser. Le traitement sera donc entamé à un stade plus avancé.

C’est aussi le constat posé en France, par l’Institut du cancer de Montpellier. Son directeur, Marc Ychou : « Un grand nombre de nouveaux patients arrivent à l’hôpital avec des tumeurs plus avancées qu’à l’accoutumée. Et moins de personnes viennent nous voir à un stade précoce ». 

Selon une étude de chercheurs britanniques et canadiens publiée dans le « British Medical Journal » et portant sur sept types de cancer, chaque report d’un mois d’une chirurgie augmenterait la surmortalité de 6 à 8 %.  Les résultats sont encore plus inquiétants pour certaines radiothérapies et autres chimiothérapies : le risque de décès s’accroîtrait de 9 % pour les radiothérapies dans le cancer de la tête et du cou, et de 13 % dans les traitements post-chirurgie en cas de cancer colorectal.

Même un délai de seulement deux semaines dans le traitement d’un cancer du sein augmenterait le risque de décès de 4 %. Si ce retard passe à 12 semaines, le risque de mortalité croîtrait alors de 26 % !

UN CONFINEMENT LOURD DE CONSEQUENCES

Tout cela sans parler des traitements, plus agressifs en cas de diagnostic tardif, de la perte de qualité de vie des malades, de la charge économique due au coût plus important des traitements.

Pour les chercheurs, les retards de diagnostic issus  du premier confinement auront des effets néfastes quantifiables dans quelques années. Selon une étude française menée par le réseau hospitalier « Unicancer », le ralentissement des soins imputable au confinement pourrait être la cause de de 1000 à 6000 décès dans les années à venir.

C’est pourquoi, les instances médicales et la Fondation contre le cancer invitent le grand public à consulter un médecin en cas de signaux d’alarme persistants. Surtout n’attendez pas avant de consulter ! Tout retard dans le diagnostic risquerait d’entraîner de lourdes conséquences pour votre santé !

Le sport : leur arme contre le cancer

Depuis que le Télévie a lancé sa plateforme de parrainage en février 2017, le nombre de pages de collecte créées pour soutenir des performances sportives n’a cessé d’augmenter. Et les dons avec : plus de 3.600 donateurs sont passés par là, pour plus de 165.000 € récoltés. À la première initiative – les 20 km de Bruxelles –, d’autres ont suivi : joggings, marches, parcours cyclistes, etc. Rien qu’en 2019, 131 activités organisées par les bénévoles se déclinaient sur le thème du sport. En 2020, l’épidémie et le confinement ont eu raison de certains projets, notamment des 20 km de Bruxelles. Mais pas de tous.

Au nom d’un mien
Parmi la vingtaine de pages de collecte ouvertes sur le site du Télévie, celle de Quentin Lelong mérite qu’on s’y attarde : il fait parrainer son « idée folle de courir 100 km pour la lutte contre le cancer ». « Il faut dire que le Télévie et moi, nous sommes presque nés en même temps », précise le coureur pour expliquer son attachement à l’opération. « Vous le méritez, vous êtes juste incroyables, dans tout ce que vous faites, tant les bénévoles que les chercheurs et les animateurs. » Pour relever ce double challenge (courir 100 km et rassembler 1.000 €), Quentin espère avoir le même courage que son oncle Pierre quand il a été emporté par le cancer. C’est souvent en mémoire d’un être cher, rescapé ou disparu, mais toujours héroïque face à la maladie, que ces initiatives sont lancées.

Du Mont Asgard au Galibier
Le sport a toujours fait partie de l’esprit Télévie. Dès les années 90, la majorité des activités organisées par les bénévoles pour récolter de l’argent ont une consonance sportive (tournois de tennis ou de golf, marches, etc.). Les évènements montés par RTL Belgium adoptent la même philosophie : que ce soit au Grand Défi ou au Télévie en fête, les activités sportives sont nombreuses (joggings, courses de vélo, yoga). En 30 ans, l’opération a connu des exploits, comme lorsqu’en 2010 une équipe de jeunes alpinistes a planté le drapeau Télévie au sommet du Mont Asgard, après un mois de marche et deux semaines d’escalade. Le goût du défi continue à titiller Jean-Michel Zecca qui comptait lancer son vélo sur les pentes du Galibier en juin dernier, après avoir affronté celles du Mont Ventoux. Le projet est reporté à juin 2021 : il était impensable de décevoir les quelque 350 cyclistes qui s’étaient inscrits en l’espace de 10 jours pour rejoindre cette épopée. Le Télévie n’a d’ailleurs pas l’apanage du défi sportif relevé pour la bonne cause : aux 20 km de Bruxelles, on court pour la Fondation contre le Cancer, BIG against Brest Cancer ou Think Pink, etc.

Le sport avant, pendant et après le cancer
Bref, le sport est partout. Alors, sport et cancer, un bon mélange ? Assurément, selon Jean-Luc Van Laethem, Chef de la clinique d’oncologie digestive à Erasme et promoteur de projets Télévie. D’abord, en termes de prévention : « des données confirment la diminution du risque de développer un cancer quand on pratique une activité physique régulière. On sait en particulier que l’obésité et le surpoids favorisent ces maladies ».
Ensuite, dans le cadre d’un traitement, le sport rejoint une visée curative. « On ne demande pas aux patients oncologiques de devenir des Iron men ou des marathoniens », explique le médecin, « mais on leur recommande une activité physique dans des proportions modérées car la stimulation physique améliore une série de paramètres cliniques, physiques et psychiques. » Comprenez que les bénéfices du sport sont nombreux : diminution de la fatigue, réduction des troubles anxio-dépressifs, amélioration de l ’image corporelle, réduction des douleurs, diminution des effets secondaires des traitements. En termes de prévention de la récidive, les chiffres sont formels : « Des études menées dans le cadre des cancers du sein et du colon ont comparé des patients sédentaires et des patients qui ont une activité physique : les seconds présentent un plus grand taux de survie sans récidive », assure Jean-Luc Van Laethem.
La prise de conscience est si grande qu’aujourd’hui une série de programmes de kiné, de coaching et de revalidation physique sont mis en place en marge des traitements traditionnels. « Beaucoup de patients ont également le besoin d’interroger leur rapport à la vie », précise le promoteur Télévie en évoquant le développement de cours de yoga, de taï-chi ou de pleine conscience. Le sport apparait alors comme une façon de se remettre en selle et de réintégrer la vie sociale : « C’est un mécanisme qui existe aussi indépendamment de la maladie : faire du sport, être actif, compétitif, ça augmente l’estime de soi et aide à surmonter des contextes de dépression », analyse Luc Van Laethem qui conclut : « Un défi sportif, en fin de parcours thérapeutique, c’est une belle façon de reprendre le dessus sur la vie. » C’est ce qu’ont fait Marie et ses complices de l’asbl EnVie.

De l’idée au médicament…

Recherche fondamentale
L’objectif de la recherche fondamentale en cancérologie est de comprendre le fonctionnement des cancers. C’est le socle indispensable au développement futur d’un traitement.
« Pour aboutir à la découverte d’une nouvelle cible potentielle, il faut une idée originale, de l’expertise dans un domaine très précis, de la collaboration entre chercheurs, de l’argent pour s’outiller et pouvoir engager du personnel, et de la chance », liste Pierre Sonveaux. Le temps est également un allié indispensable : une découverte peut prendre des années.

Les chercheurs identifient de nouvelles molécules responsables de fonctions jusque-là insoupçonnées, sans savoir encore si elles pourraient servir pour un traitement. C’est comme lorsqu’on étudie le ciel : certains experts découvrent de nouvelles planètes, sans que l’utilité de cette découverte soit évidente.

Recherche translationnelle
Parmi les molécules et fonctions découvertes, certaines passent dans les mains de la recherche translationnelle, une recherche beaucoup plus appliquée puisqu’elle vise à leur trouver une utilité médicale. « Le challenge des chercheurs, c’est de parvenir à identifier une cible thérapeutique pour laquelle on pourra développer un traitement », explique Pierre Sonveaux.
Il faut ensuite fabriquer un prototype de médicament. On va lui donner des caractéristiques physiques particulières : « Il faut que ce prototype agisse comme on le souhaite : qu’il soit stable dans le sang et qu’il arrive dans la tumeur. Il faut ensuite qu’il puisse être conservé plus de cinq minutes au frigo et idéalement, qu’il puisse être administré par voir orale. Et surtout, il faut veiller à ce qu’il provoque le moins d’effets secondaires possible », cite le chercheur.

Plusieurs prototypes sont réalisés, testés et comparés en cellules (in vitro). Le meilleur est retenu, et testé chez la souris. Et c’est ainsi que l’on aboutit finalement à un ou plusieurs candidat( s)-médicament(s) pour le(s) quel(s) les chercheurs vont déposer un brevet.

Tout cela peut prendre beaucoup de temps et demande beaucoup d’argent. Une grande partie de la recherche translationnelle est financée par le Télévie, et une petite partie par les entreprises pharmaceutiques.

Recherche clinique
C’est la recherche la plus chère : impossible de la financer avec le Télévie. Ce sont donc les entreprises pharmaceutiques qui prennent le relais.
Les essais cliniques du candidat médicament débutent chez l’Homme et sont divisés en 3 phases :
Phase I : on teste sa toxicité, c’està- dire la dose maximale tolérée. Si quelque chose ne se passe pas bien, le candidat-médicament est souvent abandonné car le risque est trop grand. Si tout se passe bien, on passe à la phase suivante.

Phase II : on teste l’efficacité du médicament. Par exemple, 1.000 patients arrivant à l’hôpital sont divisés en deux groupes : le 1er est traité comme d’habitude, le 2e est traité comme d’habitude, mais avec le nouveau traitement en plus. Un essai de phase II coûte environ 10.000.000 €. Comme en phase I, si tout se passe bien, on passe à la phase suivante ; si pas, le processus est arrêté.
Phase III : on vérifie l’efficacité universelle. Les patients sont maintenant plusieurs milliers, par exemple 20.000, et sont testés dans de nombreux hôpitaux de plusieurs pays.C’est une phase qui demande beaucoup de patients, et donc beaucoup de temps. De plus, un essai clinique de phase III avec 20.000 patients coûte environ… 200.000.000 € ! Soit l’équivalent de 20 opérations Télévie », souligne le chercheur. « Et il faut répéter l’exercice pour chaque type de cancer ».

C’est une recherche très difficile : sur 20 candidats-médicaments, 19 seront arrêtés en essais cliniques. S’il a franchi toutes ces barrières, la documentation du traitement
est envoyée à un organisme de vérification et de validation (en Europe, c’est l’Agence Européenne des Médicaments, aux États-Unis c’est la Food and Drug Administration).
Si l’Agence détecte un problème dans la procédure, l’entreprise pharmaceutique doit se plier à des tests et analyses supplémentaires.
Au terme de cette enquête approfondie, le médicament peut alors être produit en
un grand nombre d’exemplaires et être commercialisé.
Pour que l’innovation perdure, il faut que l’entreprise pharmaceutique qui a investi récupère son investissement. Cependant, lorsque le brevet tombe à échéance au bout de 20 à 25 ans, n’importe quel concurrent peut copier le médicament et le vendre.
C’est ce qu’on appelle les médicaments génériques.

Les bénévoles et la COVID-19

Un véritable casse-tête : c’est ce que représentent aujourd’hui la crise de la COVID-19 et ses mesures restrictives pour de nombreux bénévoles ! « Début septembre à Callenelle,
raconte Isabelle Willems, notre 15e week-end Télévie prévoyait un souper le samedi, un petit-déjeuner et un dîner le dimanche, un concours de pétanque et un concours de pigeons. Nous n’avons pu garder que le concours de pigeons ! Même chose pour notre duathlon début octobre : trop compliqué à organiser avec les règles strictes instaurées par le Gouverneur de la Province. Et nous n’étions alors qu’en code orange !
»
« Cette année, précise Florence Normand, qui coordonne les bénévoles au FNRS, 163 activités Télévie sur les 734 prévues ont été annulées. Les responsables m’appellent pour demander conseil : peut-on organiser notre activité ? Pas évident, vu que les règles changent d’un mois à l’autre ! » Seul ce qui était prévu en extérieur (marches, balades canines ou équines) a été maintenu.
Certains comités ont reporté leurs organisations à une date ultérieure.
D’autres ont choisi de se réinventer. On ne peut plus vendre les produits Télévie aux entrées des grandes surfaces ? On les vendra en virtuel, ou dans les pharmacies.
On ne peut pas organiser de souper ? Alors, on va fabriquer des masques pour lutter contre la COVID-19, ou des articles « zéro déchet », comme l’a fait Martine Allard, responsable de son propre comité Télévie.

Un seul mot d’ordre : l’imagination au pouvoir !

Hélène Van Parys et son comité de Chastre, ont dû annuler 5 événements Télévie cette année. « Avec nos 30 bénévoles, nous avons choisi d’écouler notre stock de miel via les réseaux sociaux, avec des dépôts chez les bénévoles et les commerçants. Idem pour les confitures, que nous ne pourrons pas vendre sur le marché de Noël, lui aussi annulé. Grâce à ce système, le comité a pu écouler 220 pots de miel et plus de 300 pots de confiture. Plus que les autres années ! »

Vive la formule « à emporter » !

Isabelle Willems, elle, a choisi de transformer son souper fromages du 24 octobre en formule « à emporter ». Et ça a marché ! Plus de 150 réservations. Avec ses 12 bénévoles, elle a pu se réorganiser.
« Les commandes étaient emportées sur rendez-vous, toutes les 5 minutes. Avec une entrée et une sortie différentes dans la salle, et du gel hydro-alcoolique à l’entrée. On n’avait pas trop le choix ! ».
Pour Noël, Hélène Van Parys et ses amies et amis préparent des paniers gourmands. Galettes, speculoos, truffes, et autres bouteilles de champagne viendront les garnir, en plus des confitures. Là aussi, la vente se réalisera via les réseaux sociaux et les points de distribution évoqués plus haut. « Notre chance, aussi, c’est que nos sponsors se montrent assez souples. Soit ils reportent leur sponsoring à l’an prochain, soit ils offrent directement le montant en euros sans attendre l’activité ».
N’empêche, tous les bénévoles sont unanimes : ces solutions de fortune, aussi créatives qu’elles soient, ne remplacent pas les contacts humains qu’on peut se créer ou entretenir autour d’un bon repas, ou lors d’un événement.
Parce que le Télévie, c’est aussi cela, des moments de partage autour d’une même cause : la lutte contre la maladie.

Une découverte majeure dans la lutte contre le cancer

Pour la première fois, des chercheurs de l’ULB identifient les fonctions de « FAT1 », l’un des gènes les plus fréquents mutés dans le cancer.

Ils ont découvert que les mutations de FAT1 favorisaient les caractéristiques invasives, les métastases et la résistance à certains traitements anticancéreux couramment employés et ont mis au jour une nouvelle stratégie thérapie pour les cancers mutés au niveau de FAT1.

Cette mutation du gène FAT1 est présente dans 30% des cancers « tête et cou », poumons, cavité buccale et cancers invasifs de la peau. On la retrouve aussi chez des patientes qui ont des cancers du sein et résistent aux traitements médicaux.

« On ne s’attendait pas du tout à cet aspect invasif et métastatique. C’était une surprise, explique le professeur Cédric Blanpain. Nous avions découvert ce côté super-métastatique dans une autre étude de la même co-auteure, la Docteure Ievgenia Pastushenko, il y a deux ans, mais nous n’avions jamais trouvé le gène qui était responsable de cela.« 

Mais les avancées ne s’arrêtent pas là: les chercheurs ont découvert que les cancers mutés pour FAT1, qui sont résistants à certains traitements existants, sont aussi particulièrement sensibles à d’autres médicaments, parmi lesquels l’inhibiteur Src, actuellement utilisés pour traiter les patients atteints de cancer du sang. «Ces résultats auront des implications très importantes et immédiates pour la thérapie personnalisée chez les patients atteints de cancers présentant des mutations dans FAT1», souligne le directeur de l’étude, Cedric Blanpain.

Une recherche qui a été soutenue par le Télévie

Le communiqué de presse complet : ICI

Illuminons nos fêtes

A l’occasion du lancement de l’émission « Noël à domicile » sur RTL TVI, Le Télévie lance en partenariat avec Luwa une super opération qui réchauffera nos cœurs.

Comment participer ?

  • Prenez vos plus belles illuminations en photo ou en vidéo
  • Partagez-les sur vos réseaux sociaux en taguant le @Télévie
  • Envoyez-les sur l’adresse adomicile@rtl.be

Les illuminations les plus belles seront mises à l’honneur dans l’émission « Noël à domicile » sur RTL TVI la semaine prochaine.

On a besoin de vous pour faire vivre l’esprit de Noël.

Illuminons les fêtes avec le Télévie et son partenaire Luwa,  en charge de la modernisation de l’éclairage (auto)routier en Wallonie ».  Grâce à cette action et au soutien de Luwa, vous contribuez à soutenir la recherche contre le cancer.

https://televie.be/videos/illuminez-nos-fetes/

Un Promoteur Télévie récompensé par Sa Majesté le Roi

Le 16 décembre prochain, Sa Majesté le Roi remettra le Prix Francqui-Collen 2020 en science biologique et médicale au Professeur Cédric Blanpain de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) et au professeur Bart Loeys de l’Université Antwerpen. La cérémonie se déroulera au Palais des Académies à Bruxelles.

Le Professeur Blanpain se voit décerner cet illustre prix, parfois même appelé le « Nobel belge », pour sa recherche fondamentale dans les domaines du cancer et de la biologie des cellules souches.

Un chercheur de renommée mondiale

Considéré comme l’une des références internationales dans le domaine des cellules souches, Cédric Blanpain fait partie des chercheurs les plus primés de sa génération. Son leitmotiv ? Toujours aller plus loin !

L’année avait déjà été excellente pour le Professeur ; quatre articles scientifiques publiés dans des revues prestigieuses, l’attribution d’une troisième bourse de l’ERC (Conseil Européen de la Recherche), et maintenant l’attribution du Prix Francqui-Collen, indéniablement, la plus importante récompense scientifique en Belgique.

Il est le seul chercheur belge à avoir décroché à ce jour trois bourses de l’ERC depuis sa création en 2007.

À la tête d’une équipe d’une quarantaine de personnes, à Erasme (Faculté de Médecine de l’ULB à Anderlecht), ce médecin de formation initiale, chercheur Welbio et lauréat en 2015 d’un des Prix Quinquennaux du FNRS, a engrangé les découvertes en matière de cancer et de cellules souches.

Pour Cédric Blanpain, « La recherche contribue à mieux comprendre les cancers certes, mais également à mieux pronostiquer les récidives » et d’ajouter « Le Télévie est un complément indispensable pour la recherche en cancérologie en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sans cet argent, toutes les avancées que nos chercheurs font chaque année ne seraient qu’illusions. C’est quelque chose qui me tient tout particulièrement à cœur. Il ne s’agit pas d’un impôt sur la population mais d’une contribution individuelle et volontaire. C’est toujours très touchant. »

Retrouvez son interview complète dans le Daily Science ICI

Revoir son portrait FNRS.tv: ICI

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Quand je travaille… je ne travaille pas. Tellement j’aime ça »

« Branle-bas de combat. » C’est la sensation qui revient à Chloé quand elle fouille sa mémoire et remonte le fil de ses souvenirs jusqu’à ceux de ses six ans : « Le monde de ma mère qui s’écroule sous ses pieds. Ma vie qui, peu après Noël, s’apprête à basculer. » Une tension, des changements en cascade. Chloé part vivre chez ses grands-parents et doit s’inscrire dans une nouvelle école. C’est la deuxième rentrée des classes de sa première primaire. Bousculée, Chloé n’a pas peur pour autant. « Je ne réalisais absolument pas la gravité de la situation », confie-t-elle. « J’étais trop petite pour imaginer que ma sœur pouvait mourir. »
La famille vient en effet d’apprendre que la petite Manon souffre d’une leucémie myéloblastique aigüe, la forme la plus agressive de la maladie. La sœur de Chloé a trois ans quand elle rejoint l’hôpital pour les six mois à venir, soit « une éternité
». « Mes parents devaient se concentrer sur elle. Mais mes grands-parents ont été merveilleux
: ils m’emmenaient tous les jours à l’hôpital de Liège pour que je puisse les voir au moins une heure. Je jouais avec Manon derrière la vitre de sa chambre stérile, on discutait via le parlophone.
» Il n’existe pas de combinaison stérile taille enfant mais la maladie ne mettra aucune distance entre les deux sœurs. Au contraire.


Est-ce que j’ai le choix ?

Pour sauver Manon, une seule solution : la greffe de moelle osseuse. Chloé est sa meilleure chance – elles ont en commun les gênes de leurs parents. « Ma mère aime le raconter : puisque j’étais compatible à 99,99%, elle m’a demandé si j’acceptais de donner de la moelle à ma soeur ; je l’ai regardée d’un air blasé : “est-ce que j’ai le choix ?” ». La petite râleuse (c’est elle qui le dit) se soumet aux consignes : elle avale de « très mauvais » compléments en fer, elle rate un mois d’école, ne voit plus ses nouveaux amis, est placée sous anesthésie générale, ponctionnée à l’arrière des genoux, dans les avant-bras et les deux aines. « Au réveil, je ne savais plus marcher, on m’avait vidée. » Mais l’objectif est atteint : le corps de Manon, préparé par une intense chimiothérapie et une radiothérapie générale, accepte le greffon. À l’été, la petite fille est guérie. Et entre les deux soeurs, marquées à vie dans leur chair, le lien est devenu indéfectible.

La recherche médicale comme évidence 20 ans plus tard, quelques traces de cette expérience sont toujours perceptibles. Les meilleures. Manon a gardé un irrésistible penchant pour l’insouciance, qui la préserve des angoisses de la récidive et des suites des traitements (stérilité, dépistages, risques de cancers secondaires, etc.). Chloé, de son côté, a transformé son don en vocation ; la grande sœur est devenue chercheuse.

« Depuis la maladie de Manon, m’investir dans la recherche médicale est une évidence. J’ai toujours demandé des kits de chimistes ou des microscopes comme cadeaux ! ». Son doctorat de quatre ans, financé par une bourse Télévie, Chloé le consacre à l’analyse de l’obésité comme facteur de risque pour le développement de certains cancers. Attachée à l’ULiège, elle tente de comprendre comment l’obésité altère l’immunité des patients pour esquisser de nouvelles pistes thérapeutiques. « J’ai profondément envie d’aider les patients qui souffrent. La recherche peut avoir un impact sur des centaines de vies », explique Chloé, fière d’avoir revêtu le tablier Télévie. « Être passionnée est une véritable chance : quand je travaille… je ne travaille pas. Tellement j’aime ça ».
Céline Rase

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Arsène Burny, l’homme derrière le chercheur

Et ça, c’est un vrai challenge. Car Arsène et la recherche ne font qu’un. Quand on le
contacte un lundi matin d’été, il est justement occupé à travailler sur les dossiers des chercheurs Télévie. 86 ans, et toujours autant de temps consacré chaque jour à la lutte contre le cancer. Même pensionné, Arsène Burny passe plus d’heures dans son bureau, à la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux, que chez lui.
« C’est d’ailleurs là que nous l’avons rencontré », précise Sandrine Dans. « Arsène Burny, c’est le Télévie et inversement », résume l’animatrice de RTL TVI, « c’était évident : nous
devions lui consacrer une émission pour retracer son parcours scientifique et comprendre l’homme qui se cache derrière le chercheur
». Et lui, Arsène, ça ne l’ennuie pas qu’on remonte ainsi le fil de sa vie ? « Pas du tout, c’est le jeu », répond-il. « Allons-y ! »

Des graines aux tumeurs

C’est alors lui qui raconte comment ses premières interrogations d’enfant l’ont amené vers la science. « Mes parents avaient une ferme et quatre enfants : la vie n’était pas facile. Surtout quand la rudesse de l’hiver puis le gel de mars mettaient en péril la récolte de céréales. Dès ce moment, j’ai voulu comprendre : pourquoi certaines céréales résistent au gel et d’autres pas ? »

Cette question de « pression osmotique » le mène à prendre son vélo et s’inscrire à Gembloux. Et pourtant, il n’exploitera jamais ce domaine de la physiologie végétale : d’emblée, Arsène se tourne en effet vers la physiologie animale, là où fusionnent ses intérêts pour la médecine vétérinaire et la chimie. Il enchaîne avec un doctorat en sciences zoologiques à l’ULB puis, débauché par un professeur américain alors réputé, Sol Spiegelman, il s’envole pour New York et l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Columbia. Là, il étudie la leucémie des animaux et c’est tout naturellement qu’à son retour en Belgique, il poursuit dans cette voie et s’attaque à la leucémie bovine. Observant des similitudes avec le virus du sida identifié en ce début des années 80, il s’impose peu à peu comme un des spécialistes mondiaux dans ce domaine également.

De la recherche au Télévie

Entre-temps, Arsène a eu deux enfants avec son épouse et c’est pour eux qu’il est revenu à Gembloux, dans son port d’attache. Un jour, il se retrouve à un déjeuner avec Jean-Charles De Keyser, nouveau Directeur général de RTL Belgium, et le comte Jean-Pierre de Launoit, président du groupe. On est en 1988 et la chaîne privée cherche à se doter d’une émission « populaire et intelligente ». Arsène, alors vice-Président de la Commission scientifique de cancérologie du FNRS, propose la leucémie des enfants comme terrain de solidarité et d’investigation. Ainsi naît le Télévie, et personne alors ne pouvait imaginer le succès fou qu’il aurait », s’émeut Arsène en se rappelant ce moment charnière, dans sa vie et dans celle, depuis, de milliers de chercheurs et de patients.


Communication scientifique et grand public

Car l’importance du Télévie n’est pas à sous-estimer, rappelle-t-il. Les millions d’euros récoltés depuis plus de 30 ans ont véritablement fait avancer la connaissance dans le domaine des leucémies puis, petit à petit, des cancers en général, et ont permis d’inverser les courbes de mortalité et de guérison. Concrètement, le Télévie a financé la recherche, c’’est certain, mais aussi « mis en réseau » les intellectuels. « Les chercheurs doivent se mettre ensemble pour arriver à bout de la maladie. Les projets de recherche sont parfois très spécifiques, terriblement pointus, et c’est en échangeant entre disciplines, en décloisonnant la recherche, que les scientifiques avancent le mieux », explique Arsène Burny en pensant, entre autres, au séminaire Télévie qui se tient annuellement.
C’est une affaire de communication donc, entre experts, mais aussi vers le grand public. Et là encore, Arsène est l’homme de la situation. « C’est un scientifique qui est sorti de son labo », analyse Sandrine Dans, « et qui a appris, au fur et à mesure des années Télévie, à traduire le jargon médical en une langue accessible. Et il ne s’agit pas seulement de faire comprendre les enjeux scientifiques, son talent est aussi de comprendre lui-même l’angoisse des familles touchées par le cancer. »
Aura-t-on découvert l’homme derrière le chercheur, à la fin de cette émission, alors qu’Arsène résume : « Ma passion, c’est la recherche ! » ? Ce qui est sûr, c’est que « quand on passe du temps avec Arsène, on apprend plein de choses… », promet Sandrine Dans.
Pour voir le reportage du Arsène Burny c’est ICI

Le 18 septembre 2021 : la date de la soirée de clôture du Télévie

Pourquoi cette décision ? Philippe Jaumain, Coordinateur Général du Télévie explique :

« Vu les évolutions de la pandémie et ses effets collatéraux sur les événements dont les bénéfices sont destinés au Télévie, cette date constitue la meilleure option pour laisser le temps aux 450 comités de bénévoles d’organiser leurs événements dans les meilleures conditions possibles. Pour la deuxième année consécutive, le Télévie aura donc lieu mi-septembre, précédant de quelques semaines Cap 48 avec qui la cohabitation s’est très bien déroulée cette année et avec qui nous entretenons des contacts étroits pour nous soutenir mutuellement.

L’expérience de cette année montre que la générosité des Belges pour le soutien à la recherche contre le cancer et pour les personnes en situation de handicap n’a pas souffert de cette proximité de date. Notre souhait est cependant de revenir le plus vite possible au printemps, période historique du Télévie, qui constitue le meilleur choix pour nous. »

Rendez-vous le samedi 18 septembre 2021 pour la soirée de clôture du Télévie.

Ensemble, faisons gagner la vie.

Protonthérapie : des rayons de pointe

Environ 40 à 50 % des patients atteints d’un cancer bénéficient d’un traitement par radiothérapie (irradiation), soit seul, soit en combinaison avec d’autres traitements comme la chimiothérapie. Malgré les progrès, la radiothérapie classique (conventionnelle) ne permet pas toujours d’épargner les tissus sains qui entourent la tumeur.
La protonthérapie, qui utilise des faisceaux de protons et non des rayons X, permet de cibler de manière plus précise les cellules cancéreuses. « La particularité des protons est qu’ils parviennent à déposer la dose à une profondeur donnée : ils s’arrêtent au niveau de la tumeur et ne vont pas au-delà », détaille Xavier Geets, Chef de service de radiothérapie oncologique aux Cliniques universitaires Saint- Luc et promoteur Télévie.

Tumeurs pédiatriques et qualité de vie

Un des avantages majeurs de la protonthérapie est qu’elle diminue le risque de cancers qui se développent parfois 20 ou 30 ans après le traitement. « Les rayons X abîment les cellules sur leur passage et risquent d’occasionner des mutations.
Avec la protonthérapie, on diminue grandement la probabilité de développer ces cancers secondaires
», explique Carine Michiels, biologiste au sein de l’Unité de Recherche en Biologie cellulaire (URBC) de l’UNamur et promotrice Télévie.

La protonthérapie est ainsi particulièrement indiquée pour les tumeurs pédiatriques puisque les enfants ont par définition plus d’années d’espérance de vie devant eux et donc plus de risques de développer des cancers secondaires.

Les effets secondaires de la radiothérapie sont aussi généralement plus sévères chez les enfants car les organes qu’on irradie sont en croissance », ajoute Xavier Geets.
« Les conséquences fonctionnelles ou esthétiques peuvent alors être importantes. » Une irradiation au niveau du cerveau d’un enfant en bas âge peut par exemple entraîner un retard mental. De même, l’irradiation d’une jambe ou d’un bras peut provoquer un arrêt de la croissance de l’os et créer une asymétrie, des problèmes de marche, etc. Là encore, la protonthérapie, par sa précision, limite ces effets secondaires. « On guérit aujourd’hui énormément de cancers pédiatriques. Préserver la qualité de vie après le traitement est donc primordial », souligne Xavier Geets.
Actuellement, en Belgique, la liste d’indications standards établie par l’INAMI pour la protonthérapie inclut la plupart des tumeurs de l’enfant mais aussi certaines tumeurs de l’adulte. « La protonthérapie est indiquée pour les tumeurs qui se trouvent à proximité d’un organe très précieux, comme le nerf optique, la moelle épinière, le cerveau ou le cœur », commente Carine Michiels.

Bientôt en Belgique

Si la protonthérapie existe depuis plusieurs décennies, elle connaît depuis quelques années un véritable essor. Cet été, un premier centre de protonthérapie a ouvert ses portes en Belgique, à Louvain. « Jusqu’à aujourd’hui, pour bénéficier de la protonthérapie, les patients belges devaient se rendre en France, en Suisse ou en Allemagne », précise Xavier Geets. « Ces patients étaient alors isolés de leur environnement social et familial pendant un temps assez long puisqu’un traitement par protonthérapie s’effectue généralement sur six semaines. »
Ce nouveau centre de traitement et de recherche est issu du projet ParTICLe, une collaboration entre l’UZ Leuven/KU Leuven et les Cliniques universitaires Saint-Luc/
UCLouvain, avec le soutien de l’UZ Gent, l’UZA, l’UZ Brussel et du CHU UCLouvain Namur. « C’est un exemple assez unique de collaboration par-delà la frontière linguistique.
Elle a permis de regrouper les meilleurs experts, notamment au niveau pédiatrique
», souligne Xavier Geets. Un deuxième centre de recherche et de traitement devrait par ailleurs voir le jour dans les prochaines années à Charleroi, sur le site de l’hôpital Marie Curie, avec le soutien de la Région wallonne.
En Belgique, on estime qu’environ 180 à 200 patients pourraient bénéficier de la protonthérapie selon les indications actuelles de l’INAMI. « On peut s’attendre à ce que ces indications augmentent au cours du temps si les études cliniques démontrent l’avantage de la protonthérapie sur la radiothérapie conventionnelle », précise Xavier Geets. Côté coût, la protonthérapie coûte aujourd’hui environ six fois plus cher que la radiothérapie classique mais beaucoup moins cher que l’immunothérapie. « Un traitement par protonthérapie coûte entre 30.000 et 35.000 euros. L’immunothérapie, dont on parle beaucoup aujourd’hui, coûte 100.000 euros par an et ne fonctionne que chez un patient sur cinq. En comparaison, ce n’est finalement pas si coûteux », argumente Xavier Geets. « Si les études cliniques confirment que la protonthérapie entraîne moins d’effets secondaires que la radiothérapie conventionnelle, son coût global pourrait être relativisé », conclut Carine Michiels.
Julie Luong

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