Une nouvelle piste dans le traitement des cancers pédiatriques

Sera-t-il possible de traiter certains cancers pédiatriques sans avoir recours à la chimiothérapie ? C’est l’espoir que donnent les résultats des recherches menées depuis 4 ans grâce au soutien du Télévie par la Professeure Anabelle Decottignies et son équipe de l’Institut de Duve (UCLouvain).

À l’heure actuelle, les thérapies pour soigner les cancers des enfants fonctionnent très bien mais elles présentent peu de spécificités. En effet, les chimiothérapies s’attaquent aux cellules cancéreuses mais également aux cellules saines et aux cellules souches de l’enfant. “Ce sont des thérapies qui sont efficaces car elles éradiquent le cancer. Mais le problème, c’est qu’elles ont des effets secondaires.”, explique la Professeure Anabelle Decottignies. En fonction de l’intensité du traitement, cela provoque souvent des dégâts impactant la vie future des jeunes à court et long terme. “Si on entame déjà sur leur capital de cellules souches, les enfants auront en quelque sorte un vieillissement prématuré de leur organisme. Puisque ces cellules assurent la régénération des tissus pendant toute la vie.”, précise-t-elle. Dès lors, la capacité des tissus à se régénérer diminue, alors que l’enfant qui guérit a encore de nombreuses années devant lui. Dans les cas les plus critiques, des soucis de surdité, de perte de vue, des problèmes cardiaques ou encore de fertilité peuvent survenir.

Vers une thérapie ciblée pour améliorer les traitements

C’est dans ce contexte que la chercheuse et son équipe de l’Institut de Duve viennent de découvrir une piste très encourageante vers un traitement moins toxique. L’objectif de cette équipe ? Trouver une thérapie ciblée détruisant les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines de l’enfant.

Les télomères au cœur de leur recherche

Pour y parvenir, les scientifiques se sont penchés sur les télomères. Les télomères, ce sont les extrémités de nos chromosomes qui sont responsables du vieillissement des cellules. En temps normal, plus les télomères s’usent, plus nos organes vieillissent. À l’inverse, pour les cellules pathologiques, ils ne raccourcissent pas et continuent à se diviser indéfiniment. C’est ce qu’on appelle l’immortalité cellulaire. En se multipliant éternellement, les cellules cancéreuses s’amassent formant ensuite des tumeurs et des métastases.

Deux mécanismes de prolifération

Petit à petit, l’idée d’essayer de cibler ces télomères pour les obliger à vieillir et, par conséquent, les empêcher de se diviser a germé auprès des chercheurs. Mais comment ? Pour avancer dans cette direction, il a fallu d’abord analyser les mécanismes permettant cette jeunesse éternelle. Il en existe deux:

Le premier concerne 90 % des cas de cancers[1]: les cellules cancéreuses réactivent l’expression d’un gène embryonnaire. Lorsque nos cellules sont au tout premier stade de l’embryon, elles sont éternellement jeunes et ce, grâce à une enzyme, la télomérase, qui parvient à maintenir la taille des télomères. Rapidement après cette phase, les cellules repoussent le gène responsable de cette immortalité et l’horloge biologique est enclenchée. Dans 90 % des cancers, le gène de cette enzyme peut se réactiver, formant par la suite des tumeurs et métastases.

Le second s’applique aux 5 à 10% de cancers restants[2]. Dans ce cas-ci, les cellules malignes mettent en place un système alternatif appelé ALT. ALT pour Alternative Lengthening of Telomeres, ce qui signifie la prolongation alternative des télomères. Ce mécanisme n’est présent dans aucune de nos cellules saines et est propre à certains cancers, en particulier chez l’enfant. On le retrouve notamment dans les cancers pédiatriques tels que les cancers du cerveau (glioblastome ou neuroblastome) ou encore les cancers des os (l’ostéosarcome). Il est également présent dans certains cancers de l’adulte, notamment les sarcomes.

Une héroïne: la protéine TSPYL5

Et c’est ce mécanisme alternatif qui intéresse l’équipe de l’UCLouvain. En effet, “La plupart des tumeurs de l’enfant acquièrent ce caractère de prolifération indéfini qu’on appelle le mécanisme ALT et qui n’est jamais présent dans les cellules normales. Si on arrive à cibler spécifiquement ce mécanisme, on sait qu’on épargnera toutes les cellules souches et les cellules normales.”, explique la Maître de recherches au FNRS. Le 2 juillet dernier, les scientifiques annonçaient avoir trouvé une cible potentielle. Son nom: TSPYL5. “C’est la première fois qu’on a une protéine qui est vraiment spécifiquement importante au mécanisme ALT. Lorsqu’on enlève cette protéine, les cellules cancéreuses meurent.”, développe la Professeure Decottignies.

La suite ?

Les perspectives sont encourageantes mais le travail n’est pas encore terminé. Il faut encore tester ces molécules en culture afin de trouver la bonne molécule pour établir une thérapie ciblée. Cela pourrait encore prendre une dizaine d’années. J’espère qu’on trouvera quelque chose et que cela fonctionnera. Ça ne va pas être un chemin facile mais on va essayer. La cible est vraiment très prometteuse.”, se réjouit la chercheuse.

Chaque année, en Belgique, il y a en moyenne 350 nouveaux cas de cancers chez les enfants pour 70 000 cas chez les adultes[3]. Ces maladies rares représentent moins d’1 % de tous les cancers[4] mais ont tout autant besoin de notre soutien. Grâce à cette précieuse découverte, l’espoir de trouver de meilleures thérapies anti-tumorales pour les enfants s’agrandit. C’est un pas de géant dans la recherche contre les cancers pédiatriques.

Aujourd’hui, plus que jamais, cet avancement est la preuve irréfutable que la recherche ne cesse d’avancer. Et qu’il faut, ensemble, continuer à se mobiliser pour vaincre la maladie !

[1] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[2] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[3] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[4] Source : Belgian Cancer Registry, parution 2016.

La Commission scientifique du FNRS a sélectionné 111 nouveaux chercheurs Télévie

Un seul mot : l’excellence

Autour de la table, ils sont 20. Rien que des experts du cancer, belges et internationaux. Leur objectif est de sélectionner parmi  166 dossiers, ceux qui  méritent le plus de bénéficier de l’argent récolté par le Télévie.

Véronique Halloin, Secrétaire générale du FRNS, explique comment ils sont sélectionnés : « On choisit les projets sur base de l’excellence du projet et des chercheurs. Ce qui est le plus important, c’est de voir dans quelles mesures le projet va permettre d’avancer par rapport à l’état des connaissances scientifiques actuelles. »

Marc Vidal, chercheur à la prestigieuse Université de Harvard et membre de la commission, est agréablement surpris par la qualité des projets : « Les projets que j’ai vus cette année sont bien meilleurs que ceux de l’année passée. Et ceux de l’année passée étaient encore meilleurs que l’année précédente. Je ne sais pas comment ils font, mais je crois que l’opération Télévie c’est quelque chose qui attire énormément et donc on a de plus en plus d’experts de grande qualité qui écrivent des projets. »

Chercheurs au cœur rouge

Les chercheurs concernés sont des scientifiques de niveau doctoral et post-doctoral qui mèneront des travaux de recherche dans les différents labos des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles : leur salaire, de même que celui des techniciens, sera financé par le Télévie durant 2 années en moyenne ;

Les Projets de Recherche (PDR) bénéficieront, grâce au Télévie, du financement des frais de fonctionnement, de personnel et d’équipement : ces projets sont interuniversitaires et impliquent généralement plusieurs disciplines.

Pour cette édition,  109 postes de chercheurs et 2 postes de techniciens ont été sélectionnés ainsi que 7 Projets de Recherche.

Des sélections qui seront officialisées par le C.A. du FNRS en juin prochain.

Le démarrage effectif est prévu dès le 1er octobre, date à laquelle ces 111 nouveaux chercheurs viendront agrandir l’équipe des chercheurs déjà financés par le Télévie.

En 31 ans, le Télévie a récolté près de 200 millions d’euros et permis au F.R.S-FNRS de soutenir au total près de 2.500 chercheurs dans la lutte contre le cancer.

« C’est vraiment bien ce que vous faites ! »

Par Frédéric Bastien, animateur Bel RTL

En accueillant Cécile, Nadine, Mouhad, Nicolas et David, représentants des cinq comités qu’ils gèrent, en leur montrant les coulisses, c’était une façon, pour nous, de partager notre passion de gens de la communication, mais aussi une invitation à pénétrer leur univers.

Que se cache-t-il derrière ces défis relevés avec enthousiasme, ces grandes soirées réchauffées par une cuisine qui ne demande qu’à être dégustée avec convivialité et bonheur, ces spectacles, ces choses un peu folles consistant à battre des records et à amasser un maximum d’euros ?

Au fur et à mesure de la discussion, belle et animée, il est apparu bien vite qu’ils regardent tous dans la même direction : celle qui fait un peu monter les larmes aux yeux. Celle qui se centre sur la maladie, la destruction qu’elle entraîne, la lutte qu’elle suppose, mais aussi l’espoir de la vaincre, de la ranger aux placards des cassures d’une vie, en donnant de leur personne.

Tous ont décidé d’agir au départ d’une de ces cassures violentes, implacables, qui les a meurtris, détruits, mais aussi rendus forts, et qui les gonfle d’une belle énergie et d’une solide motivation, qui les fait agir après leur boulot, leur donne des idées, les amène à surmonter des obstacles plus ou moins importants, mais qu’ils ne considèrent jamais comme infranchissables.

Du coup, ils ont tous leur recette, leur manière de faire, de rebondir, de choisir ce qu’ils feront pour le Télévie. Choisir comme terrain d’action leur passion ou même leur boulot, ou profiter pour s’abandonner à un rêve, l’organisation d’une fête à laquelle ils seraient heureux d’être invités. Il y a aussi les bénévoles qui profitent d’une structure existante pour y greffer ce petit quelque chose qui fera grimper le compteur le jour J.

La recherche, le Graal

Faire grimper le compteur, ils y pensent comme leur devoir de réussite. Mais, même si leur « score » est important, ce qui l’est davantage – et cela se ressent dans la conversation où les chiffres n’ont pas leur place – c’est le résultat : la mise au travail des chercheurs. C’est, peut-être finalement, et en toute logique, leur Graal. Tous voient dans le monde de la recherche, la solution. Ce qui permet, déjà aujourd’hui de combattre la maladie, de la supprimer, de l’effacer. En même temps, comme dans un souffle un peu retenu, celles et ceux qui contribuent à faire avancer cette recherche racontent que le chemin est encore long, que, tout autour d’eux, les cas se multiplient, les mauvaises nouvelles explosent en même temps que des vies se brisent, même si des rémissions existent aussi.

Et face à cela, les petites phrases sont lâchées comme autant de slogans : « on peut bien faire ça », « on sait pourquoi on fait ce qu’on fait », « les malades se battent, nous aussi … pour eux », « on ne peut pas baisser les bras », « il faut assurer quoi qu’il advienne ». Et puis, ce « c’est vraiment bien ce que vous faites ! », lancé par un anonyme à Mouhad qui, à Forest, occupe le terrain en organisant des soirées dansantes disco et années ’80, concerts rock et spectacles. Quand il le raconte au groupe, lors de cette rencontre, il en est encore ému et heureux.

« Tous ont décidé d’agir au départ d’une de ces cassures violentes, implacables, qui les a meurtris, détruits, mais aussi rendus forts »

 

Cet engagement fait partie de leur vie depuis peu. Ils ont deux ou trois participations à ce jour, voir pour David aucune, puisque le 23 mars il se lancera dans son marathon de coiffure, à Juprelle, 24 heures durant avec son mari, Jonathan et deux amies Christina et Cassandra.

L’endurance dans l’effort motive aussi Nicolas au cœur de son école de danse à Givry, le collectif « tous-en-scène ». Il attaquera, lui, deux tours d’horloge de claquettes espérant ainsi, en plus de rapporter de l’argent au FNRS, inscrire un record au Guinness Book. Cécile est, quant à elle, une organisatrice dans l’âme avec sa partenaire, Adeline. Joyeuses, gaillardes, chargées à bloc, elles sont deux pour tout mettre au point, aidées par leurs « wagons » de maris, Laurent et Christophe, et toute une équipe. Leur terrain d’action : la danse, un souper paëlla, un vide-dressing à l’Athénée Royal de La Louvière.

Nadine centre son action sur les maisons de quartier dans lesquelles elle travaille. Seize centres d’animations répartis dans Bruxelles où sont proposés des services sociaux, soins, activités et repas. Au sein de cette structure existante, vient se greffer toute une série de gestes qui contribuent à l’opération : la pièce glissée en prenant un café, quelques euros couplés à un dîner, une sortie où se retrouvent les bénéficiaires de ces endroits de vie.

« La venue de chercheurs lors des manifestations, de l’avis général, est, très motivant. C’est pour qu’ils puissent travailler que l’opération existe, pour qu’ils cherchent et trouvent »

 

C’est dans une de ces maisons que l’infatigable Arsène Burny s’est rendu pour expliquer, parler, commenter et répondre aux questions. La venue de chercheurs lors des manifestations, de l’avis général, est, très motivant. C’est pour qu’ils puissent travailler que l’opération existe, pour qu’ils cherchent et trouvent. Ce sont eux qui, grâce à la mobilisation de Cécile, Mouhad, Nicolas, Nadine, David et tous les autres peuvent, comme le dit souvent Arsène, mettre toute leur énergie et leur savoir au service de notre santé.

 

Une nouvelle campagne à l’occasion de la Journée Mondiale contre le Cancer

Journée mondiale contre la cancer

En Belgique, rien que cette année, plus de 68.000 personnes apprendront qu’elles souffrent d’un cancer. Cela fait 186 personnes chaque jour. 27.000 personnes en mourront en 2019, dans notre pays, dont 270 enfants et adolescents. A l’échelle du monde, les cancers tueront 9,6 millions de personnes d’ici décembre*. Un jour peut-être, les médecins pourront totalement guérir cette maladie ; c’est ce qu’espère le Télévie notamment grâce à l’importance des dons en faveur de la recherche.

« Et si un jour, le cancer ne faisait plus peur…», « Et si un jour, le cancer ne tuait plus…» et « Et si un jour, le cancer se soignait facilement… ». Ce sont les trois scénarios de spots de sensibilisation que vous retrouverez dès ce lundi sur votre petit écran et à la radio. Certes, aujourd’hui, cela relève de la pure fiction… mais peut-être qu’un jour, grâce à la recherche, cela deviendra réalité !

De ces 3 scénarios découle aussi toute une série de questions sur l’évolution de cette maladie dans quelques années. Des questions auxquelles les experts ne répondent pas souvent. Le Professeur Cédric Blanpain est Docteur en médecine, Professeur à l’ULB, Directeur de recherches Télévie et considéré comme l’un des chercheurs les plus influents au monde. Il a accepté, pour le Télévie, d’y répondre.

1. A l’avenir, devra-t-on toujours passer par la case « hôpital » pour soigner un cancer ?

Pour certains cancers, on ne doit pas nécessairement passer par l’hôpital. Certains cancers de la peau peuvent se soigner au cabinet de votre dermatologue. Il est probable que, dans le futur, plus de cancers pourront être aussi soignés en dehors de l’hôpital, dès lors que l’on peut prendre des pilules et que les effets secondaires ne sont pas importants. En revanche, si la chirurgie se révèle nécessaire, on devra toujours passer par l’hôpital. Les progrès dans ces domaines induiront évidemment que les séjours à l’hôpital seront de plus courte durée, avec moins d’effets secondaires.

2. Tous les cancers seront-ils, un jour, curables et non mortels ?

C’est en théorie possible. Les hommes ont toujours fait preuve d’inventivité et d’adaptation dans la difficulté. Il faudra découvrir précisément la cause de l’ensemble des différents cancers, ce qui est encore loin d’être le cas. Mais il sera aussi nécessaire d’inventer de nouveaux médicaments car aujourd’hui, les armes dont nous disposons ne nous permettent pas de tous les guérir. Beaucoup de recherches devront encore être menées pour atteindre cet objectif ultime.

3. Cela fait des siècles que le cancer existe. Pourquoi est-ce si lent à vaincre ?

Même si le cancer existe sans doute depuis que l’homme existe, cela fait moins de 50 ans que l’on a compris que le cancer était une maladie génétique. Cela fait moins de 5 ans que l’on a découvert les mutations génétiques qui constituent la cause des cancers. Cela fait moins de 30 ans que l’on sait que le système immunitaire permet de contrôler certains cancers. Cela fait encore moins de temps que l’on a compris que certains cancers comme le cancer du col de l’utérus ou de la gorge étaient dus à des virus et que grâce à un vaccin, on pouvait prévenir bon nombre d’entre eux… Je peux continuer comme cela encore longtemps pour dire que finalement, il existe encore énormément de questions sur le cancer qui demeurent aujourd’hui sans réponse et qui empêchent donc le développement futur de nouveaux médicaments contre certains cancers.

4. Est-ce que certains cancers se soignent déjà, aujourd’hui, comme une maladie « banale » ?

Aucun cancer n’est banal, même s’ils sont aujourd’hui très fréquents. Il existe bien sûr des cancers qui se traitent très facilement s’ils sont détectés à temps et dont le taux de guérison est extrêmement élevé, comme certains cancers de la peau.  Pour d’autres cancers au taux de guérison très élevé comme certains cancers de la prostate, on peut également se contenter de prendre seulement des médicaments afin de garder la maladie sous contrôle.

5. Pourquoi tous les cancers ne se traitent pas encore par gélules ?

Il existe déjà, aujourd’hui, dans certains cas, des modes d’administration de traitements différents, tels que les gélules pour le traitement adjuvant de certains cancers du sein. La formulation dépend des propriétés chimiques des médicaments. Lorsqu’on découvre des médicaments ingérables par voie orale qui résistent à l’estomac et au passage dans le foie et qui sont bien absorbés par l’intestin, on privilégiera toujours cette approche ! Néanmoins, quand on trouve une molécule qui est efficace mais pas absorbable par l’intestin, on doit faire appel à des solutions qui s’administrent dans les Baxter ou les piqûres.

Plus il y aura de recherches sur ces questions d’absorption, de résistance aux sucs digestifs, d’absorption par les cellules de l’intestin ou de dégradation par le foie, plus fréquemment nous pourrons découvrir des médicaments à prendre en gélule plutôt qu’en piqûre.

6. Combien de temps cela prend-il pour mettre au point un nouveau médicament ?

La première étape est de déterminer une nouvelle cible. Pour cela, une dizaine d’années de recherche fondamentale est souvent nécessaire.  Ensuite il faut encore compter une dizaine d’années supplémentaires pour mettre au point un médicament et montrer son efficacité sur les patients.  Au total, il faut donc attendre vingt ans pour que le médicament soit commercialisé et que le patient puisse en bénéficier.

7. Pourquoi les chercheurs et les médecins sont-ils parvenus à maîtriser le sida et par encore le cancer ?

Le SIDA constitue un bel exemple d’une maladie inconnue jusque dans les années 1980 et pour laquelle des médicaments ont pu être développés en une quarantaine d’années afin de la faire passer d’une maladie mortelle à une maladie chronique. C’est aussi un bel exemple du fait que, grâce à la recherche, on a pu découvrir tout de A à Z du virus du SIDA : son mode d’entrée, la manière dont il se réplique, comment il se cache, comment il échappe au système immunitaire. Le succès de son traitement émane du fait qu’il est possible de l’attaquer de partout où l’on peut et sur tous les fronts possibles grâce à de nombreux médicaments, qui peuvent parfois être combinés dans une seule pilule. J’espère que cet exemple du SIDA sera suivi par celui du cancer. La différence est que le cancer n’est pas une maladie mais un ensemble de maladies, qui sont très différentes en fonction de l’organe duquel il provient et de la spécificité unique du patient.  La recherche sera donc beaucoup plus compliquée pour identifier toutes les causes et les mécanismes mis en jeu dans la grande diversité des cancers.

8. Quand, selon vous, guérira-ton facilement, rapidement et définitivement les cancers ?

Je n’ai malheureusement pas une boule de cristal. Je suis optimiste. J’aimerais penser que cela sera dans 30 à 50 ans mais il est fort probable que cela prenne encore beaucoup plus de temps avant que l’on ne guérisse la majorité des patients. Plus on investit dans la recherche, plus court sera ce délai.

 

* Sources

Fondation Registre du Cancer – Organisation Mondiale de la Santé

 

Participez à l’opération « Pièces Rouges » de Bel RTL au profit du Télévie !

Pour récolter vos « pièces rouges », des tirelires sont disponibles gratuitement dans les 138 agences de la banque Crélan en Wallonie et à Bruxelles mais aussi lors des représentations de la pièce de Théâtre du Télévie. Par ailleurs, sur Bel RTL, Bérénice en distribuera aussi dans son émission « On pousse le bouchon » dès 8h chaque matin. Léon Lebouchon, quant à lui, ira, comme à son habitude, à la rencontre des gens, avec des tirelires sous le bras. Evidemment, il est aussi possible de collecter vos pièces sans tirelire 😉

Pour cette première édition de #opérationpiècesrouges, l’acteur Christian Clavier nous fait le plaisir d’apporter son soutien. « Ces pièces aideront directement la recherche, qui a déjà énormément progressé. C’est encore plus motivant de voir que les résultats sont là, qu’il n’y a pas une impression de gaspiller ses efforts ou son argent. C’est ça qui va inciter le plus les gens à participer encore », explique Christian Clavier.

Mais d’où est venue cette idée ? « Quand j’ai entendu qu’il était question de supprimer, chez nous, les petites pièces qu’on sème tous un peu partout, je me suis demandé ce qu’ils pourraient bien en faire. Les collecter, comme ils le font en France, pour soutenir le Télévie m’a tout de suite paru la solution idéale ! », explique Bérénice.

Comme la solidarité n’a pas de limite : demandez à vos proches de vous aider… Famille, collègues, copains, commerçants du coin, mobilisons-nous tous pour récolter le plus de pièces rouges possible pour faire avancer encore un peu plus la recherche contre le cancer et la leucémie. Venez vider vos tirelires dans le camion tirelire de l’opération « Pièces Rouges » qui passera prochainement près de chez vous…

Allez, on s’bouge … pour l’opération « Pièces Rouges »

Voici le lien pour les agences participatives!

Les chercheurs Télévie expliquent leur thèse en 180 secondes

Chercheurs

L’exercice est particulièrement compliqué. Surtout pour des scientifiques, précis, rigoureux, souvent exhaustifs, puisque chaque détail a son importance. Pourtant, ces jeunes chercheurs Télévie s’y plient avec un certain plaisir. 24 d’entre eux ont été sélectionnés pour présenter lors du « Séminaire Télévie » les résultats de leur recherche en 180 secondes ! « Ce Séminaire existe depuis plus de 15 ans, mais c’est la première fois que nous organisons ces résumés de 3 minutes », explique Luc Willems, professeur à l’Université de Liège et Directeur de recherches FNRS. « Je pense que c’est essentiel d’arriver à bien synthétiser l’objet et les résultats de ses recherches. Mieux comprendre les mécanismes du cancer ne se limite pas à un travail de laboratoire, cela comprend aussi la communication de son travail ».

Clémence Al Wardi, 28 ans, chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, est l’une des premières à se lancer. Très à l’aise, elle réussit brillamment à résumer sa thèse sur les « modifications chimiques de l’ADN dans le cancer du sein ». « Je m’étais préparée en récitant devant mon chat », chuchote-t-elle pour décompresser, « il était très réceptif ;-)».

Marina Digregorio, 26 ans, recherche, elle, à l’ULiège. Elle essaye de mieux comprendre les rechutes dans le cadre du glioblastome, un cancer du cerveau. « Généralement, je ne suis pas très à l’aise à l’oral. Mais c’est un très bon exercice. Je suis contente de l’avoir fait ». Au pupitre, défile aussi Victor Delprat, 26 ans, de l’UNamur. Lui s’est préparé « devant ses collègues de laboratoire » et s’intéresse « à tout ce qu’il y a autour des cellules cancéreuses, notamment les cellules de vaisseaux sanguins. Et j’essaye de voir comment elles communiquent entre elles ».

In English

Difficulté supplémentaire, toutes ces présentations se font `in English´: « Dans le domaine de la recherche, l’anglais est LA langue véhiculaire. Pouvoir bien s’exprimer dans cette langue fait aussi partie de la formation des chercheurs », explique le professeur Luc Willems.

Par ailleurs, n’oublions pas que même si la majorité des chercheurs Télévie sont francophones, certains viennent de l’étranger, d’Italie, du Liban, et même d’Inde !

« L’anglais, on l’utilise tout le temps en labo, donc pour moi ça allait. Ça ne s’est pas trop mal passé » explique, soulagée, Clémence.

Une approche multidisciplinaire

Aux côtés de ces jeunes chercheurs, des scientifiques confirmés exposent également, au pupitre, leurs recherches. Le grand auditoire bouillonne, et c’est bien l’objectif d’une telle journée. « Permettre la circulation des idées, favoriser l’échange scientifique et stimuler le développement des collaborations entre les chercheurs et entre les universités », confirme Michael Herfs, Chercheur qualifié FNRS et orateur du jour. « On n’est plus à l’époque de Louis Pasteur où les chercheurs étaient seuls dans leur laboratoire ».

Aujourd’hui, la meilleure chance de progresser dans la lutte contre le cancer, c’est en effet d’appliquer une approche multidisciplinaire, c’est-à-dire combiner plusieurs domaines de recherches. Pour que la recherche de chacun profite aux autres.

 

« Sans le Télévie, impossible de maintenir le niveau de la recherche »

Le professeur Blanpain et son équipe se penchent sur le rôle des cellules souches dans le cancer. Ces cellules souches cancéreuses seraient responsables de la croissance d’une tumeur, mais aussi de sa résistance aux traitements et pourraient expliquer pourquoi un cancer peut récidiver. Cédric Blanpain travaille aujourd’hui pour gommer ce conditionnel. La finalité est simple : mieux prévenir la maladie et améliorer le traitement du patient.

Comprendre l’origine du mal

Axées au départ sur les cellules souches, les recherches de Cédric Blanpain et son équipe s’orientent depuis 12 ans sur le cancer. « Nous cherchons des réponses à plusieurs grandes questions. Par exemple, quel est le rôle des cellules souches dans la maintenance des différents tissus ? La deuxième grande question concerne l’identification des cellules à l’origine du cancer. Nous essayons de comprendre les mécanismes précoces dans ce que l’on appelle l’initiation tumorale, c’est-à-dire quand le tissu est encore normal et s’apprête à devenir cancéreux. Enfin, nous avons dépensé beaucoup d’énergie à essayer de comprendre les mécanismes derrière l’hétérogénéité tumorale. Pourquoi les tumeurs sont-elles différentes d’un cancer à l’autre, ou bien entre patients atteints du même type de cancer, et entre les différentes cellules d’un même cancer ? »

Des résultats probants

Le chercheur publie chaque année dans les meilleures revues scientifiques. Rien qu’en 2018, le Pr Blanpain et son équipe définissent les différents états de transition survenant au cours de la progression du cancer. Une première. Ils identifient les cellules à l’origine du cœur et l’origine des cellules souches du sein. L’équipe fait également une découverte majeure dans le traitement des rechutes dans  les  carcinomes  basocellulaires,  les  cancers  de la  peau  les  plus  fréquents, tout en y proposant une nouvelle stratégie thérapeutique. Une percée qu’a permis, entre autres, le Télévie.

« La recherche contribue à mieux comprendre les cancers certes, mais également à mieux pronostiquer les récidives »

Le supplément d’âme

C’est que le Télévie joue un grand rôle dans la recherche menée par Cédric Blanpain et son équipe. « C’est un complément indispensable pour la recherche en cancérologie en Fédération Wallonie-Bruxelles », admet l’intéressé. « Sans cet argent, toutes les avancées que nos chercheurs font chaque année ne seraient qu’illusions. C’est quelque chose qui me tient tout particulièrement à cœur. Il ne s’agit pas d’un impôt sur la population mais d’une contribution individuelle et volontaire. C’est toujours très touchant. »

Grâce au Télévie, le chercheur de l’ULB est cette année promoteur de cinq projets Télévie, des bourses (appelées grants) accordées à des diplômés universitaires afin de poursuivre des travaux de recherches en vue de l’obtention d’un doctorat ou de se perfectionner après un doctorat. « Ce que j’ai reçu est exceptionnel. Sans le Télévie, je ne pourrais pas maintenir le niveau de la recherche que je mène contre le cancer. Ce serait impossible. Parce que les autres bourses sont très limitées. Nos sources de financement se sont réduites au cours du temps et ont vraiment fondu ces dernières années. Grâce au Télévie, au moins, on diminue l’impact négatif de cette baisse de budget qui touche la Wallonie et Bruxelles. »

À quoi s’attendre demain ?

Pour mieux combattre la maladie, il faut mieux la comprendre. Ce qui n’est pas une mince affaire tant le cancer est une maladie capricieuse. « Tous les ans, nous espérons faire avancer la connaissance. La recherche contribue à mieux comprendre les cancers certes, mais également à mieux pronostiquer les récidives. J’aimerais également un jour découvrir un nouveau médicament qui permettrait aux patients de guérir du cancer. »

Le cancer cache encore nombre de ses secrets aux chercheurs. « Nous aimerions mieux comprendre les cellules à l’origine des métastases, les mécanismes de résistance aux traitements. L’objectif est également de trouver des solutions innovantes pour pallier cette résistance au traitement, mais aussi les rechutes. Il faut pouvoir les identifier de manière plus précoce afin d’adapter le traitement des patients avant que le cancer n’évolue. »

Laurent Zanella

Le deuil et l’espoir

« Le progrès, dans la recherche, ce n’est pas de passer de 0 à 100 % de chances, mais de 50 à 51 % », explique le Pr Yves Beguin, hématologue au CHU de Liège et médecin de la jeune Lara, décédée l’été dernier d’une leucémie. Face à la disparition de jeunes gens devenus des incarnations du combat contre le cancer, ce sont pourtant toujours les mêmes questions qui reviennent en boucle : pourquoi cet échec après tant de victoires ? Pourquoi cette issue après mille batailles gagnées ? Trouvera-t-on un jour un moyen de venir à bout de tous les cancers ? Autant d’interrogations dont les réseaux sociaux se font aujourd’hui le relais émotionnel et qui n’appellent jamais de réponse simple.

Pronostic

Car en science, le miracle n’existe pas. Seulement peut-on miser sur le travail, l’intelligence, l’obstination. « La recherche fonctionne selon un processus d’amélioration continue. C’est une somme de petites pièces de puzzle que nous mettons bout à bout et qui finit par faire avancer les choses », rappelle le Yves Beguin, Directeur de recherches honoraire du FNRS. « Lara et Marie-Hélène, atteintes de leucémie, ne seraient pas arrivées là dans leur parcours il y a cinq ou dix ans. Le succès a été temporaire, mais s’il n’y avait pas eu de progrès dans la recherche, l’impasse aurait été là beaucoup plus tôt. » Les familles des jeunes patientes sont d’ailleurs les premières à comprendre et à accepter – malgré la douleur – que la recherche avance à pas lents et qu’il importe de continuer à la soutenir. « Elles ne sont pas du tout en réaction par rapport à ça. Elles savent que même quand l’espoir était là, cet espoir était ténu.»

« UN PRONOSTIC TRÈS MAUVAIS, OÙ IL N’EXISTE QUE 10% DE CHANCES DE S’EN SORTIR, SIGNIFIE TOUT DE MÊME QU’UN PATIENT SUR DIX S’EN SORTIRA. »

 

L’espoir – cette notion tellement présente lorsqu’on lutte contre la maladie – n’est en effet jamais une promesse de guérison. Seulement signifie-t-il qu’il existe une possibilité d’amélioration, dépendante de maints facteurs. «Aujourd’hui, dans la leucémie, nous parvenons à identifier de plus en plus de facteurs pronostiques : l’âge, la quantité de cellules leucémiques, la dissémination ou non de ces cellules dans le cerveau, les caractéristiques génétiques des cellules leucémiques…  Cela nous permet d’orienter les premiers traitements et notamment de savoir très rapidement s’il est indiqué de faire ou non une greffe de moelle. Mais il ne faut jamais oublier que lorsqu’on décrète qu’un patient a 85% de chances de s’en sortir, il reste 15% d’échecs probables. Et qu’à l’inverse, un pronostic très mauvais, où il n’existe que 10% de chances de s’en sortir, signifie tout de même qu’un patient sur dix s’en sortira. »

Volonté et humilité

Lorsque des jeunes patients disparaissent, on entend souvent dire qu’ils ont « perdu le combat ». Mais bien sûr, il ne s’agit jamais d’un échec personnel. Si ces enfants et adolescents se distinguent par la force psychologique qu’ils ont développée face à la maladie, cette force ne peut à elle seule faire pencher la balance. « Il y a sans doute un petit effet réel de la volonté du patient, mais qui, au final, joue probablement assez peu. En revanche, un bon état psychologique va permettre de bien suivre le traitement, ce qui a une influence directe sur l’évolution de la maladie. À l’inverse, un patient qui n’a pas un bon moral risque de ne pas être réceptif, mais aussi de moins bien réagir aux complications. En cela, on peut dire que le psychologique a une influence non négligeable sur l’état de santé », analyse le Pr Yves Beguin.

Enfin, si le patient est loin d’avoir toutes les cartes en main pour « gagner le combat », il en est de même pour le chercheur. « Une recherche ne se mène jamais de manière isolée. Elle se fait toujours en lien avec d’autres recherches que mènent l’industrie pharmaceutique et les universités partout dans le monde. Jamais le Télévie seul ni même les chercheurs belges seuls ne pourront permettre de venir à bout de la leucémie. » Cette humilité, une fois encore, n’est pas synonyme de renoncement : au contraire, elle implique de stimuler les coopérations à l’échelle internationale. Celles-ci sont rendues plus nécessaires encore par les progrès eux-mêmes de la science qui vont dans le sens d’une prise en charge toujours plus ciblée du cancer, notamment en fonction de ses caractéristiques génétiques. « Ce sont des recherches qui coûtent très cher ! Heureusement, aujourd’hui, il y a un réel effort coopératif qui assure que les progrès effectués dans tel laboratoire seront très rapidement communiqués aux autres labos, de manière à pouvoir permettre à tous de faire des progrès plus rapides», conclut le Pr Yves Beguin. Un gigantesque puzzle dans lequel chaque pièce compte.

Julie Luong

Des chercheurs belges identifient 5 sous-types de cancer du pancréas

En Belgique, 1.500 nouveaux cas de cancers du pancréas sont détectés chaque année. Seule l’ablation de la tumeur par la chirurgie offre une chance de guérison au patient mais 15% seulement des malades sont jugés opérables. Dans la plupart des cas, la tumeur est mal positionnée ou métastase trop rapidement vers d’autres organes. Le cancer du pancréas tue donc aujourd’hui la grande majorité des patients concernés.

Éclaircie dans ce sombre constat, des chercheurs belges et français sont parvenus, via l’analyse moléculaire de 309 échantillons de tumeur du pancréas, à différencier 5 sous-types de cancer. Le bénéfice de cette découverte est triple: « Cela permet d’abord de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents, qui font qu’une personne développe un cancer du pancréas », explique le professeur Jean-Luc Van Laethem, chef de clinique d’oncologie digestive à Erasme et promoteur de projets Télévie. Les médecins pourront dès lors « mieux aborder le pronostic du patient et ainsi choisir des traitements plus appropriés. Aujourd’hui, l’immunothérapie fonctionne très bien pour certains cancers mais pas du tout pour celui du pancréas. Pourquoi ? », s’interroge le praticien. « Avec cette avancée, on peut espérer répondre à cette question. »

Enfin, cette nouvelle classification tient compte des deux parties qui composent la tumeur: les cellules tumorales et le micro-environnement tumoral, c’est-à-dire les différents tissus qui servent de support à la tumeur. Ces tissus peuvent en effet jouer un rôle important dans le développement de la maladie. « Suite à cette découverte, il conviendra rapidement d’établir un consensus international sur les sous-types de cancer du pancréas, comme cela a été le cas, il y a quelques années, pour le cancer du côlon. Et ce afin d’avancer sur une classification utilisable en routine et en recherche clinique », conclut le Pr Van Laethem.

 

Lien vers l’étude : https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085(18)34919-9/fulltext?referrer=https%3A%2F%2Fwww.ncbi.nlm.nih.gov%2F

 

Parler du cancer à l’école grâce au Télévie et à Maureen Dor

Un sujet délicat

Chaque année, 67.000 personnes en Belgique apprennent qu’elles souffrent d’un cancer. Les enfants sont rarement concernés, dans à peine 1% des cas, mais ils le sont TOUS indirectement en côtoyant la maladie d’un parent, un grand-parent, une tante, un voisin, un instituteur.

Le sujet étant particulièrement compliqué et douloureux, ceux qui souhaitent l’aborder avec les plus jeunes sont bien souvent démunis… Actuellement, comme outils pédagogiques, il n’existe pas grand-chose.  C’est pourquoi le Télévie a décidé de développer pour les écoles maternelles et primaires des « kits enfants » complets, prêts à l’emploi permettant la discussion et la compréhension du cancer.

Une histoire de Maureen Dor

Maureen Dor a accepté de collaborer à ce projet !  La pétillante auteure pour enfant a imaginé, pour le Télévie, une histoire exclusive : « Lulu a un cancer… Et alors ? ».  Il s’agit du récit de Lucienne (dite Lulu) qui, à 10 ans, souffre d’une leucémie.

La fillette raconte, avec ses mots et beaucoup d’humour, comment elle a appris qu’elle était malade, la façon dont elle le vit, dont elle est soignée,  les changements que cela a entraînés dans son quotidien, … Mais surtout, Lulu exprime sa détermination à combattre ce foutu crabe !

« J’étais plutôt flattée et heureuse qu’on me demande d’écrire pour la Télévie ! C’est une sacrée responsabilité mais je suis du genre à aimer relever les challenges ! » confie Maureen Dor, chez qui le sujet a immédiatement résonné. « Quand j’étais enfant, mon petit frère a eu une tumeur au cerveau. Il avait 5 ans et demi et moi 8 ans. Donc, je connais assez bien, à la fois le point de vue de l’enfant et celui de l’entourage ».

Des « kits enfants » téléchargeables

Dès à présent, sur ce site internet, le Télévie propose donc à tous les enseignants des classes maternelles et primaires de télécharger gratuitement cette histoire (format papier et/ou audio) ainsi que des cahiers de jeux et d’exercices adaptés aux âges des élèves.

« Au total, nous avons élaboré 3 fiches d’exercices. Une pour chaque cycle du primaire. Il y a des jeux, des mots croisés, des questions de débat, des problèmes à résoudre, des dessins… Tout a été pensé pour aborder le cancer de façon aussi sérieuse que ludique »,  détaille Alix Battard qui, au sein de l’équipe Télévie, a participé à l’élaboration du projet. Les enseignants disposeront également d’un fascicule complet pour accompagner au mieux leurs élèves. « Avec tous ces outils, je me sens autonome. Ça veut dire que je peux décider de parler du cancer quand je le souhaite pendant l’année scolaire, en fonction des questions et du vécu des enfants. Il suffit de télécharger et puis d’imprimer ce dont j’ai besoin » réagit Gaëlle Labrique, institutrice primaire à l’école « La fermette » qui a pu tester en avant-première toutes ces ressources dans sa classe.

Grace à ces « kits enfants », le Télévie espère poursuivre, ce qui a été toujours été son ambition : « libérer la parole autour du cancer, ne plus faire de cette terrible maladie un tabou », explique Philippe Delusinne, CEO de RTL Belgium.

A cela s’ajoute l’envie d’une meilleure éducation citoyenne. « Il nous paraissait essentiel de sensibiliser les élèves, dès le plus jeune âge, tant à l’importance de la recherche scientifique qu’aux valeurs fondamentales de la solidarité et du bénévolat » ajoute Véronique Halloin, la Secrétaire générale du FNRS, le Fonds de la Recherche Scientifique.

C’est la première fois, en Belgique francophone, que le cancer pourra être « enseigné » à l’école. Et c’est grâce au Télévie !

Pour découvrir les kits enfants et l’histoire de Lulu, c’est ici

Les chercheurs Télévie font leur rentrée

Une rentrée symbolique

L’événement s’est déroulé au Palais des Académies à Bruxelles. Endroit très symbolique puisqu’il abrite depuis 1 siècle et demi l’Académie royale des sciences, des lettres, des beaux-arts mais aussi l’Académie royale de Médecine !

Au total, 202 chercheurs en cancérologie travaillent chaque jour en Belgique et au Luxembourg grâce au Télévie ! Beaucoup prolongent un mandat de recherche déjà entamé, mais des dizaines intègrent pour la toute première fois cette belle équipe de scientifiques Télévie. C’est le cas de Malik Hamaidia, il démarre un mandat de 4 ans à l’ULiège : « en tant que chercheur c’est une fierté d’être ici. On sait qu’il y a des attentes énormes de la part des patients et c’est ce qui nous motive chaque jour à effectuer une recherche de qualité, afin de trouver de nouveaux traitements ».

Comme Malik, tous ces petits nouveaux, ont bien été engagés grâce au formidable chèque de 12 millions d’euros récolté en avril dernier et ont donc pu enfin recevoir leur blouse de laboratoire estampillée du célèbre cœur rouge. Quelques sourires émus au moment de les enfiler dans la salle. « C’est vraiment une grande fierté et responsabilité », déclare Malik.

En effet, s’ils peuvent tous exercer leur métier, leur passion, c’est grâce à la mobilisation des belges et à l’élan de solidarité que suscite le Télévie. Cette rentrée des chercheurs est l’un des rares moments de l’année où ces hommes et ces femmes, toutes universités confondues peuvent se rencontrer et discuter de ce lien si spécial qui les unit.

Programme de recherche

La grande nouveauté de cette rentrée, ce sont les PDR, pour Programme de Recherche. Le FRNS, le Fonds de recherche Scientifique a décidé d’en financer 8. « Avant, on avait un salaire, un chercheur. Aujourd’hui, le Télévie est devenu tellement important qu’on peut se permettre de financer des équipes de chercheurs ! », se réjouit Dominique Bron, chef du service d’hématologie à l’Institut Bordet à Bruxelles.

« Ces programmes de recherches pluridisciplinaires vont permettent à plusieurs chercheurs de différentes universités, de travailler ensemble sur un même projet de plus grosse envergure. On va aller plus vite et plus loin », poursuit Anne Van den Broeke, elle qui dirige le travail de doctorants boursiers Televie depuis une petite vingtaine d’années.

Au total, en 30 ans, 2.356 chercheurs et 2.308 projets de recherche en cancérologie ont été financés par le Télévie.

 

« Représailles » la nouvelle pièce du Télévie

Découvrez la nouvelle pièce du Télévie

Un vaudeville des temps modernes

C’est le jour du mariage de Melissa (Anne Ruwet), ses parents Francis (Luc Gilson)  et Rosalie (Sandrine Corman) devraient être les plus heureux du monde. Pourtant, l’ambiance n’est pas à la fête. Rosalie reproche à son mari d’avoir dansé toute la soirée avec une femme (Sophie Pendeville) que personne ne connait.

Pris la main dans le sac,  Francis est bien obligé de reconnaître que cette femme n’est autre que sa maîtresse. Julien (Jacques Van den Biggelaar) aura également son mot à dire. Et surtout Rosalie n’entend pas se laisser faire… Place aux représailles !

Jouée à l’origine par Michel Sardou et Marie-Anne Chazel, cette pièce fut un succès sur les planches parisiennes. Dans ce vaudeville, les portes claquent et les rires éclatent à un rythme effréné !

Une première pour Anne Ruwet et Olivier Leborgne

Olivier Leborgne assure pour la première fois la mise en scène de la pièce Télévie. « La mise en scène c’est gérer tout le côté artistique, ça ne comprend pas uniquement le jeu des acteurs, il faut aussi penser au décor, au stylisme et aux musiques. C’est une partie du métier que j’aime beaucoup parce qu’il faut partir d’un texte puis  tout imaginer », raconte Olivier.

Du côté des acteurs, cette édition accueille une petite nouvelle, Anne Ruwet : « C’est ma première fois dans la troupe du Télévie.  Je sens déjà un super esprit d’équipe et je crois que c’est l’enthousiasme général qui va me porter. J’ai hâte », dit-elle.

Sur scène, le public retrouvera également Sophie Pendeville qui rejoint la troupe pour une 2ème année consécutive et Sandrine Corman. Elles seront accompagnées par Luc Gilson et Jacques van den Biggelaar qui signent leur grand retour.

La pièce sera jouée dans toute la Wallonie et à Bruxelles du 11 janvier au 2 avril 2019. Soyez  les témoins de ses représailles, en achetant vos places sur www.ticketmaster.be ou sur via ce lien.

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