Les belges continuent à abuser du soleil alors qu’ils connaissent les risques…

8 belges sur 10 ont déjà été brûlés par le soleil

Les expositions répétées au soleil, mais également aux rayons ultraviolets artificiels (bancs solaires) sont la cause principale de survenue des cancers de la peau, dont le mélanome. En frappant les cellules pigmentaires, les UV peuvent en effet endommager l’ADN et engendrer des mutations néfastes. Le risque est d’autant plus élevé que l’exposition solaire débute tôt dans la vie.
Selon une étude récente de la Fondation contre le Cancer, les belges sont tout à fait conscients de ces risques mais ne font pas assez pour y échapper. Pas moins de 80% des personnes sondées ont ainsi déjà été brûlées par le soleil, contre 67% en 2015. Les enfants notamment ont eu plus de coups de soleil en 2017(39%) qu’en 2011(26%). Ce qui pousse le dermatologue Thomas Maselis, président belge d’Euromelanoma, à affirmer que « la Belgique a un problème avec le cancer de la peau. Selon le type de cancer, le nombre de patients diagnostiqués augmente chaque année de 5 à 9% ! »

Une peau saine est plus à risque.

Contrairement aux idées reçues, la grande majorité des mélanomes se développent à partir d’une peau saine, c’est-à-dire une peau ne présentant ni tache, ni  lésion. Ils apparaissent d’abord sous la forme d’une tache pigmentée qui ressemble à un grain de beauté. Dans un quart des cas environ, le point de départ du mélanome est d’ailleurs un grain de beauté préexistant.
Pour reconnaitre un grain de beauté à risque, les dermatologues ont inventé un moyen mémotechnique pour favoriser l’auto-dépistage : la règle « ABCDE », chaque lettre correspondant à un critère. Au moindre doute, une consultation médicale est le bon réflexe à adopter.
 
 
Crédit : Plaquette d’information du Syndicat national des dermatologues-vénérologues sur les mélanomes.

Quelques recommandations

La fédération qui chapeaute les associations, ligues et fondations contre le cancer en Europe (Association of European Cancer Leagues) a publié au mois d’avril dernier de nouvelles recommandations en matière de protection contre les rayons UV. Parmi celles-ci, il est conseillé de réduire le plus possible son exposition à la mi-journée, de chercher l’ombre, de se protéger avec des vêtements et des lunettes de soleil et de, bien sûr, utiliser de la crème solaire.  Il faut également protéger adéquatement ses enfants, ne pas recourir aux bancs solaires et, enfin, examiner régulièrement sa peau.
Dans tous les cas, méfiez-vous du soleil où que vous soyez: à la maison, en promenade, à l’école, au travail,…. et pas uniquement lorsque l’on est en vacances. Plus vous respecterez ces recommandations, plus vous réduirez votre risque de développer un mélanome.

Les mélanomes résistants finiront par rendre les armes

À l’Université de Liège, c’est l’effervescence. « Nous vivons un grand moment », souffle Pierre Close. « Cela fait quatre ans qu’on travaille sur ce projet. Qu’on sent qu’on tient quelque chose… ». Et voilà que l’équipe, composée notamment de Francesca Rapino, Chargée de recherches FNRS, vient d’aboutir : elle a identifié les mécanismes induisant une résistance des cellules de mélanomes malins aux thérapies ciblées.

3.000 patients par an

Le mélanome malin est un cancer de la peau multi-résistant extrêmement difficile à traiter qui touche quelque 3.000 personnes chaque année en Belgique. Dernièrement, les thérapies ciblées ont révolutionné la prise en charge des patients en visant directement la mutation génétique responsable de la tumeur. Immense pas en avant. Mais le bénéfice clinique reste toutefois limité : les cellules cancéreuses s’adaptent, pour survivre. Les patients développent alors une résistance à leur traitement.
Tout l’enjeu de la recherche était donc de comprendre pourquoi et comment s’exerçait cette résistance.

Un effet anti-tumoral

Défi relevé. Le laboratoire de Pierre Close a découvert que, au cours du traitement par thérapies ciblées, les cellules de mélanomes modifient la manière avec laquelle elles synthétisent les protéines. Elles optimisent la traduction protéique en faisant appel à des molécules qui assurent une fidélité parfaite afin de survivre au traitement qui leur est appliqué. Ce mécanisme d’adaptation cellulaire, qui est inactif dans des cellules saines, repose sur une nouvelle famille d’enzymes qui régulent les ARNs de transfert : ce sont ces enzymes qu’il s’agit de bloquer.
Les chercheurs l’ont démontré : en inhibant ces molécules, les cellules du mélanome résistant sont re-sensibilisées aux thérapies ciblées et meurent par apoptose (mort cellulaire programmée). Un effet anti-tumoral a donc lieu ; il est de taille. « Nous-même avons été surpris par l’importance de cette découverte », confie Pierre Close.

Encore un peu de patience

Pour ce Chercheur qualifié FNRS, cette découverte est une double victoire scientifique. C’est d’abord et surtout une avancée pour les patients. Qui devront se montrer… patients. Il faudra encore attendre entre 5 et 7 ans – « et c’est une estimation », précise Pierre Close – avant que des inhibiteurs pharmacologiques ciblant spécifiquement ce mécanisme soient mis sur le marché.
C’est aussi une reconnaissance par ses pairs avec la publication des résultats dans la très prestigieuse revue Nature. « Il est terriblement difficile d’accéder à ces revues internationales : il faut mener une importante bataille intellectuelle pour faire passer ses résultats ».

Le cancer de la peau. Et les autres ?

Des résultats prometteurs, indéniablement, dans lesquels le Télévie a aussi joué un rôle important (plusieurs bourses Télévie ont en effet été attribuées dans ce cadre). Pour les patients de mélanomes malins multi-résistants, maladie dont le pronostic reste très défavorable. Pour les patients souffrant d’autres formes de cancer aussi. « Notre travail permet d’identifier un mécanisme de résistance aux thérapies ciblées, des thérapies qui sont aussi utilisées pour soigner d’autres cancers. Nos recherches futures vont permettre de voir si la résistance aux traitements peut se combattre de la même façon que dans ce cas-ci », conclut Pierre Close, plein d’enthousiasme.
Les explications en images

SAIVE, ROCHUS et BOON : les sportifs belges qui s’engagent pour le Télévie

INTERVIEWS

JEAN-MICHEL SAIVE, pongiste

On vous découvre golfeur. Comment jouez-vous ? Pour le moment, plutôt pas mal. C’est un bon début de partie  Mais le golf, c’est un marathon, il faut bien jouer jusqu’au bout…
Ça motive de savoir que vous tapez la balle au profit du Télévie ? Oui clairement. J’essaye chaque année de répondre présent. D’abord pour le Télévie. Mais aussi parce que j’adore le golf. Je joins donc l’utile à l’agréable (rires). C’est chaque fois un bonheur d’être sur ce parcours.
En quoi vous sentez-vous personnellement touché par le combat que mène le Télévie ?
C’est une opération incroyable qui mobilise toute la Belgique depuis 30 ans. J’ai eu l’honneur d’être le parrain du Télévie en 1994 donc forcément, depuis, je me sens encore plus investi. On peut tous, un jour ou l’autre, être concerné par le cancer. Il me semble normal, moi aussi, par ma présence, d’apporter ma pierre à l’édifice.

OLIVIER ROCHUS, tennisman

On vous sent très à l’aise sur le terrain… Oui, le golf ça a toujours été ma passion, avec le tennis, depuis que je suis tout petit. Donc, quand on peut faire les deux, être là pour une bonne cause et en même temps faire un super sport avec des gens très sympas, c’est parfait !
Vous êtes un fidèle du Télévie. Ce n’est pas la première fois que vous participez à des actions. En quoi vous vous sentez touché par cette cause particulièrement ? Il y a tellement de gens qui sont malades du cancer qu’on est presque obligé de se bouger. 1 personne sur 3 ou sur 4 sera touchée au cours de sa vie; donc c’est important de se mobiliser. J’achète aussi régulièrement les produits Télévie. Ici ce sont des balles de golf avec le logo Télévie dessus.
Considérez-vous que cela fait partie de votre travail de mettre votre notoriété au service d’une cause ? Oui complétement. Je pense que c’est vraiment notre rôle. Jouer, en quelque sorte, l’ambassadeur d’une cause juste. Moi j’ai beaucoup de chance. Je suis en bonne santé. J’ai pas mal réussi. Il y en a qui ont moins de chance. Nous devons être là pour les soutenir.

TOM BOON, Hockeyeur, attaquant des Red lions.

Vous avez un œil au beurre noir impressionnant. Que vous est-il arrivé ? J’ai pris une balle lors d’un match de préparation contre l’Angleterre. Mais ça va bien, merci.
Le golf est une bonne alternative au hockey ? Oui, surtout ça me relaxe bien. Avec l’intensité qu’il y a dans le hockey, le golf c’est un peu une échappatoire pour se relaxer tout en continuant à faire du sport.
Mais c’est en priorité pour le golf ou pour le Télévie que vous êtes ici ? Pour le Télévie évidemment !
Qu’est-ce que vous connaissez du Televie ? Je sais que les fonds récoltés vont à la recherche contre le cancer. Que cela fait des années que vous êtes actifs là-dedans. Et que chaque année, le montant récolté grâce à toutes ces activités grandi. C’est magnifique.
De quelle manière vous sentez-vous concerné par la lutte contre le cancer ? J’ai perdu un grand père et un oncle du cancer donc c’est quand même la famille toute proche. Du coup, cela me tient encore plus à cœur de me bouger pour le Télévie.
Quand on est un grand sportif comme vous, on doit être très souvent sollicité pour soutenir différentes causes. Comment arrivez à vous organiser ? J’essaye de donner le maximum de temps que je peux en fonction de mon agenda. Cela fait aussi, partie de notre job de soutenir ces activités. Je sais que beaucoup de personnes donnent énormément de temps et d’énergie pour soutenir la bonne cause, donc à notre manière, on essaye aussi d’aider.

« Nous vivons l’enfer dans l’attente que notre fils soit greffé »

Tout revivre, en pire

« Un enfant ça retient 3 dates : Saint Nicolas, Noël et son anniversaire. On avait promis à Fabio qu’il serait guéri pour son anniversaire. Et en fait, non ! Il a fallu lui expliquer que la maladie était revenue. Qu’il fallait tout recommencer et que les chimios seraient mêmes plus dures qu’avant ». En quelques mots, Salvatore décrit le pire des scénarios qu’un parent puisse imaginer un jour devoir vivre. Son fils, Fabio, âgé de 5 ans, souffre d’une leucémie lymphoblastique aiguë. Les traitements ont commencé en mars 2016 et étaient censés prendre fin au mois d’avril 2018. « Malheureusement, Fabio a fait une rechute » explique son papa. Les médecins ont découverts de nouvelles cellules cancéreuses sur sa moelle osseuse. « J’ai cru qu’on en était quitte. J’ai osé baisser la garde psychologique. Alors, retomber dedans c’est très dur » raconte Salvatore, en larmes.  Aujourd’hui, c’est la greffe de cellules souches qui sauvera son enfant. Une étape souvent méconnue du grand public.

Une recherche mondiale

Quand la moelle osseuse d’un patient est endommagée, la greffe de cellules souches s’avère nécessaire. Ces cellules souches sont en fait les cellules « mères » à partir desquelles toutes les autres cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) se développent. On en trouve dans la moelle osseuse, la circulation sanguine et le cordon ombilical. « Malheureusement, ni mon épouse, ni moi-même, ni notre fils ainé, sommes compatibles avec Fabio », poursuit Salvatore. Il faut donc trouver un don externe. Procédure particulièrement stressante pour une famille.
« Aujourd’hui, les recherches se font au niveau mondial. » explique le docteur Etienne Baudoux, responsable de la banque de sang de cordon et du laboratoire de thérapie cellulaire au CHU de Liège. « En Belgique, environ 80.000 donneurs potentiels sont référencés. Dans le monde, il y en a 31 millions ». Une base de données gigantesque mais toujours trop étroite quand on est confronté à un NON : il n’y a actuellement aucun donneur vivant compatible avec Fabio !  « Ça me révolte. Je suis commerçant liégeois. Ça se trouve, des donneurs compatibles, j’en croise tous les mois, simplement ils ne sont pas répertoriés », regrette Salvatore.
Pour eux, ça sera donc la greffe via un don de sang de cordon ombilical.
Mais le docteur Etienne Baudoux se veut rassurant, « la greffe de sang de cordon, n’est pas un plan B. Elle est même particulièrement efficace chez les enfants. Le sang de cordon a  par ailleurs l’avantage d’être disponible immédiatement. Il ne faut pas démarcher un donneur ».

Une douloureuse attente

Pour Fabio, la greffe devrait donc avoir lieu prochainement. Ensuite, il restera entre 6 et 12 semaines en chambre stérile. Et d’ici là ? C’est repos. Le petit doit avant tout récupérer des précédentes chimiothérapies. Son papa, lui, travaille sans relâche. « Je dépasse les 100 heures semaines. Je cumule deux jobs pour permettre à mon épouse d’être auprès de Fabio. Je ne sais pas comment je tiens, je ne sais pas pour combien de temps mais je tiendrai, c’est certain ! ».
Loin de vouloir se plaindre, Salvatore veut surtout que son récit serve à sensibiliser à l’importance du don de cellules souches. En priorité, on recherche des donneurs masculins, jeunes et issus des minorités ethniques. Que le message passe…
Pour devenir donneur : http://www.31millionsdechances.org/
Crédit Photo : Thomas Van Ass

Un cancer du sein avancé guéri par immunothérapie, une première mondiale

7Agée de 49 ans, une femme américaine, était dans un état critique. Frappée par un cancer du sein, la maladie s’était déjà propagée à d’autres organes, dont le foie et jusqu’ici, la tumeur principale avait résisté à tous les traitements existants dont la chimiothérapie.
Des chercheurs de l’Institut national du cancer à Bethesda et à l’université de Richmond aux États-Unis lui ont donc proposé de tester un traitement expérimental qui stimule ses propres défenses immunitaires. Deux ans après, ils viennent d’annoncer la bonne nouvelle dans la revue scientifique Nature Medicine : la patiente est officiellement en rémission.

Miser sur le système immunitaire

La méthode utilisée par ces scientifiques consistait à prélever des lymphocytes (cellules du système immunitaire) sur la patiente, à les manipuler et à les réimplanter. Pris sur une tumeur, ils ont été triés pour voir lesquels reconnaissaient les cellules cancéreuses. Ils ont été « réactivés » pour s’attaquer à ces cellules et ont été accompagnés d’un « inhibiteur des points de contrôle de l’immunité », pour débloquer la contre-attaque du système immunitaire.

Les chercheurs ont ainsi fabriqué une thérapie anticancéreuse « hautement personnalisée » qui a permis « une régression totale de la tumeur », ont-ils expliqué. La réaction au traitement a été « sans précédent » dans un cas aussi grave, comment Laszlo Radvanyi, chercheur en oncologie à l’Institut ontarien de recherche sur le cancer à Toronto (Canada).

« Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une vaste révolution, qui va nous faire enfin atteindre le but de cibler la pléthore des mutations qu’implique le cancer grâce à l’immunothérapie », écrit-il dans Nature Medicine.

« Une avancée majeure »

L’immunothérapie a déjà fait ses preuves chez certains patients dans les cancers du poumon, du col de l’utérus, du sang (leucémies), de la peau (mélanome) et de la prostate. Mais ces travaux constituent réellement « une avancée majeure dans la démonstration de faisabilité, en exposant comment la puissance du système immunitaire peut être exploitée pour s’attaquer aux cancers même les plus difficiles à traiter », estime un professeur d’immunothérapie de l’Institut de recherche sur le cancer de Londres, Alan Melcher, cité par Science Media Centre.
Ceci-dit, « cette technique particulière est fortement spécialisée et complexe, ce qui signifie que pour beaucoup de gens elle ne sera pas adaptée », tempère un oncologue de l’hôpital de Southampton, Peter Johnson.

90 ans de « liberté de chercher »

L’institution est rapidement devenue un pilier du monde scientifique belge et rayonne aujourd’hui encore comme un des principaux soutiens à la recherche fondamentale. C’est elle qui, grâce à votre générosité, mandate les chercheurs Télévie et leur offre cette formidable « liberté de chercher » que même S.M. le Roi a saluée.

De prestigieux invités étaient réunis ce mardi 29 mai à la Chapelle musicale Reine Elisabeth à Waterloo pour fêter les 90 ans du FNRS. Ce fut l’occasion de célébrer cette institution, « outil indispensable à la production de nouveaux savoirs fondamentaux, à l’accumulation de connaissances et à l’innovation conceptuelle », affirma le Pr. Yvon Englert, recteur de l’ULB et Président du F.R.S.-FNRS. Il s’agissait aussi de célébrer la  science et la recherche en elles-mêmes.

La recherche pour assurer l’avenir

« La recherche fondamentale constitue l’âme de la science et du progrès », déclara ainsi le Roi Philippe dans une allocution qui faisait écho à un autre discours royal, vieux de 90 ans et toujours si percutant. En 1927, le roi Albert Ierprononçait en effet un discours qui donna l’impulsion à la constitution par mécénat du FNRS : «  La science pure est la condition indispensable de la science appliquée. Le sort des Nations qui négligent la science et les savants est marqué par la décadence ». Convaincu par son arrière-grand-père, le Roi Philippe rappela que « c’est en promouvant la science qu’un pays assure son avenir ». Et conclut: « Puisse le FNRS et le FWO garder la liberté de chercher indispensable pour ouvrir de nouveaux horizons ».

Du temps pour le développement

Cette liberté de chercher est, aux côtés de l’excellence scientifique, « la valeur fondamentale du FNRS », souligna ensuite Véronique Halloin, Secrétaire générale de l’institution. Erigée en logo, elle se manifeste par la liberté dans le choix des thématiques scientifiques des projets déposés par les chercheurs et par l’acceptation d’une « imprédictibilité des résultats ». Autrement dit, il faut consentir à ce que les délais entre la recherche et l’invention valorisable soient parfois très longs.

Egalement présent à la cette cérémonie d’anniversaire, Jean-Claude Marcourt, Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et des Médias de la FWB, ne dit pas autre chose. « Le FNRS est une institution unique où le rapport au temps s’inscrit dans la longévité, une institution qui fait fit de l’immédiateté et de la culture du court terme ». Le Vice-Président du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles rappela ainsi que les travaux d’Albert Einstein sur la théorie de la relativité générale, forts abstraits au premier coup d’œil, trouvent un accomplissement essentiel dans le fonctionnement de nos GPS… Presque cent ans ont coulé entre la découverte fondamentale et sa version appliquée.

Recherche fondamentale et Télévie

La recherche fondamentale, en amont de la chaine d’innovation, est donc à l’origine de tous les possibles. Si les chercheurs du Télévie ne travaillent pas directement à la production de médicaments contre le cancer, comme le ferait une firme pharmaceutique, ils mènent des recherches qui sont à la base de la compréhension des mécanismes de la maladie et qui permettent d’en découvrir les remèdes. En 30 ans, les résultats sont déjà éblouissants.

20 km de Bruxelles : Ils mettent le cancer à distance !

Une longue route avec des hauts et des bas

L’allure athlétique, les cheveux courts un peu grisonnants, Eric Decort s’entraine deux à trois fois par semaine sur les chemins de Tubize. Ce dimanche, ce sera sa 3ème participation aux 20 kilomètres de Bruxelles. Mais cette année, le défi revêt une toute autre dimension : « je sors à peine de chimiothérapie » raconte Eric.
En août dernier, ce militaire de 51 ans passe le test de dépistage du cancer du côlon. Le résultat se révèle malheureusement positif. « J’ai été opéré début novembre. On m’a retiré 12 cm de colon. Ensuite, j’ai enchainé les chimios et je viens tout juste de terminer mon traitement » témoigne Eric. Ces 20 kilomètres, il va les parcourir comme il a affronté la maladie, avec détermination. Une longue route, avec des hauts et des bas, mais toujours cette envie d’arriver au bout.

Les bienfaits du sport contre le cancer

Adjudant major au sein de l’armée belge, Eric n’a en fait jamais cessé de faire du sport, même durant ses longs mois de cancer. « Les médecins m’ont dit que c’est grâce à ma bonne condition physique que j’ai si bien supporté les traitements », explique Eric.
Selon les spécialistes, le sport réduit en effet les risques d’infections et de complications chirurgicales en cas d’ablation d’une tumeur. Pratiquer une activité régulière, quelle qu’elle soit, est aussi la meilleure arme contre la profonde fatigue des patients et la dépression. « Même en isolement, l’exercice est primordial. L’immobilité accroît les états dépressifs et fait aussi perdre du muscle et de l’os ce qui rend la convalescence plus longue et plus pénible. Nous avons, par exemple, mis des vélos d’appartement dans certaines de nos chambres stériles » explique le Professeur Christian Chatelain (Hématologie – UCL).
Par ailleurs, le sport diminue significativement le risque de récidive notamment pour les cancers de la prostate et du côlon. Un incitant de plus pour Eric Decort dont l’objectif est de boucler le parcours en 2h15. « Je vais courir plus doucement que les autres années. Je ferai attention de bien écouter mon corps mais quoi qu’il arrive, je serai sur la ligne d’arrivée ! »

135 coureurs engagés

Maud Leloux aussi, courra avec la rage au ventre. « Actuellement, mon compagnon, Jonathan, se bat contre la leucémie pour la 4ème fois ! Avant sa rechute, on s’était donné comme défi de faire ensemble les 20 km ! J’ai donc décidé de les courir pour lui, pour la recherche, pour qu’on trouve un traitement afin de guérir de cette maladie sans les chimiothérapies et les greffes ».
Agée de 25 ans, ce sera la toute première participation de Maud. Grâce aux parrainages, elle espérait récolter une centaine d’euros. Finalement, elle versera plus de 2000 euros au Télévie ! « Je ne m’attendais à recevoir autant. Ce sont surtout des membres de nos familles, des amis et des collègues de Jonathan qui ont contribués ».Les foulées de Bernard, elles, seront pour son épouse, partie trop tôt.
Celles de Jean-Marc sont dédiées à Alain  « je courrai les yeux levés vers le ciel en mémoire d’Alain, emporté par ce satané cancer » écrit-il sur sa page de parrainage.
Il y a aussi Blandine, poussée dans le dos par sa mamy atteinte d’une leucémie et Anna qui dédira sa médaille à deux de ses amis proches, malades.
C’est bien simple, cette année, l’équipe Télévie n’a jamais été aussi importante : 135 coureurs porteront le dossard au cœur rouge. C’est deux fois plus que l’an dernier. Parmi ce flot de sportifs engagés, vous reconnaitrez aussi peut-être les visages RTL d’Olivier Schoonjans, Simon François et Ludovic Daxhelet.

N’hésitez pas à soutenir le Télévie en parrainant tous ces coureurs:

202 chercheurs, 8 «super » programmes de recherche et 80 projets soutenus grâce à vos dons !

C’est l’excellence qui prime

Autour de la table, ils sont 18. Que des experts du cancer. 8 sont belges et 10 viennent spécialement de l’étranger pour assister à ces débats. Leur objectif est de sélectionner parmi des dizaines de dossiers, lesquels méritent le plus de recevoir l’argent récolté par le Télévie.

« Notre priorité, c’est l’excellence » souligne Carine Michiels, professeur de biologie et de biochimie à l’Université de Namur et membre de la commission Télévie. « Chaque projet est lu et analysé au préalable par 3 experts de la commission. Une note est attribuée à chaque dossier et après discussions, on ne garde que les meilleurs, les plus pertinents ou ceux qui ont le plus de chance d’aboutir à des résultats concrets pour les malades ».

Une nouveauté: les programmes de recherche

Cette année, une nouveauté fait son apparition : les P.D.R. pour « Programmes De Recherche ». Au lieu de financer un chercheur de manière individuelle, l’ambition de la commission « Télévie » est de soutenir des projets de plus grosse envergure « qui impliqueront nécessairement plusieurs disciplines et plusieurs universités » explique Marc Vidal.  Cancérologue réputé et aujourd’hui professeur à Harvard, il se réjouit de ce changement: « je trouve que c’est une très bonne idée de favoriser les échanges interuniversitaires. Dans la recherche, il faut de la concurrence pour être stimulé mais il faut aussi pouvoir partager les connaissances ». En 1992, Marc Vidal, à l’époque chercheur, avait lui-même bénéficié d’une bourse Télévie. « Ma présence ici est une manière de rendre ce qui m’a été offert. » déclare-il.

Chercheurs au cœur rouge

Au terme d’une journée de débats, les 12 millions récoltés grâce à votre générosité auront ainsi été distribués. 8 « super » Programmes De Recherche ont été sélectionnés, accaparant à eux seuls 3 millions du chèque final. Le reste de la cagnotte financera 80 nouveaux projets de recherche et 105 chercheurs et techniciens. Ils rejoindront prochainement, au sein des laboratoires de la Fédération Wallonie Bruxelles et du Luxembourg, les 97 chercheurs Télévie qui prolongent un mandat déjà entamé l’an dernier. Au total, ce sont donc 202 chercheurs qui porteront fièrement la boule blanche au cœur rouge Télévie. « Il n’y a qu’ici qu’on est heureux quand il n’y plus d’argent dans l’enveloppe » plaisante Yvan de Launoit, membre de la commission scientifique, « ça veut dire qu’on a achevé notre mission».

A quoi servent vos dons ?

Le problème avec la recherche fondamentale, c’est qu’elle coûte « très très très très très très cher », explique Jacques Boniver, professeur émérite de l’ULiège. C’est bien simple : tous les instituts scientifiques des pays développés se plaignent régulièrement de manquer de financement et se lancent dans des courses aux fonds.

Des chercheurs

D’abord, il faut payer les cerveaux, les hommes et les femmes qui endossent la fonction de chercheurs. Le Télévie mise énormément sur cet aspect humain et injecte vos millions dans le salaire des scientifiques. Chaque année, des dizaines de nouveaux doctorants et post-doctorants sont engagés. Les premiers sont boursiers et coûtent 38.300 € brut par an. Sans le soutien du SPF Finances qui exonère l’employeur, le F.R.S.- FNRS, du paiement du précompte professionnel, un doctorant coûterait 50.000 €. Les post-doctorants, avec leur expérience professionnelle, coûtent quant à eux au minimum 75.000 € par an. Dans cette catégorie, le Télévie favorise une certaine mobilité entrante et attire les meilleurs scientifiques étrangers : les collaborations internationales augmentent considérablement les avancées de la recherche à l’échelle mondiale.

Du fonctionnement

Ensuite, il faut du « fonctionnement », c’est-à-dire un budget pour permettre la mise en œuvre des programmes de recherche au jour le jour. « J’ai besoin de 25.000 à 30.000 € par an pour travailler », explique Basile Stamatopoulos, post-doctorant à l’ULB. « Il faut acheter des plastiques, des tubes, des fioles, des milieux de culture, des produits chimiques, des réactifs, tout ce qu’on appelle les « consommables » car ils sont à usage unique ». Leur coût est impressionnant. Prenez 1 ml d’anticorps pour analyser des cellules : 450 € la cuillère à soupe ! Les chercheurs épuisent donc bien vite les 5.000 € ou 10.000 € que le Télévie leur octroie en marge de leur salaire chaque année.

De l’équipement

Enfin, il faut financer le matériel de laboratoire. La recherche s’appuie aujourd’hui sur une instrumentation de plus en plus complexe : des microscopes qui travaillent à l’échelle atomique, des imageurs perfectionnés, des séquenceurs d’ADN. Bien sûr, des équipes entières partagent les mêmes outils. Il n’en reste pas moins que les coûts sont astronomiques pour les laboratoires : en matière de biologie moléculaire, les équipements coûtent entre 100.000 € et 1.300.000 € ! Plus les questions sont pointues, plus les machines qui les résolvent sont onéreuses. Machines qu’il faut encore régulièrement remplacer, au vu de l’évolution permanente des techniques. C’est la rançon du progrès… Dans le cadre de l’appel Télévie 2018, des Programmes de Recherche (PDR) d’une valeur maximale de 500.000 € vont être accordés aux promoteurs afin qu’ils investissent selon les besoins réels de leurs laboratoires, notamment dans de l’équipement.

Des résultats

Bref, la recherche fondamentale, en amont de la chaine d’innovation, réclame énormément d’argent, des millions et des millions. Mais cet investissement, le vôtre, est rentable : les chercheurs belges font partie de l’élite internationale et contribuent sérieusement à faire avancer la lutte contre le cancer. Dernièrement encore, le Professeur Cédric Blanpain de l’ULB publiait dans la très prestigieuse revue « Nature » les résultats d’une recherche (en partie financée par le Télévie) sur les métastases. Sur le plateau de RTL, il expliquait les enjeux et les promesses des avancées de son équipe et concluait, preuve à l’appui, que « financer la recherche, ça vaut la peine. Les chercheurs financés par le Télévie font de grandes découvertes. Ça montre toute l’importance de la générosité individuelle et de l’action extraordinaire du Télévie pour la science en cancérologie ».

Qu’achète-t-on avec :

10 €

Une éprouvette graduée à bec(250ml)

50 €

Un tablier de laboratoire

100 €

Une pince de précision

500 €

Un anticorps

1.000 €

Une balance ou une petite centrifugeuse de table

10.000 €

un congélateur à -80°C

20.000 €

un microscope « classique » (en lumière visible) avec sa camera

50.000 €

un cryostat (matériel pour couper très finement des échantillons tissulaires)

75.000 €

Un chercheur post-doctorant pendant un an

100.000 €

Un séquenceur d’ADN basique

500.000 €

analyseur de cellules (Cytomètre en flux)

1.000.000 €

Un séquenceur d’ADN sophistiqué

Des chercheurs Télévie font une découverte majeure dans la lutte contre le cancer

 
C’est une avancée dans la lutte contre le cancer. Une découverte belge vient d’être publiée dans la prestigieuse revue Nature. On y comprend comment les cellules se transforment en métastase. La recherche, dirigée par le professeur Cédric Blanpain, constitue une avancée pleine de promesses dans la lutte contre le cancer.

Les deux cancers les plus fréquents étudiés

Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs de l’ULB et de la KUL se sont concentrés sur 2 types de cancers. Ils ont étudié les tissus de tumeurs issus de cancers du sein et du cancer de la peau. Il s’agit des deux cancers les plus fréquents.
« On a montré que pour créer une métastase, il faut que la cellule puisse s’échapper de la tumeur primaire, migrer vers les vaisseaux sanguins et atteindre l’organe cible qu’ils vont coloniser », explique Cédric Blanpain, chercheur Télévie à l’ULB.
Les chercheurs ont identifié chacune des cellules qui provoquaient des métastases cancéreuses. A partir de ces cellules, ils ont pu étudier leur action. Ils ont alors compris que toutes les cellules ne se transformaient pas en métastase.
« Cette transition demande des changements au sein de la cellule tumorale. On a pu identifier tous les stades qui existent lors de cette dissémination métastatique et les différentes sous-populations de cellules cancéreuses qui induisent des métastases », note le chercheur.

Des cellules qui présentent différents stades de transition

En effet, les cellules ont un stade de transition différent. Certaines vont être plus enclines à se développer partout dans le corps tandis que d’autres vont se concentrer dans la tumeur et développer le cancer sur celle-ci.

Une découverte qui a des conséquences concrètes

Ces différences ont des implications majeures pour le diagnostic, le pronostic ainsi que le traitement des patients cancéreux. Cette découverte va permettre d’avoir une meilleure précision dans la thérapie. Puisque les cellules à l’origine des métastases seront identifiées, il sera plus facile de les bloquer.
« Faut-il traiter les patients avant qu’ils aient des métastases? Cela est peut-être la bonne stratégie, ce serait de la prévention. Mais aussi pourquoi pas pour les patients qui ont déjà développé une métastase », éclaire Cédric Blanpain, chercheur Télévie à l’ULB.
Cette étude est financée par le Télévie. Elle a été menée durant près de 4 ans par des chercheurs de l’ULB et de la KUL. « Ça me touche toujours énormément quand les chercheurs financés par le Télévie font de grandes découvertes parce que ça montre toute l’importance de la générosité individuelle », conclut le professeur.

Les chercheurs ? Des gens comme vous

Des enfants manipulent des éprouvettes rouges, jaunes, vertes. Un autre essaim se rue sur la lunette d’un microscope. Certains préfèrent placer au bon endroit les organes d’un mannequin humain ou découvrir « en vrai » un placenta. Ils enfilent des charlottes sur la tête pour se mettre dans la peau d’un scientifique. Obtiennent parfois le « diplôme du petit chercheur en cancérologie ». Les parents ne sont pas en reste: de stand en stand, au fil des posters didactiques qui couvrent les parois de la tente, ils découvrent et comprennent le fonctionnement du corps et du cancer.
Autour d’eux, une quarantaine de chercheurs, fondus dans leur tablier blanc, un cœur rouge estampillé sur la poche, répondent aux questions, avec simplicité et attention.

Au bas de la tour d’ivoire

« C’est tout le mérite du Télévie », explique Jacques Boniver, Professeur émérite de l’ULiège, « il a sorti les chercheurs de leur tour d’ivoire. Le public se rend compte que les scientifiques sont des gens comme tout le monde et que ce qui parait compliqué de prime à bord ne l’est pas forcément dès lors qu’on met en œuvre ce qu’il faut pour le comprendre ». Et Philippe Delusinne, CEO de RTL Belgium d’enchainer : « sous cette tente, la recherche scientifique n’est plus absconse. Elle existe, elle est incarnée ».

Un public intelligent

Au total, huit ateliers sont à parcourir. Les chercheurs prennent la peine de renouveler leur stand pour en assurer l’attractivité maximale. Le Professeur Bernard Gallez par exemple démystifie l’imagerie du cancer en proposant un quizz aux enfants, amenés à reconnaitre des images IRM de fruits et de parties du corps. L’idée est aussi de présenter les évolutions et d’exposer la modernité des traitements et des équipements. En créant le stand « séquençage à haut débit », le Professeur Anne Van den Broeke tenait à montrer les révolutions techniques qui ont eu lieu depuis les débuts du Télévie.  « Les gens sont épatés », s’enchante-t-elle face à tant de répondant. Sylvain Fauquenoy, post-doctorant à l’ULB, est pareillement impressionné par l’empressement du public à apprendre. « Les visiteurs sont cultivés. Ils en connaissent un rayon en matière de traitements ». C’est que, pour beaucoup d’entre eux, ils ont été confrontés au cancer.

Du liant social

« J’ai parfois l’estomac noué », confie Anne Van den Broeke. « On rencontre des personnes marquantes aux parcours douloureux ». Pour Philippe Delusinne, c’est là que l’expression « famille du Télévie » prend tout son sens : « Les gens ont vécu le pire. Parfois ils ont perdu leurs proches. Et pourtant ils reviennent, pour les autres. Par altruisme. Le Télévie est un véritable liant social ».
A la fin de la journée, les chercheurs sont éreintés. « C’est comme donner huit heures de cours d’affilée ! », avoue Bernard Gallez. Mais ils sont comblés. « Paradoxalement, même si je suis crevé, j’ai rechargé mes batteries pour la fin de l’année », lance Christian Chatelain. Certains espèrent avoir créé des vocations. D’autres avoir donné un sens à tous ces dons.
Ils n’ont en tout cas pas envie de partir, confirme Anne Van den Broeke avec un franc sourire.
Ils reviendront l’année prochaine.
Et vous ?
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Les cancers chez l’enfant : peu mais trop

Leucémies et lymphomes

Certaines formes de cancers sont spécifiques à l’enfant, d’autres, inversement, n’existent pas chez l’enfant, notamment le cancer du sein ou de la prostate (bien qu’on ne puisse jamais dire jamais…). Les jeunes patients de moins de 15 ans souffrent principalement de leucémies (cancer de la moelle osseuse et du sang) et de tumeurs du système nerveux central. Les adolescents sont principalement touchés par des lymphomes (cancer des ganglions et du système lymphatique) et des leucémies aigües. En marge de ces prédominances, presque tous les organes peuvent être concernés : les reins, les glandes surrénales, les os, les muscles, la rétine, le cerveau, les ovaires, les testicules, etc.)

2ème cause de mortalité

S’ils sont rares, les cancers chez l’enfant sont tout de même de plus en plus nombreux. Selon le Centre International de recherche sur le Cancer, le taux d’incidence du cancer infantile en Europe a augmenté de 1 à 3 % ces dernières décennies. Ils constituent ainsi la deuxième cause de mortalité entre 0 et 15 ans.

Le fruit (pourri) du hasard

Malgré les énormes progrès de la recherche, personne ne sait vraiment pourquoi un enfant développe un cancer, pourquoi une cellule normale se transforme en cellule cancéreuse. Le rôle des marqueurs génétiques est faible (moins de 5 % des cas) et celui des facteurs environnementaux est discuté. La Ligue des Droits de l’Enfant n’a aucun doute : l’augmentation des cancers infantiles est due à la dégradation de l’environnement, notamment à la pollution chimique. Mais les études scientifiques actuelles ne permettent pas de solidement confirmer cette position et les professionnels ont plutôt tendance à déculpabiliser les parents qui se reprochent d’avoir transmis une prédisposition génétique au cancer ou d’avoir exposé leur enfant aux ondes du téléphone, à la pollution, à une mauvaise alimentation etc.

Un coup de tonnerre dans un ciel serein

La maladie d’un enfant éprouve toute sa famille. Souvent, un des parents arrête temporairement de travailler pour soutenir son enfant. Les équipes médicales sont donc multidisciplinaires, composées également de psychologues, de diététiciens, de kinésithérapeutes et d’assistants sociaux. La philosophie des intervenants est de ne jamais mentir, d’expliquer les enjeux en trouvant les mots justes.

Ça fait mal ?

Le cancer est sournois… Souvent, on ne le découvre que fortuitement, parce qu’une petite boule a été palpée au niveau de la cuisse ou parce qu’un état grippal se fait persistant. Au moment du diagnostic, les enfants ne sont donc pas en souffrance. Certains traitements engendrent ensuite un état nauséeux, une lourde fatigue et un risque accru d’infection, mais là encore, une batterie de thérapies de support (anti-vomitifs, hypnose, etc.) tend à limiter les effets secondaires.

4 enfants sur 5 guérissent

La moitié des cancers de l’enfant survient avant l’âge de cinq ans. Pour eux comme pour les enfants de plus de cinq ans et les adolescents, l’espoir de guérison est bien plus grand que chez l’adulte. Le taux de survie s’est même considérablement amélioré ces dernières décennies, dépassant les 80% en moyenne, atteignant les 95% dans le cas de certains types de leucémies. Grâce aux progrès de la recherche, les médecins comprennent de mieux en mieux la pathologie initiale, toujours différente d’un patient à l’autre, et parviennent à frapper fort et juste. Et puis, les enfants supportent mieux les traitements que leurs ainés, notamment la chimiothérapie. Ils ont moins de « comorbidités », de troubles connexes comme du diabète ou de l’hypertension, ce qui autorise l’administration de traitements puissants et mieux tolérés.

1 adulte sur 600 est un ancien enfant malade

L’objectif des médecins n’est pas seulement de guérir l’enfant, mais aussi de faire en sorte qu’il ait encore devant lui une longue vie, et une vie normale. Une attention particulière est dorénavant apportée au « post-traitement », au suivi sur le long court, notamment pour repérer et combattre les effets délétères et tardifs d’une chimiothérapie.
Sources : interview du Dr Cécile Boulanger, hémato-oncologue pédiatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc ; Registre du Cancer, Ligue contre le Cancer ; Institut National du Cancer.
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