L’UCLouvain, les Cliniques universitaires Saint-Luc et l’Institut Roi Albert II, le CHU UCLouvain Namur témoignent de leur soutien et de leur engagement dans la recherche contre le cancer en participant activement à l’opération Télévie. Découvrez les portraits de trois scientifiques financés par le Télévie, Natalie Kouakou, Engy Vigneron et Laurence de Villenfagne.
Sur la piste des affinités entre mélanome et obésité
Diplômée en sciences biomédicales, Natalie Kouakou étudie le mélanome, un cancer très agressif de la peau, dans le contexte de l’obésité. Elle travaille au sein du Louvain Drug Research Institute de l’UCLouvain (LDRI).
Natalie Kouakou, qui êtes-vous ?
J’ai 25 ans et j’ai fait des études en sciences biomédicales à l’UCLouvain (master en nutrition). J‘ai découvert au cours de mes études que beaucoup de choses, et de pathologies notamment, sont liées à la nutrition. Aujourd’hui, je suis doctorante, financée par le Télévie, au Louvain Drug Research Institute de l’UCLouvain (LDRI) sous la supervision des Prs Bénédicte Jordan (imagerie médicale), Patrice Cani (obésité et microbiote) et Giulio Muccioli (inflammation et lipides bioactifs).
Sur quoi porte votre recherche ?
J’étudie le mélanome, un cancer très agressif de la peau, dans le contexte de l’obésité. Mon but est de comprendre les mécanismes de progression et de résistance aux traitements dans ce cas particulier. On se demande en effet si le contexte de cette pathologie pourrait exercer une influence sur la croissance tumorale. Actuellement, l’obésité est reconnue comme étant un facteur de risque dans treize types de cancers différents. C’est un projet de recherche innovant puisque le mélanome n’est pas repris dans cette liste. Je travaille notamment à l’aide de l’imagerie médicale (IRM).
Qu’est-ce qui vous passionne dans votre travail ?
J’ai toujours été curieuse depuis que je suis toute petite, un de mes premiers mots était ‘pourquoi’. En grandissant, j’ai développé un intérêt pour les sciences. Essayer de comprendre les mécanismes d’une pathologie est passionnant ! Quand on se lance dans une expérience, on ne sait pas à quoi d’attendre : va-t-on affirmer ou infirmer l’hypothèse de départ ? Si elle est réfutée, il faut essayer de comprendre pourquoi et vérifier à nouveau. C’est très intéressant et pas du tout monotone !
Avez-vous un hobby ?
Je joue du piano depuis l’âge de 15 ans, cela m’aide à me relaxer après une longue journée de travail.
Au cœur de la communication métabolique des cellules cancéreuses
Détenteur d’un master en toxicologie de l’Université d’Angers, Engy Vigneron travaille, au sein de l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain (IREC), sur les relations entre les cellules cancéreuses et les cellules périphériques corrompues par la maladie. Ces ‘fibroblastes associés aux cancers’ contribuent-ils à rendre les cellules cancéreuses résistantes ?
Engy Vigneron, qui êtes-vous ?
J’ai obtenu un master en toxicologie à Angers et j’ai démarré ma thèse de doctorat en sciences biomédicales en octobre 2022 sous la co-supervision des Prs Cyril Corbet et Sandra Schmitz à l’institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain à Bruxelles (IREC). Mon travail ici me permet d’entamer une nouvelle phase par rapport à ce que j’ai fait précédemment.
Sur quoi porte votre recherche ?
Je me concentre sur les cancers de la tête et du cou, soit l’ensemble des cancers qui vont du nez jusqu’au début des poumons et qui se déclarent souvent suite à un abus d’alcool ou de tabac. J’essaie de comprendre en quoi la présence de cellules non cancéreuses mais corrompues par la maladie – les fibroblastes qui, en temps normal, font partie de la structure de notre corps – peuvent impacter la réponse aux thérapies ciblées. Je m’intéresse donc aux relations entre les cellules, en particulier sur le plan du métabolisme, c’est-à-dire le cœur énergétique des cellules. Comment ces fibroblastes peuvent-ils fournir des ressources énergétiques aux cellules cancéreuses afin de les maintenir en vie ? Et comment un échange métabolique peut-il rendre des traitements moins efficaces, tout en gardant un œil sur l’identification d’une nouvelle cible thérapeutique ?
En quoi votre travail vous passionne-t-il ?
Déjà durant mes études en sciences, je portais un intérêt particulier à l’étude du cancer. En quoi était-ce si complexe et pourquoi en parlait-on autant en recherche ? Je me rends compte chaque jour de l’étendue des domaines de recherche liés de près ou de loin à l’oncologie et cela me fascine, parfois même m’intimide. D’autre part, c’est surtout l’impression de progression qui rend ce travail si passionnant. Enfin, le fait de pouvoir apporter sa pierre, si petite soit-elle, à un monde où le diagnostic de cancer ne sera plus une nouvelle aussi grave, cela me rend particulièrement fier.
Qu’est-ce qui vous plait à l’UCLouvain ?
La mixité des sujets et des personnes qui est à la fois intéressante et stimulante. Ici à l’IREC, beaucoup de chercheuses et chercheurs sont expert.es dans de nombreux domaines, ce qui permet d’aller plus loin, plus vite.
Décrypter l’implication d’une certaine protéine, PDGFRα, dans des tumeurs cérébrales
Diplômée en sciences biomédicales de l’UCLouvain, Laurence de Villenfagne est doctorante au sein du laboratoire du Pr Jean-Baptiste Demoulin à l’Institut de Duve. Pourquoi des mutations dans une certaine protéine contribuent-elles au développement de tumeurs cérébrales ? C’est l’objet de sa recherche.
Laurence de Villenfagne, qui êtes-vous ?
J’ai obtenu un master en sciences biomédicales, option cancérologie, à l’UCLouvain. J’ai toujours eu une curiosité particulière pour la biologie du corps humain, intérêt qui s’est développé lors de la réalisation de mon mémoire de recherche au sein du laboratoire du Pr Jean-Baptiste Demoulin. Cette expérience, suivie d’un stage de recherche de quelques mois à Montréal sur le cancer du sein, m’a profondément motivée à poursuivre par un doctorat au sein du même laboratoire.
Sur quoi porte votre recherche ?
Ma recherche vise à comprendre comment certaines mutations dans une protéine – appelée récepteur PDGFRα – peuvent contribuer au développement de tumeurs cérébrales. On a en effet constaté, chez des patients atteints d’une tumeur cérébrale, que la même mutation revenait toujours pour un certain type de tumeur. En temps normal, cette protéine PDGFRα aide les cellules à se développer et à se déplacer correctement dans le corps. Cependant, lorsqu’elle est altérée, elle est activée de façon anormale et stimule la croissance incontrôlée de cellules tumorales.
Qu’est ce qui vous passionne dans votre travail ?
Le cancer est une maladie aux facettes tellement diverses et qui touche tant de vies que la possibilité de pouvoir participer activement à la lutte contre cette pathologie me motive beaucoup. La recherche en laboratoire est un travail extrêmement enrichissant et ces dix dernières années, les avancées dans ce domaine ont été immenses. En essayant de comprendre les mécanismes sous-jacents qui conduisent une cellule saine à se transformer en cellule cancéreuse, on tente d’explorer de nouvelles pistes de traitement et d’améliorer la vie des patients.
Avez-vous un hobby ?
J’aime différents sports comme le tennis, le yoga et particulièrement la course à pied. Cela m’apporte un équilibre physique et mental ainsi que discipline, rigueur et persévérance.