Nouvelle découverte contre le cancer : les lipides ont un impact sur le développement des métastases

Olivier Feron, chercheur à l’Institut de recherche expérimentale et à l’UCLouvain, et son équipe étudient la manière dont se propage le cancer dans l’organisme, via les métastases. Et plus précisément, ils analysent la formation des métastases au départ d’une tumeur.  Leur dernière découverte ? Les lipides, autrement dit notre gras, jouent un rôle dans la propagation des cellules cancéreuses. Ces résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature Communications.

Le stockage des lipides favorise le caractère invasif des cancers

Il y a quelques années, ces scientifiques avaient déjà analysé que les cellules cancéreuses utilisaient les lipides comme aliment pour se multiplier. Mais récemment, c’est une autre utilité pour ces graisses qui vient d’être découverte. « On savait depuis quelques années que certaines cellules tumorales pouvaient utiliser les lipides. Aujourd’hui, on a réalisé qu’elles pouvaient non seulement les utiliser, mais aussi les stocker. Et en stockant ces lipides, elles forment des réservoirs d’énergie finalement qui vont leur permettre de métastatiser plus facilement », explique Olivier Feron dans le RTL INFO de ce jeudi 23 janvier 2020

Ces réserves d’énergie sont gardées dans de petites vésicules intracellulaires que l’on appelle “gouttelettes lipidiques”. Celles-ci offrent ainsi aux cellules invasives l’énergie nécessaire pour se déplacer et résister aux conditions hostiles leur du processus de métastatisation. Ces cellules sont alors beaucoup plus mobiles et agressives. Ce qui leur permet, ensuite, de former les métastases.

L’interrupteur responsable du stockage identifié

Lors de leur étude, un facteur dénommé TGF-beta2 a été identifié comme l’interrupteur responsable à la fois du stockage des lipides mais aussi du caractère agressif des cellules malades. Mieux encore, les chercheurs ont découvert que les deux processus se renforçaient mutuellement. En effet, lorsque les cellules cancéreuses accumulent des lipides, et plus exactement des acides gras, elles se construisent des réserves d’énergie, qu’elles peuvent ensuite utiliser au gré des besoins, tout au long de leur parcours métastatique.

Pour mieux comprendre, on pourrait comparer une cellule tumorale à un alpiniste. Il emporte avec lui des vivres et l’équipement nécessaires pour lui permettre de se nourrir et d’atteindre des sommets malgré des conditions météo compliquées.

Un nouveau médicament contre l’obésité pour lutter contre ces métastases

D’un point de vue thérapeutique, la connaissance de ces nouveaux acteurs est une réelle avancée pour mieux combattre le processus de formation des métastases. Les recherches montrent qu’il est possible de réduire l’invasivité tumorale et de prévenir les métastases à l’aide d’inhibiteurs spécifiques de l’expression du TGF-beta2 mais aussi de composés capables de bloquer le transport des acides gras.

Dans le RTL INFO, Olivier Feron précise que priver les cellules tumorales de se nourrir de nos lipides serait la solution. Mais comment ? Parmi les pistes de recherche, il y a celle d’empêcher la propagation des métastases grâce à de nouveaux traitements actuellement testés contre l’obésité. Le chercheur poursuit: « Il y a un lien évident entre obésité, inflammation et cancer. Par contre, aller jusqu’à dire que manger moins gras réduira le risque de métastases, c’est un pas que je ne je ne ferai pas. Ce que je peux certainement dire, c’est que les mêmes traitements qui permettent de lutter contre l’obésité pourraient, sur base de nos découvertes, être utilisés pour réduire le processus de métastatisation chez les patients ».

Cette idée devrait être testée prochainement et offre un bel espoir dans la lutte contre le développement de métastases, qui est la cause majeure de décès parmi les patients atteints d’un cancer. 50% de ces recherches ont été financées par le Télévie et donc, grâce à vous !

Chloé devient chercheuse après la maladie de sa sœur!

Lors du 30 ème Télévie, nous avions fait la rencontre de Manon et Chloé. Deux soeurs unies contre la maladie. (Revoir la séquence).  Il y a 19 ans, Manon tombait malade. Depuis octobre, Chloé, de trois ans son aînée, est devenue chercheuse contre le cancer. Une vocation marquée d’une histoire personnelle.

 

Moi j’avais 6 ans, ma sœur en avait 3. Ma maman a remarqué que ma sœur ne se sentait pas bien et qu’elle avait plein de petits boutons sur le corps” , raconte Chloé. Après une série d’examens et une visite chez le dermatologue, les résultats étaient bien plus graves. “Le médecin est venu frapper à notre porte pour nous dire que ma sœur avait une leucémie et qu’il fallait l’emmener aux urgences” , raconte-t-elle. C’était il y a 19 ans, lorsqu’une leucémie lymphoblastique aiguë était diagnostiquée chez sa petite sœur.

Un chamboulement soudain

Tout de suite, la famille a dû réagir et faire face à la situation difficile. “Ça a été le branle-bas de combat pour tout le monde, je suis allée vivre chez mes grands-parents pour avoir un peu de stabilité”, explique Chloé. Pendant 6 mois, leurs parents ont multiplié de nombreux allers-retours à l’hôpital de Liège pour aider Manon à être soignée à l’aide de chimiothérapies et radiothérapies. Les deux sœurs ont toujours été complices: “Quand ma sœur était en chambre stérile, elle et moi, on jouait, de part et d’autre d’une vitre, comme des sœurs normales. Parce qu’à 6 ans, on ne s’imagine pas que sa petite sœur peut mourir”.

Après un certain temps, c’est la greffe de moelle osseuse qui s’est avérée être la meilleure piste pour la guérison. C’est Chloé, petite fille forte de 6 ans qui a fait le don : “ Ils ont eu énormément de chance puisque j’étais compatible à 99%”.
Aujourd’hui, Manon est en rémission et vit avec les conséquences du traitement: stérilité, risques de cancers secondaires, etc. Mais cette jeune femme de 22 ans est en route pour devenir institutrice maternelle.

Depuis toujours, les deux soeurs sont très attachées l’une envers l’autre. “Une sœur, c’est quand même une force de la nature. Il faut le dire, elle a été incroyable, à vivre à travers ça  et elle gardait toujours le sourire. Et maintenant encore, elle croque la vie à pleines dents, je suis fascinée par ça !” , confie la grande sœur.

La science dans la tête depuis toujours

Depuis que j’ai 6 ans, je sais que je veux travailler dans un laboratoire. Quand j’étais petite, à Noël, je ne demandais pas une poupée mais je demandais un microscope, un kit de chimie” , raconte-t-elle.

Entre Chloé et la science, ça a toujours été une évidence. Parallèlement à la maladie de sa soeur, elle a développé un goût certain pour ce domaine.
Très motivée, elle décide d’entamer un bachelier en sciences biomédicales à l’Université de Namur et ensuite, un master en biochimie et biologie cellulaire et moléculaire.
Depuis le début, c’est l’humain qui prime pour cette femme de 25 ans. “Je ne voulais pas faire médecine parce que le contact avec les patients, c’est quelque chose qui m’aurait rendue très triste. Je voulais travailler dans un laboratoire, pour essayer de faire progresser les choses tout en gardant une certaine distance, par rapport aux personnes qui souffraient réellement ”, précise-t-elle.

Après ses études, elle travaille pendant deux années au sein de la société en biotechnologie Bone Therapeutics. “A un moment, j’avais envie de plus, d’autres choses. Ça n’avait pas assez d’impact sur les gens”, raconte-t-elle. Et c’est ici que ce désir a rejoint son histoire familiale. “J’avais l’envie d’essayer de comprendre les mécanismes du cancer, de trouver des solutions pour aider les gens. C’est clairement conditionné par ma sœur” , s’exprime Chloé.

C’est un doctorat qui a semblé remplir tous les critères pour qu’elle trouve sa voie. En octobre dernier, elle a intégré le laboratoire du Dr. Sylvie Legrand à l’Université de Liège.
Son projet de recherche porte sur l’obésité comme facteur de risque pour certains cancers et son impact sur l’immunité. Un sujet qu’elle a d’ailleurs déjà abordé lors de son mémoire quelques années auparavant.

Une remise des tabliers symbolique

La nouvelle chercheuse, en fonction depuis octobre, fait partie des 111 chercheurs financés par le Télévie cette année. Le 23 octobre dernier, au Palais des Académies à Bruxelles, ils étaient réunis pour la “rentrée officielle des chercheurs du Télévie”. Une rentrée symbolique marquée par la traditionnelle remise des blouses blanches ornées du cœur du Télévie. Pour cette scientifique, cet événement signifiait beaucoup et surtout le début d’une nouvelle aventure. “On s’y retrouve vraiment, on retrouve cette reconnaissance face au Télévie qui soutient notre projet et face aux personnes qui donnent, les bénévoles. On va essayer de mettre sa petite pierre à l’édifice pour faire progresser la médecine” , confie-t-elle avec le sourire.

 

Astrid et son combat contre le cancer du sein

« Il est important d’allier le corps et l’esprit »

C’est au retour d’un voyage en Thaïlande en décembre 2018, juste avant Noël, qu’ Astrid a senti une masse présente sous un sein. Comme sa grand-mère avait eu un cancer, elle n’a pas réfléchi deux fois et s’est rendue directement chez un médecin. Quelques semaines plus tard, la mauvaise nouvelle tombe juste avant son entrainement de volley: elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer triple négatif. Un cancer pour lequel il n’existe pas encore de traitement ciblé. C’est en février que démarrent les traitements pour la jeune femme. Il y a quelques mois, elle nous confiait « qu’il était important d’allier le corps et l’esprit » et « qu’il faut toujours y croire ». Venue témoigner lors de notre soirée de clôture du Télévie en avril 2019, Astrid nous avait marqué par son moral d’acier. Nous l’avions rencontrée avec sa maman dans sa salle de volley. (https://www.facebook.com/watch/?v=325016444850492). Elle était également présente lors de la visite de la reine Mathilde au CHU de Liège en avril dernier

C’est suite à son opération en juillet qu’elle reçoit la bonne nouvelle: elle est en rémission. Aujourd’hui, elle reprend tout doucement des forces pour se remettre de ces derniers mois qui n’ont pas été faciles. Elle prend du temps pour elle et pour se reposer. « C’est important pour moi de revenir à l’essentiel. Mon corps est fatigué pour le moment et je me reconstruis. Il faut être patient et il faut l’accepter. C’est indirectement une chance d’avoir du temps devant moi pour redéfinir mes priorités et ce qui m’importe réellement. », nous confie Astrid. Ambitieuse et d’un positivisme inégalable, elle essaye de valoriser chaque moment. Sa devise ? Avoir des projets et aller de l’avant petit pas par petit pas. « Je me suis lancée dans la couture et je lis beaucoup. Ce sont des projets tous petits, tous simples mais pour moi, c’est important de le faire. Je fais au jour le jour en fonction de ce que mon corps me dit. », précise-t-elle. Son rêve ? Voyager ! Lorsqu’elle ira mieux, elle rêve de découvrir le monde avec son sac à dos.

À 29 ans, cette jeune femme s’inscrit dans la tranche des femmes de moins de 40 ans atteintes d’un cancer du sein. Elles représentent 5 % des nouveaux cas de cancers du sein chaque année dans notre pays. Au total, en Belgique, 10735 nouveaux cas sont enregistrés chaque année selon les chiffres de la Fondation Registre du cancer 

Environ une femme sur neuf sera atteinte d’un cancer du sein avant l’âge de 75 ans. Les femmes entre 50 et 69 ans sont les plus touchées par cette maladie. Il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde selon l’OMS 

Le dépistage précoce: le Mammotest

Tous stades et grades confondus, les femmes guérissent dans environ 75 % des cas. Détecté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10. C’est grâce, entre autres, au dépistage précoce qui permet de repérer un cancer à un stade précoce en l’absence de tout symptôme et qui augmente les chances de guérison. En Belgique, le Mammotest est un examen radiographique des seins aussi appelé mammographie. Il est proposé gratuitement tous les deux ans aux femmes entre 50 et 69 ans qui ne sont pas en traitement, qui n’ont pas de risque particulier ou ne présentent aucune anomalie des seins. Comme le précise le Dr. Thérèse de Foy, coordinatrice au Centre Communautaire de référence pour le dépistage des cancers, « On n’est pas dans du diagnostic, on est dans un dépistage. On s’adresse aux femmes qui n’ont pas de symptôme. Si les femmes ont un symptôme, il faut qu’elles consultent un médecin qui va les orienter vers un radiologue-sénologue ». Cette méthode s’inscrit dans le cadre du Programme de dépistage du cancer du sein mis en place en Belgique conformément aux recommandations européennes. Aujourd’hui, malheureusement, trop peu de femmes se font dépister via le Mammotest. « En Wallonie, on est seulement aux alentours de 6-7% de dames de la population cible qui utilisent le Mammotest pour se faire dépister. », précise le Dr. de Foy . Pour les autres personnes, un dépistage génétique peut être proposé lorsque l’on suspecte un risque héréditaire. Avant 50 ans ou à partir de 70 ans, c’est au cas par cas, cela dépend de votre profil à risque. Le mieux est d’en discuter avec votre médecin.

Le premier message de prévention: s’observer

Un nombre de symptômes peuvent suggérer l’existence d’un cancer du sein. Et la première règle est de s’écouter. « Le message de prévention de base, c’est d’être attentive à ses seins à n’importe quel âge. C’est primordial d’être attentive à son corps et à tout changement qui paraît suspect. Si il y a quelque chose de changé, c’est évident qu’il ne faut pas trainer et consulter son médecin. », insiste le Dr. Thérèse de Foy. C’est d’ailleurs grâce à son intuition qu’Astrid a découvert une anomalie dans sa poitrine, une boule suspecte sous son sein. Elle le rappelle, il faut être attentive, s’observer et s’écouter. « Je ne suis pas du genre à me précipiter chez le médecin. Mais c’est vraiment avec cette petite voix qui m’a dit ‘Va quand même vérifier’ que j’y suis allée. Et j’ai bien fait d’écouter cette petite voix », nous raconte Astrid.

L’apparition d’un creux, la présence d’une boule dans le sein, une douleur ou un écoulement par le mamelon sont des éléments souvent constatés par les femmes. Ils ne sont pas automatiquement synonymes de cancer du sein mais nécessitent une attention particulière.

Pour tout renseignement complémentaire sur le dépistage du cancer du sein, rendez-vous sur le site du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers

 

111 chercheurs engagés grâce aux dons du Télévie

Une rentrée symbolique

C’est au Palais des Académies, à Bruxelles, que se sont rassemblés chercheurs, bénévoles, personnalités d’RTL, témoins et acteurs du FNRS, ce mercredi 23 octobre pour célébrer la rentrée officielle des chercheurs du Télévie. En avril dernier, l’opération s’est clôturée par un montant exceptionnel: 13.315.462,48 euros. Un record de dons qui permet de financer 111 nouveaux chercheurs. Lors de cette cérémonie, ils ont reçu leur tablier de laboratoire orné du coeur rouge du Télévie pour la traditionnelle remise des blouses blanches.

Cet événement symbolique est l’occasion de montrer au grand public, mobilisé toute l’année, la destination de leur contribution mais aussi l’importance de soutenir la recherche. Comme l’a rappelé Michaël Herfs, chercheur qualifié du FNRS et ancien chercheur du Télévie, lors de son discours: « La recherche fondamentale est la source de tout (…). Grâce au Télévie et par l’argent qu’il met en oeuvre, nous avons des résultats, nous faisons de nouvelles découvertes, nous trouvons de nouvelles cibles thérapeutiques et in fine, des médicaments pour mieux guérir. »

La motivation au cœur de la recherche

Au total, cette année, ce sont 192 scientifiques qui sont soutenus par le Télévie. Du cancer du sein, au cancer de la peau, à la leucémie ou encore l’immunité, des thématiques diverses ont été sélectionnées pour les différents projets. Certains entament la suite de leur mandat comme Florian Draguet, doctorant à l’ULB, qui commence sa deuxième année de recherche sur le cancer du pancréas. Pour lui, le Télévie est une motivation incroyable. Il ne manque pas de souligner la place que prennent les rencontres avec les bénévoles lors d’événements comme celui de la rentrée des chercheurs: « C’est très important pour maintenir cette recherche, ça apporte également tout l’aspect humain. On repart hyper boosté, c’est super motivant de comprendre pourquoi les gens se battent mais aussi de comprendre toute l’attente qu’ils ont derrière nous.»

Pour d’autres, c’est le départ d’une nouvelle aventure. C’est le cas de Nathan Dubois, qui va étudier la leucémie lymphoïde chronique et les modes de communication entre les cellules cancéreuses. Il aspire à de beaux résultats: « Mon espoir est d’avoir un projet qui fonctionne jusqu’au bout. J’aimerais trouver de nouveaux biomarqueurs ou une nouvelle cible thérapeutique. Mon but est de mieux comprendre la maladie et trouver, plus tard, de meilleures thérapies. »

En Fédération Wallonie-Bruxelles, près de 50% des chercheurs dans le domaine de la cancérologie dépendent du Télévie. S’ils peuvent exercer leur métier mais aussi trouver de nouveaux traitements, c’est grâce à cet élan de solidarité des bénévoles issus de tous horizons. Mais aussi et surtout, grâce à cette motivation commune pour vaincre la maladie. Car, ne l’oublions pas, c’est ensemble que l’on peut y arriver !

Le coup d’envoi du Télévie 2020 est désormais lancé…Vous pouvez déjà noter dans votre calendrier “Le Télévie en fête” qui aura lieu le 13 avril 2020 et “La grande soirée de clôture du Télévie”, le 25 avril prochain !

 

 

 

Le vaccin contre le papillomavirus désormais gratuit pour les garçons

La date du 1er septembre 2019 symbolise la rentrée scolaire mais aussi de nouveaux changements. Et du côté de la santé, c’est une nouveauté pour le vaccin contre le virus HPV, plus connu sous le nom de “papillomavirus”: depuis cette date, il est devenu gratuit pour les garçons. Dès lors, tout enfant, qu’il soit fille ou garçon, inscrit en première différenciée, en deuxième secondaire ou âgé de 13 à 14 ans et inscrit dans l’enseignement spécialisé, a droit au vaccin gratuitement. Une gratuité dont les filles bénéficient déjà depuis 2011 dans le cadre du Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette recommandation est désormais appliquée en Belgique, aussi bien en Flandre que dans le sud du pays.

 Le papillomavirus à la source de cancers qui touchent aussi les hommes

Il existe plus de 100 types de virus du papillome humain. Beaucoup d’entre eux ne posent pas de problème et passent inaperçus. Généralement, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS),  environ 90% des infections liées à ce virus disparaissent dans les deux ans qui suivent la date à laquelle elles ont été contractées. Dans d’autres cas, les infections HPV peuvent persister et être à l’origine de certains cancers. Chaque année, dans notre pays, on compte plus de 1000 nouveaux cas de cancers liés au papillomavirus selon les chiffres du KCE, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé. Le plus connu est celui du cancer du col de l’utérus mais également  des cancers plus rares comme ceux du vagin, du pénis, de la gorge, du pharynx ou encore de l’anus qui touchent aussi les hommes. Aujourd’hui, précise l’OMS, “l’augmentation des cancers liés au HPV chez les hommes est une réalité puisqu’un quart des cancers liés au papillomavirus touchent les hommes”.

Ce virus se transmet sexuellement mais aussi par voie cutanée (frottements, caresses). C’est la raison pour laquelle, malheureusement, le préservatif ne protège que partiellement des risques de contaminations. En se faisant vacciner, les garçons sont mieux protégés du cancer et diminuent leur risque d’être porteur du virus mais aussi celui de le transmettre lors de rapports sexuels. “Si le garçon n’est pas porteur, il n’est pas non plus transmetteur. Et donc en évitant qu’il ne porte le virus HPV, grâce à la vaccination, on l’empêche aussi de le transmettre à des femmes. Et il y a un effet de population et de transmission qui n’existe plus”, explique Frédéric Kridelka, chef de service gynéco-obstétrique au CHU de Liège dans le RTL Info diffusé le 1er septembre 2019.

Une réussite déjà prouvée à l’étranger

Si cet élargissement de la vaccination vient d’être mis en place chez nous, il l’était déjà dans d’autres pays comme le Royaume-Uni, l’Australie, ou encore certaines provinces du Canada. Cette démarche a permis de faire ses preuves à l’étranger. En Australie, le pays a presque éradiqué le virus grâce à une couverture vaccinale élevée. Il est l’un des premiers pays à avoir financé publiquement un programme national de vaccination, lancé en 2007. La vaccination des garçons ayant été incluse par la suite en 2013. En dix ans, le taux de femmes âgées de 18 à 24 ans infectées par le papillomavirus est passé de 23% à 1%. Et selon une étude publiée en octobre 2018 dans la revue scientifique The Lancet, l’Australie serait en voie d’éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2028.

 

Un courrier reçu dans chaque école

En Belgique, aussi bien en Flandre qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, les parents et enfants ont été informés de cette option à l’aide d’un courrier explicatif reçu à l’école et leur demandant leur accord. Tout y est détaillé: le virus, la vaccin, les réactions qu’il peut engendrer ou encore où se rendre pour se faire vacciner. L’enfant peut être vacciné par son médecin traitant, en centre de planning familial ou via les services en charge de la santé à l’école (PSE). “Le plus simple (pour les parents) est de réagir positivement au courrier qu’ils reçoivent de l’école, demandant s’ils autorisent la vaccination. À ce moment-là, leur enfant recevra deux doses de vaccin. S’ils veulent le faire hors contexte scolaire, ils peuvent le faire. Ça leur coûtera 11 euros par vaccination. Dans le cadre scolaire, c’est gratuit”, précise également Frédéric Kridelka dans le RTL Info du 1er septembre 2019.

 

Si cette vaccination n’est pas obligatoire, elle est vivement recommandée par le Conseil Supérieur de la Santé. Plus nombreux seront les personnes vaccinées, filles et garçons, plus les chances de voir le virus disparaître augmentera. Elle permettra, c’est certain, de réduire le risque de cancer.

Pour plus plus d’informations, rendez-vous ici:

> https://www.vaccination-info.be

Les boissons sucrées associées à un risque accru de cancer

Un risque de cancer accru de 18%

Au cours des dernières décennies, la consommation de boissons sucrées a augmenté dans le monde. Si celles-ci sont déjà connues pour leur impact sur la santé dans les maladies cardiométaboliques comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, leur lien avec les cancers a été moins étudié.

C’est précisément l’objet d’une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ), ce 10 juillet 2019. Les auteurs de ce travail rapportent que la consommation quotidienne de 100 ml, à savoir l’équivalent d’un petit verre ou un tiers de canettes (33cl), de boisson sucrée, augmenterait d’environ 18% les risques de cancer. Un taux qui, pour le cancer du sein, grimpe même jusqu’à 22%.

Et les jus de fruits naturels sans sucre ajouté ne sont pas épargnés. Qu’il s’agisse de purs jus ou de sodas: le risque est similaire !

 

Plus de 100 000 personnes interrogées

Pour mener à bien leur travail, les scientifiques de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN/Inserm/Inra/Cnam/Université Paris 13) ont étudié les consommateurs de la cohorte française NutriNet-Santé à l’aide de questionnaires en ligne ouverts à tous. Au total, 101 257 participants dont 78,7% de femmes ont été suivis entre 2009 et 2019. Au cours de l’analyse, 2193 ont développé un cancer à environ 59 ans et pour le cancer du sein, en particulier, 693 cas ont été relevés. Leur consommation alimentaire habituelle a été évaluée grâce à des enregistrements nutritionnels de 24h répétés portant sur plus de 3300 aliments différents dont 109 types de boissons sucrées et édulcorées.

 

Une association, mais pas de lien de causalité démontré

Cette étude étant fondée sur l’observation, il est impossible d’établir un lien de cause à effet. Le développement de la maladie ne peut être directement lié à la consommation unique du sucre. Cependant, les résultats relèvent une association significative qu’il ne faut pas négliger. En effet, tout facteur sociodémographique ou lié au mode de vie (âge, mode de vie, activité physique, tabagisme, antécédents familiaux, etc.) qui aurait pu influer les analyses a été pris en compte.

En revanche, les auteurs notent qu’aucune corrélation n’a été détectée entre la consommation de boissons artificiellement sucrées et l’apparition de cancer. Néanmoins, ils précisent que ces édulcorants ne représentent en aucun cas une alternative et ne sont pas recommandés sur le long terme. La règle est donc: mieux vaut réduire le sucre au maximum !

 

Sources:

British Medical Journal “Sugary drink consumption and risk of cancer: results from NutriNet-Santé prospective cohort”, parution le 10 juillet 2019.

NutriNet-Santé “Consommation de boissons sucrées et risque de cancer”, parution le 11 juillet 2019.

 

C’était il y a un an: Marie-Hélène et Johanna, deux jeunes filles atteintes du cancer, nous quittaient

Deux enfants du Télévie s’envolaient il y a un an

Il y a tout juste un an, le 27 juillet 2018, deux lumineux visages du Télévie s’envolaient après un long combat contre la maladie. (https://televie.be/marie-helene-et-johanna-deux-temoins-cles-du-televie-nous-ont-quittes/.)

Marie-Hélène et Johanna, deux guerrières aux sourires éclatants, étaient des témoins-clés du Télévie, et des exemples d’une force et d’un positivisme inégalables. Avec leurs devises, « Toujours plus haut, toujours plus fort. » pour Marie-Hélène et « Souris à la vie et la vie te sourira. » pour Johanna, elles ont laissé derrière elles une trace pour toujours dans nos cœurs.

Atteinte d’un neuroblastome depuis l’âge de 4 ans, Johanna s’était battue jusqu’à ses 19 ans. 15 ans de maladie et énormément de rechutes: elle était la seule personne au monde à avoir survécu à autant de récidives. C’est en 2014, à l’âge de 8 ans, que Marie-Hélène avait été diagnostiquée d’une forme grave de cancer: une leucémie myéloblastique aiguë.

Des hommages émouvants

Ce samedi, leurs proches leur rendaient hommage. C’est autour de Johanna, là où elle se repose, que se sont rassemblés famille, amis, voisins, pour laisser s’envoler des ballons dans les airs. Des ballons aux couleurs vives, à l’image de la jeune fille. « Du rose car c’était sa couleur préférée, parce qu’elle a toujours été très colorée et du blanc pour représenter la pureté », raconte Véronique, sa maman. En fond sonore, la chanson « Smile » de Michaël Jackson les accompagnait « parce que “smile”, ça signifie “souris” et c’était elle », continue sa maman.

Pour Marie-Hélène, une marche de 5 et 13 km était organisée afin de récolter des fonds pour leur ASBL MHM, créée suite à son décès. Une ASBL qui a pour but d’offrir des jeux et du matériel aux enfants soignés en chambre stérile afin d’aider les parents qui n’ont pas toujours les moyens. « Le fait de marcher, c’était très agréable. On commémorait les bons souvenirs, tout le monde avait le sourire. On s’est sentis entourés, c’était paisible. », raconte Aurélie, la maman de Marie-Hélène.

Pour chacun des parents, il était important de se recueillir, de se rassembler. C’était comme une évidence. « On ne voulait pas rester à la maison, pleurer et s’apitoyer. On voulait faire quelque chose d’autre, quelque chose de constructif. Il y avait l’idée d’organiser quelque chose en souvenir de Marie-Hélène mais aussi l’idée de récolter des fonds car c’était son souhait: elle voulait aider les autres enfants. », raconte Aurélie. Pour Véronique, la maman de Johanna, se réunir tous ensemble au même moment signifiait beaucoup: « Parce que tous ces enfants, comme Johanna, ont combattu des années et je ne veux pas qu’on les oublie. J’espère que là-haut, elle sent notre présence. »

Ces parents, ces super-héros

Après la perte d’un être si cher, il y a le manque, l’absence à gérer pour les proches. Ces proches qui, pourtant, gardent encore aujourd’hui, un moral d’acier comme ils l’ont toujours fait en accompagnant leur enfant tout au long de leur bataille, à travers chaque épreuve. « Il y a “l’avant-maladie”, pendant la maladie mais il y a aussi “l’après-maladie”. Il ne faut pas oublier tous ceux qui restent et qui doivent continuer. », confiait Aurélie dans le magazine “Au coeur du Télévie”  diffusé en avril dernier.

Dans cette émission, les familles de Johanna, Lara, Marie-Hélène et Max se confiaient à Sandrine Dans en retraçant l’histoire de ces 4 jeunes qui se sont battus contre le cancer. En pleine reconstruction, elles ont montré leur force et leur courage sans limite en livrant des témoignages bouleversants, plein d’espoir, de sensibilité et de force. « Ce sont des parents incroyables, ils ont encore du courage pour porter un message aux autres parents dans la même situation en leur disant “Allez, accrochez-vous, on sait ce que vous traversez.” Ils continuent à  porter les autres parce qu’ils ont une force incroyable. Mais aussi parce qu’ils doivent continuer à avoir leur rôle de parents pour le reste de la famille. Ils ne peuvent pas se laisser aller. Ils sont exceptionnels. », nous raconte l’animatrice Sandrine Dans.

Des parents aussi extraordinaires que les messages que portaient Johanna « Moi, au mot cancer, je mets le mot combat, guerrier-guerrière. C’est un combat de tous les jours à mener. » et Marie-Hélène, « Durant les années de maladie, j’ai appris qu’on était plus forts ensemble, qu’il faut mettre nos différends de côté et travailler en équipe. Alors, continuons ensemble à combattre la maladie grâce à vos dons. Et que la force soit avec vous ! ».

Credit Photo : Mustapha MyopicEyes Mezmizi

Une nouvelle piste dans le traitement des cancers pédiatriques

Sera-t-il possible de traiter certains cancers pédiatriques sans avoir recours à la chimiothérapie ? C’est l’espoir que donnent les résultats des recherches menées depuis 4 ans grâce au soutien du Télévie par la Professeure Anabelle Decottignies et son équipe de l’Institut de Duve (UCLouvain).

À l’heure actuelle, les thérapies pour soigner les cancers des enfants fonctionnent très bien mais elles présentent peu de spécificités. En effet, les chimiothérapies s’attaquent aux cellules cancéreuses mais également aux cellules saines et aux cellules souches de l’enfant. “Ce sont des thérapies qui sont efficaces car elles éradiquent le cancer. Mais le problème, c’est qu’elles ont des effets secondaires.”, explique la Professeure Anabelle Decottignies. En fonction de l’intensité du traitement, cela provoque souvent des dégâts impactant la vie future des jeunes à court et long terme. “Si on entame déjà sur leur capital de cellules souches, les enfants auront en quelque sorte un vieillissement prématuré de leur organisme. Puisque ces cellules assurent la régénération des tissus pendant toute la vie.”, précise-t-elle. Dès lors, la capacité des tissus à se régénérer diminue, alors que l’enfant qui guérit a encore de nombreuses années devant lui. Dans les cas les plus critiques, des soucis de surdité, de perte de vue, des problèmes cardiaques ou encore de fertilité peuvent survenir.

Vers une thérapie ciblée pour améliorer les traitements

C’est dans ce contexte que la chercheuse et son équipe de l’Institut de Duve viennent de découvrir une piste très encourageante vers un traitement moins toxique. L’objectif de cette équipe ? Trouver une thérapie ciblée détruisant les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules saines de l’enfant.

Les télomères au cœur de leur recherche

Pour y parvenir, les scientifiques se sont penchés sur les télomères. Les télomères, ce sont les extrémités de nos chromosomes qui sont responsables du vieillissement des cellules. En temps normal, plus les télomères s’usent, plus nos organes vieillissent. À l’inverse, pour les cellules pathologiques, ils ne raccourcissent pas et continuent à se diviser indéfiniment. C’est ce qu’on appelle l’immortalité cellulaire. En se multipliant éternellement, les cellules cancéreuses s’amassent formant ensuite des tumeurs et des métastases.

Deux mécanismes de prolifération

Petit à petit, l’idée d’essayer de cibler ces télomères pour les obliger à vieillir et, par conséquent, les empêcher de se diviser a germé auprès des chercheurs. Mais comment ? Pour avancer dans cette direction, il a fallu d’abord analyser les mécanismes permettant cette jeunesse éternelle. Il en existe deux:

Le premier concerne 90 % des cas de cancers[1]: les cellules cancéreuses réactivent l’expression d’un gène embryonnaire. Lorsque nos cellules sont au tout premier stade de l’embryon, elles sont éternellement jeunes et ce, grâce à une enzyme, la télomérase, qui parvient à maintenir la taille des télomères. Rapidement après cette phase, les cellules repoussent le gène responsable de cette immortalité et l’horloge biologique est enclenchée. Dans 90 % des cancers, le gène de cette enzyme peut se réactiver, formant par la suite des tumeurs et métastases.

Le second s’applique aux 5 à 10% de cancers restants[2]. Dans ce cas-ci, les cellules malignes mettent en place un système alternatif appelé ALT. ALT pour Alternative Lengthening of Telomeres, ce qui signifie la prolongation alternative des télomères. Ce mécanisme n’est présent dans aucune de nos cellules saines et est propre à certains cancers, en particulier chez l’enfant. On le retrouve notamment dans les cancers pédiatriques tels que les cancers du cerveau (glioblastome ou neuroblastome) ou encore les cancers des os (l’ostéosarcome). Il est également présent dans certains cancers de l’adulte, notamment les sarcomes.

Une héroïne: la protéine TSPYL5

Et c’est ce mécanisme alternatif qui intéresse l’équipe de l’UCLouvain. En effet, “La plupart des tumeurs de l’enfant acquièrent ce caractère de prolifération indéfini qu’on appelle le mécanisme ALT et qui n’est jamais présent dans les cellules normales. Si on arrive à cibler spécifiquement ce mécanisme, on sait qu’on épargnera toutes les cellules souches et les cellules normales.”, explique la Maître de recherches au FNRS. Le 2 juillet dernier, les scientifiques annonçaient avoir trouvé une cible potentielle. Son nom: TSPYL5. “C’est la première fois qu’on a une protéine qui est vraiment spécifiquement importante au mécanisme ALT. Lorsqu’on enlève cette protéine, les cellules cancéreuses meurent.”, développe la Professeure Decottignies.

La suite ?

Les perspectives sont encourageantes mais le travail n’est pas encore terminé. Il faut encore tester ces molécules en culture afin de trouver la bonne molécule pour établir une thérapie ciblée. Cela pourrait encore prendre une dizaine d’années. J’espère qu’on trouvera quelque chose et que cela fonctionnera. Ça ne va pas être un chemin facile mais on va essayer. La cible est vraiment très prometteuse.”, se réjouit la chercheuse.

Chaque année, en Belgique, il y a en moyenne 350 nouveaux cas de cancers chez les enfants pour 70 000 cas chez les adultes[3]. Ces maladies rares représentent moins d’1 % de tous les cancers[4] mais ont tout autant besoin de notre soutien. Grâce à cette précieuse découverte, l’espoir de trouver de meilleures thérapies anti-tumorales pour les enfants s’agrandit. C’est un pas de géant dans la recherche contre les cancers pédiatriques.

Aujourd’hui, plus que jamais, cet avancement est la preuve irréfutable que la recherche ne cesse d’avancer. Et qu’il faut, ensemble, continuer à se mobiliser pour vaincre la maladie !

[1] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[2] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[3] Source : UCLouvain – « Cancers pédiatriques : un petit pas vers la thérapie ciblée », parution 03 juillet 2019.

[4] Source : Belgian Cancer Registry, parution 2016.

La Commission scientifique du FNRS a sélectionné 111 nouveaux chercheurs Télévie

Un seul mot : l’excellence

Autour de la table, ils sont 20. Rien que des experts du cancer, belges et internationaux. Leur objectif est de sélectionner parmi  166 dossiers, ceux qui  méritent le plus de bénéficier de l’argent récolté par le Télévie.

Véronique Halloin, Secrétaire générale du FRNS, explique comment ils sont sélectionnés : « On choisit les projets sur base de l’excellence du projet et des chercheurs. Ce qui est le plus important, c’est de voir dans quelles mesures le projet va permettre d’avancer par rapport à l’état des connaissances scientifiques actuelles. »

Marc Vidal, chercheur à la prestigieuse Université de Harvard et membre de la commission, est agréablement surpris par la qualité des projets : « Les projets que j’ai vus cette année sont bien meilleurs que ceux de l’année passée. Et ceux de l’année passée étaient encore meilleurs que l’année précédente. Je ne sais pas comment ils font, mais je crois que l’opération Télévie c’est quelque chose qui attire énormément et donc on a de plus en plus d’experts de grande qualité qui écrivent des projets. »

Chercheurs au cœur rouge

Les chercheurs concernés sont des scientifiques de niveau doctoral et post-doctoral qui mèneront des travaux de recherche dans les différents labos des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles : leur salaire, de même que celui des techniciens, sera financé par le Télévie durant 2 années en moyenne ;

Les Projets de Recherche (PDR) bénéficieront, grâce au Télévie, du financement des frais de fonctionnement, de personnel et d’équipement : ces projets sont interuniversitaires et impliquent généralement plusieurs disciplines.

Pour cette édition,  109 postes de chercheurs et 2 postes de techniciens ont été sélectionnés ainsi que 7 Projets de Recherche.

Des sélections qui seront officialisées par le C.A. du FNRS en juin prochain.

Le démarrage effectif est prévu dès le 1er octobre, date à laquelle ces 111 nouveaux chercheurs viendront agrandir l’équipe des chercheurs déjà financés par le Télévie.

En 31 ans, le Télévie a récolté près de 200 millions d’euros et permis au F.R.S-FNRS de soutenir au total près de 2.500 chercheurs dans la lutte contre le cancer.

« C’est vraiment bien ce que vous faites ! »

Par Frédéric Bastien, animateur Bel RTL

En accueillant Cécile, Nadine, Mouhad, Nicolas et David, représentants des cinq comités qu’ils gèrent, en leur montrant les coulisses, c’était une façon, pour nous, de partager notre passion de gens de la communication, mais aussi une invitation à pénétrer leur univers.

Que se cache-t-il derrière ces défis relevés avec enthousiasme, ces grandes soirées réchauffées par une cuisine qui ne demande qu’à être dégustée avec convivialité et bonheur, ces spectacles, ces choses un peu folles consistant à battre des records et à amasser un maximum d’euros ?

Au fur et à mesure de la discussion, belle et animée, il est apparu bien vite qu’ils regardent tous dans la même direction : celle qui fait un peu monter les larmes aux yeux. Celle qui se centre sur la maladie, la destruction qu’elle entraîne, la lutte qu’elle suppose, mais aussi l’espoir de la vaincre, de la ranger aux placards des cassures d’une vie, en donnant de leur personne.

Tous ont décidé d’agir au départ d’une de ces cassures violentes, implacables, qui les a meurtris, détruits, mais aussi rendus forts, et qui les gonfle d’une belle énergie et d’une solide motivation, qui les fait agir après leur boulot, leur donne des idées, les amène à surmonter des obstacles plus ou moins importants, mais qu’ils ne considèrent jamais comme infranchissables.

Du coup, ils ont tous leur recette, leur manière de faire, de rebondir, de choisir ce qu’ils feront pour le Télévie. Choisir comme terrain d’action leur passion ou même leur boulot, ou profiter pour s’abandonner à un rêve, l’organisation d’une fête à laquelle ils seraient heureux d’être invités. Il y a aussi les bénévoles qui profitent d’une structure existante pour y greffer ce petit quelque chose qui fera grimper le compteur le jour J.

La recherche, le Graal

Faire grimper le compteur, ils y pensent comme leur devoir de réussite. Mais, même si leur « score » est important, ce qui l’est davantage – et cela se ressent dans la conversation où les chiffres n’ont pas leur place – c’est le résultat : la mise au travail des chercheurs. C’est, peut-être finalement, et en toute logique, leur Graal. Tous voient dans le monde de la recherche, la solution. Ce qui permet, déjà aujourd’hui de combattre la maladie, de la supprimer, de l’effacer. En même temps, comme dans un souffle un peu retenu, celles et ceux qui contribuent à faire avancer cette recherche racontent que le chemin est encore long, que, tout autour d’eux, les cas se multiplient, les mauvaises nouvelles explosent en même temps que des vies se brisent, même si des rémissions existent aussi.

Et face à cela, les petites phrases sont lâchées comme autant de slogans : « on peut bien faire ça », « on sait pourquoi on fait ce qu’on fait », « les malades se battent, nous aussi … pour eux », « on ne peut pas baisser les bras », « il faut assurer quoi qu’il advienne ». Et puis, ce « c’est vraiment bien ce que vous faites ! », lancé par un anonyme à Mouhad qui, à Forest, occupe le terrain en organisant des soirées dansantes disco et années ’80, concerts rock et spectacles. Quand il le raconte au groupe, lors de cette rencontre, il en est encore ému et heureux.

« Tous ont décidé d’agir au départ d’une de ces cassures violentes, implacables, qui les a meurtris, détruits, mais aussi rendus forts »

 

Cet engagement fait partie de leur vie depuis peu. Ils ont deux ou trois participations à ce jour, voir pour David aucune, puisque le 23 mars il se lancera dans son marathon de coiffure, à Juprelle, 24 heures durant avec son mari, Jonathan et deux amies Christina et Cassandra.

L’endurance dans l’effort motive aussi Nicolas au cœur de son école de danse à Givry, le collectif « tous-en-scène ». Il attaquera, lui, deux tours d’horloge de claquettes espérant ainsi, en plus de rapporter de l’argent au FNRS, inscrire un record au Guinness Book. Cécile est, quant à elle, une organisatrice dans l’âme avec sa partenaire, Adeline. Joyeuses, gaillardes, chargées à bloc, elles sont deux pour tout mettre au point, aidées par leurs « wagons » de maris, Laurent et Christophe, et toute une équipe. Leur terrain d’action : la danse, un souper paëlla, un vide-dressing à l’Athénée Royal de La Louvière.

Nadine centre son action sur les maisons de quartier dans lesquelles elle travaille. Seize centres d’animations répartis dans Bruxelles où sont proposés des services sociaux, soins, activités et repas. Au sein de cette structure existante, vient se greffer toute une série de gestes qui contribuent à l’opération : la pièce glissée en prenant un café, quelques euros couplés à un dîner, une sortie où se retrouvent les bénéficiaires de ces endroits de vie.

« La venue de chercheurs lors des manifestations, de l’avis général, est, très motivant. C’est pour qu’ils puissent travailler que l’opération existe, pour qu’ils cherchent et trouvent »

 

C’est dans une de ces maisons que l’infatigable Arsène Burny s’est rendu pour expliquer, parler, commenter et répondre aux questions. La venue de chercheurs lors des manifestations, de l’avis général, est, très motivant. C’est pour qu’ils puissent travailler que l’opération existe, pour qu’ils cherchent et trouvent. Ce sont eux qui, grâce à la mobilisation de Cécile, Mouhad, Nicolas, Nadine, David et tous les autres peuvent, comme le dit souvent Arsène, mettre toute leur énergie et leur savoir au service de notre santé.

 

Une nouvelle campagne à l’occasion de la Journée Mondiale contre le Cancer

Journée mondiale contre la cancer

En Belgique, rien que cette année, plus de 68.000 personnes apprendront qu’elles souffrent d’un cancer. Cela fait 186 personnes chaque jour. 27.000 personnes en mourront en 2019, dans notre pays, dont 270 enfants et adolescents. A l’échelle du monde, les cancers tueront 9,6 millions de personnes d’ici décembre*. Un jour peut-être, les médecins pourront totalement guérir cette maladie ; c’est ce qu’espère le Télévie notamment grâce à l’importance des dons en faveur de la recherche.

« Et si un jour, le cancer ne faisait plus peur…», « Et si un jour, le cancer ne tuait plus…» et « Et si un jour, le cancer se soignait facilement… ». Ce sont les trois scénarios de spots de sensibilisation que vous retrouverez dès ce lundi sur votre petit écran et à la radio. Certes, aujourd’hui, cela relève de la pure fiction… mais peut-être qu’un jour, grâce à la recherche, cela deviendra réalité !

De ces 3 scénarios découle aussi toute une série de questions sur l’évolution de cette maladie dans quelques années. Des questions auxquelles les experts ne répondent pas souvent. Le Professeur Cédric Blanpain est Docteur en médecine, Professeur à l’ULB, Directeur de recherches Télévie et considéré comme l’un des chercheurs les plus influents au monde. Il a accepté, pour le Télévie, d’y répondre.

1. A l’avenir, devra-t-on toujours passer par la case « hôpital » pour soigner un cancer ?

Pour certains cancers, on ne doit pas nécessairement passer par l’hôpital. Certains cancers de la peau peuvent se soigner au cabinet de votre dermatologue. Il est probable que, dans le futur, plus de cancers pourront être aussi soignés en dehors de l’hôpital, dès lors que l’on peut prendre des pilules et que les effets secondaires ne sont pas importants. En revanche, si la chirurgie se révèle nécessaire, on devra toujours passer par l’hôpital. Les progrès dans ces domaines induiront évidemment que les séjours à l’hôpital seront de plus courte durée, avec moins d’effets secondaires.

2. Tous les cancers seront-ils, un jour, curables et non mortels ?

C’est en théorie possible. Les hommes ont toujours fait preuve d’inventivité et d’adaptation dans la difficulté. Il faudra découvrir précisément la cause de l’ensemble des différents cancers, ce qui est encore loin d’être le cas. Mais il sera aussi nécessaire d’inventer de nouveaux médicaments car aujourd’hui, les armes dont nous disposons ne nous permettent pas de tous les guérir. Beaucoup de recherches devront encore être menées pour atteindre cet objectif ultime.

3. Cela fait des siècles que le cancer existe. Pourquoi est-ce si lent à vaincre ?

Même si le cancer existe sans doute depuis que l’homme existe, cela fait moins de 50 ans que l’on a compris que le cancer était une maladie génétique. Cela fait moins de 5 ans que l’on a découvert les mutations génétiques qui constituent la cause des cancers. Cela fait moins de 30 ans que l’on sait que le système immunitaire permet de contrôler certains cancers. Cela fait encore moins de temps que l’on a compris que certains cancers comme le cancer du col de l’utérus ou de la gorge étaient dus à des virus et que grâce à un vaccin, on pouvait prévenir bon nombre d’entre eux… Je peux continuer comme cela encore longtemps pour dire que finalement, il existe encore énormément de questions sur le cancer qui demeurent aujourd’hui sans réponse et qui empêchent donc le développement futur de nouveaux médicaments contre certains cancers.

4. Est-ce que certains cancers se soignent déjà, aujourd’hui, comme une maladie « banale » ?

Aucun cancer n’est banal, même s’ils sont aujourd’hui très fréquents. Il existe bien sûr des cancers qui se traitent très facilement s’ils sont détectés à temps et dont le taux de guérison est extrêmement élevé, comme certains cancers de la peau.  Pour d’autres cancers au taux de guérison très élevé comme certains cancers de la prostate, on peut également se contenter de prendre seulement des médicaments afin de garder la maladie sous contrôle.

5. Pourquoi tous les cancers ne se traitent pas encore par gélules ?

Il existe déjà, aujourd’hui, dans certains cas, des modes d’administration de traitements différents, tels que les gélules pour le traitement adjuvant de certains cancers du sein. La formulation dépend des propriétés chimiques des médicaments. Lorsqu’on découvre des médicaments ingérables par voie orale qui résistent à l’estomac et au passage dans le foie et qui sont bien absorbés par l’intestin, on privilégiera toujours cette approche ! Néanmoins, quand on trouve une molécule qui est efficace mais pas absorbable par l’intestin, on doit faire appel à des solutions qui s’administrent dans les Baxter ou les piqûres.

Plus il y aura de recherches sur ces questions d’absorption, de résistance aux sucs digestifs, d’absorption par les cellules de l’intestin ou de dégradation par le foie, plus fréquemment nous pourrons découvrir des médicaments à prendre en gélule plutôt qu’en piqûre.

6. Combien de temps cela prend-il pour mettre au point un nouveau médicament ?

La première étape est de déterminer une nouvelle cible. Pour cela, une dizaine d’années de recherche fondamentale est souvent nécessaire.  Ensuite il faut encore compter une dizaine d’années supplémentaires pour mettre au point un médicament et montrer son efficacité sur les patients.  Au total, il faut donc attendre vingt ans pour que le médicament soit commercialisé et que le patient puisse en bénéficier.

7. Pourquoi les chercheurs et les médecins sont-ils parvenus à maîtriser le sida et par encore le cancer ?

Le SIDA constitue un bel exemple d’une maladie inconnue jusque dans les années 1980 et pour laquelle des médicaments ont pu être développés en une quarantaine d’années afin de la faire passer d’une maladie mortelle à une maladie chronique. C’est aussi un bel exemple du fait que, grâce à la recherche, on a pu découvrir tout de A à Z du virus du SIDA : son mode d’entrée, la manière dont il se réplique, comment il se cache, comment il échappe au système immunitaire. Le succès de son traitement émane du fait qu’il est possible de l’attaquer de partout où l’on peut et sur tous les fronts possibles grâce à de nombreux médicaments, qui peuvent parfois être combinés dans une seule pilule. J’espère que cet exemple du SIDA sera suivi par celui du cancer. La différence est que le cancer n’est pas une maladie mais un ensemble de maladies, qui sont très différentes en fonction de l’organe duquel il provient et de la spécificité unique du patient.  La recherche sera donc beaucoup plus compliquée pour identifier toutes les causes et les mécanismes mis en jeu dans la grande diversité des cancers.

8. Quand, selon vous, guérira-ton facilement, rapidement et définitivement les cancers ?

Je n’ai malheureusement pas une boule de cristal. Je suis optimiste. J’aimerais penser que cela sera dans 30 à 50 ans mais il est fort probable que cela prenne encore beaucoup plus de temps avant que l’on ne guérisse la majorité des patients. Plus on investit dans la recherche, plus court sera ce délai.

 

* Sources

Fondation Registre du Cancer – Organisation Mondiale de la Santé

 

Participez à l’opération « Pièces Rouges » de Bel RTL au profit du Télévie !

Pour récolter vos « pièces rouges », des tirelires sont disponibles gratuitement dans les 138 agences de la banque Crélan en Wallonie et à Bruxelles mais aussi lors des représentations de la pièce de Théâtre du Télévie. Par ailleurs, sur Bel RTL, Bérénice en distribuera aussi dans son émission « On pousse le bouchon » dès 8h chaque matin. Léon Lebouchon, quant à lui, ira, comme à son habitude, à la rencontre des gens, avec des tirelires sous le bras. Evidemment, il est aussi possible de collecter vos pièces sans tirelire 😉

Pour cette première édition de #opérationpiècesrouges, l’acteur Christian Clavier nous fait le plaisir d’apporter son soutien. « Ces pièces aideront directement la recherche, qui a déjà énormément progressé. C’est encore plus motivant de voir que les résultats sont là, qu’il n’y a pas une impression de gaspiller ses efforts ou son argent. C’est ça qui va inciter le plus les gens à participer encore », explique Christian Clavier.

Mais d’où est venue cette idée ? « Quand j’ai entendu qu’il était question de supprimer, chez nous, les petites pièces qu’on sème tous un peu partout, je me suis demandé ce qu’ils pourraient bien en faire. Les collecter, comme ils le font en France, pour soutenir le Télévie m’a tout de suite paru la solution idéale ! », explique Bérénice.

Comme la solidarité n’a pas de limite : demandez à vos proches de vous aider… Famille, collègues, copains, commerçants du coin, mobilisons-nous tous pour récolter le plus de pièces rouges possible pour faire avancer encore un peu plus la recherche contre le cancer et la leucémie. Venez vider vos tirelires dans le camion tirelire de l’opération « Pièces Rouges » qui passera prochainement près de chez vous…

Allez, on s’bouge … pour l’opération « Pièces Rouges »

Voici le lien pour les agences participatives!

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