Rentrée des chercheurs : toujours plus loin !

Cette année encore, de nouveaux thèmes de recherche sont apparus. Et, grâce au Télévie, de nouveaux chercheurs vont pouvoir faire, selon la modeste expression de l’un d’entre eux, « quelques pas de plus ». Pleins feux sur Pierre Foidart, Inès Bouriez, Mohammad Wehbi et Charlotte Grégoire.

Pierre Foidart : « Être à la fois clinicien et chercheur, c’est ça qui me rend heureux ! »

Après avoir passé quatre ans comme chercheur postdoctorant à Boston, dans un des plus grands centres mondiaux de recherche sur le cancer, le Dana-Farber Cancer Institute, Pierre Foidart est de retour au GIGA de l’ULiège.

Pierre Foidart a découvert l’oncologie pendant ses études de médecine. « Dès que j’ai pu assister à des consultations au CHU, j’ai été fasciné, d’une part, par l’aspect intellectuel de l’oncologie médicale – avec le cancer, il faut toujours avoir un coup d’avance, ce qui oblige les oncologues à une compréhension de plus en plus poussée de ses mécanismes physiopathologiques et des stratégies thérapeutiques – et, d’autre part, par la dimension psychique et relationnelle propre à ce métier profondément humain. »

C’est le Professeur Guy Jerusalem, à qui il présente sa candidature, qui l’incite à réaliser, parallèlement à sa formation clinique, une thèse de doctorat sur le – ou plutôt les, en raison de leur hétérogénéité – cancers du sein triple négatif. « Avec des périodes alternées de six mois en clinique et six mois en laboratoire. Je n’ai d’abord voulu m’engager que
pour six mois : je n’étais pas certain que j’aimerais la recherche. Mais Guy Jerusalem avait raison : être à la fois clinicien et chercheur, c’est cette vie-là qui me rend heureux !
»

Doublement de génome

Après avoir défendu sa thèse en 2019, il a eu l’occasion d’aller travailler à Boston, au Dana Farber Cancer Institute. « Comme j’avais le sentiment de devoir passer quelques années à l’étranger pour grandir en tant que chercheur, j’ai décidé de suspendre mon assistanat ». Une décision qu’il n’a jamais regrettée. « J’ai continué à travailler sur les cancers du sein triple négatif, mais en m’intéressant à la réponse immunitaire à ces cancers et à la manière dont ils tentent d’y échapper en doublant leur génome. Une tumeur qui présente un doublement de génome répond différemment au système immunitaire, mais aussi aux traitements d’immunothérapie. »

Nouvelles cibles

« Désormais revenu au GIGA, je vais pousser plus loin la compréhension de ce lien immunitaire. C’est à cela que va servir le financement du Télévie : décrypter la biologie moléculaire des tumeurs avec un doublement de génome et leurs réponses au système immunitaire et aux immunothérapies, et si possible identifier de nouvelles cibles thérapeutiques spécifiques à ces tumeurs. En collaboration avec Boston, bien entendu, mais aussi avec d’autres labos belges… ». Tout en prenant, à 34 ans, le temps nécessaire pour terminer son assistanat : il lui reste encore un an de formation clinique avant de décrocher son diplôme d’oncologue médical !

Inès Bouriez : « Mon mémoire m’a donné le déclic »

À 25 ans, Inès Bouriez est passionnée par le vieillissement et ses rapports avec les cancers en général, et les cancers cutanés en particulier. Le financement du Télévie, dont elle bénéficie depuis quelques semaines, lui apparaît d’abord comme une forme de reconnaissance : « Ça prouve que le projet a du potentiel ! » Dans la liste des sujets de mémoire proposés aux étudiants de master en biochimie et biologie moléculaire à l’UNamur, Inès a flashé sur « L’influence du sécrétome des kératinocytes sénescents sur le développement du cancer cutané ». « Les cancers cutanés sont de plus en plus fréquents, et ce n’est pas seulement dû à l’exposition au soleil, mais aussi au vieillissement de la population. Plus on avance en âge, plus on risque d’en développer un. La question étant : pourquoi ? »

Réponse(s)

Son mémoire lui a apporté un embryon de réponse : quand elles vieillissent, les cellules de la peau ou kératinocytes produisent un sécrétome (ensemble de molécules) pro-inflammatoire, qui pourrait bien faciliter la migration et la transformation des cellules cancéreuses et les rendre plus agressives. « Mais j’ai également découvert que j’adorais travailler en laboratoire, tester, voir ce qui fonctionnait et ne fonctionnait pas, réfléchir, créer des projets et les présenter… Avant, je n’aurais jamais pensé à faire de la recherche. C’est vraiment mon mémoire qui m’a donné le déclic ! »

Trio idéal

Aussi a-t-elle accueilli avec enthousiasme l’idée de le prolonger e doctorat. D’autant que sa promotrice principale, Florence Chainiaux, Chercheuse qualifiée FNRS à l’UNamur, est spécialisée, un de ses copromoteurs, Yves Pournay, Professeur à l’UNamur, dans la biologie cutanée, et l’autre, Cédric Blanpain, Professeur à l’ULB, dans le cancer, dans le cancer. « Je ne pourrais pas être mieux suivie : c’est le trio idéal ! » Un stage au Centre de recherche du CHUM à Montréal, dans un laboratoire travaillant sur le lien sénescence-cancer, l’a d’ailleurs confortée dans son objectif : « Identifier les facteurs qui favorisent le développement d’un cancer de la peau dans l’environnement vieillissant, afin de les éradiquer ».

Finalité

Faut-il en conclure qu’elle apprécie surtout la recherche pour son utilité pratique ? « La recherche fondamentale, c’est passionnant. Mais, ce qui m’a plu, dans ce projet, c’est la finalité appliquée. Si je peux contribuer, si peu que ce soit, à la lutte contre le cancer, ça me rendra très heureuse… »

Mohammad Wehbi : « C’est un projet interdisciplinaire. Et moi, j’ai fait un peu de tout… »

Détenteur d’une licence de biochimie de l’Université Libanaise, à Beyrouth, et d’un master en génie biomédical de l’Université de Grenoble Alpes, Mohammad Wehbi, originaire du Liban, est aujourd’hui, à 24 ans, Doctorant à l’UCLouvain, au Louvain Drug Research Institute, où il se consacre à la détection du mélanome.

On pense souvent que le mélanome, c’est facile à détecter : il suffit d’une biopsie ! « Bien sûr. Mais une biopsie, c’est une chirurgie. » Son projet porte donc sur la détection précoce et précise du mélanome sans chirurgie.

Épaisseur de Breslow

« Le mélanome est le cancer de la peau le plus dangereux, en constante augmentation ces derniers temps. Les mélanocytes, cellules à l’origine du mélanome, contiennent un pigment appelé mélanine, responsable de la pigmentation de nos cheveux, de notre peau et de nos yeux. Et le premier critère de gravité d’un mélanome est son épaisseur de Breslow, mesurée en millimètres depuis la couche épidermique jusqu’à la partie la plus profonde, dans le derme, corrélée à une quantité anormale de mélanine dans la tumeur. »

Mélanine paramagnétique

Le défi est de valider une technique non invasive, renseignant à la fois sur la quantité de mélanine et la profondeur de Breslow. « En fait, la mélanine présente une propriété spécifique, qui est d’être paramagnétique. Ce qui signifie qu’elle peut être détectée par une technique appelée résonance paramagnétique électronique ou RPE. Une étude clinique sur la RPE dans le mélanome a montré que cette technique est capable de distinguer une tumeur bénigne d’une tumeur maligne avec un niveau de confiance élevé. Mais, pour mesurer la profondeur de Breslow, et donc évaluer la gravité de la tumeur, il faut utiliser un mode amélioré de RPE, l’analyse multiharmonique. »

RPE contre biopsie

Cette technique améliorée ayant fait ses preuves in vivo, sur la peau des souris, les tumeurs ganglionnaires et les métastases pulmonaires, Mohammad prévoit, pour les deux prochaines années, un essai clinique sur 183 patients, afin d’évaluer les performances de la RPE clinique et multiharmonique, par rapport à la biopsie, pour le diagnostic du mélanome cutané. « C’est un projet interdisciplinaire, qui combine biologie, physique- chimie, ingénierie et recherche clinique. Comme j’ai fait un peu de tout, ça me convient très bien. Et j’espère ainsi augmenter la spécificité du diagnostic et accélérer la prise en charge du mélanome avancé. »

Charlotte Grégoire : « Ce que j’aime vraiment, c’est la psycho-onco ! »

Après des études en psychologie clinique à l’ULiège, un mémoire sur les conjoints des personnes atteintes d’un cancer et une thèse de doctorat sur l’utilisation de l’autohypnose et de l’autobienveillance en oncologie, Charlotte Grégoire, 32 ans, relève un nouveau défi.

Ce n’est pas la première fois que Charlotte fait appel au Télévie. « Après avoir défendu ma thèse, en avril 2020, j’ai postulé à plusieurs bourses de postdoctorat. Et, en attendant les résultats, j’ai travaillé au CHU, en oncologie médicale, en tant que gestionnaire de projets. J’ai obtenu un premier financement Télévie pour un projet portant sur trois interventions complémentaires – l’hypnose, la méditation d’auto-compassion et une nouvelle technique appelée la transe cognitive auto-induite, issue des pratiques chamaniques traditionnelles – destinées à améliorer la qualité de vie des patients oncologiques. Ce projet, mené sur le terrain par une doctorante, Nolwenn Marie, et supervisé par moi, ainsi que par les Docteures Vanhaudenhuyse et Gosseries, est toujours en cours. »

Cluster

Mais c’est pour un autre projet, intitulé « Évolution et prise en charge d’un ensemble, un groupe de symptômes psychoneurologiques chez les patients ayant eu un cancer du sein ou un cancer digestif » que le Télévie lui a accordé, cette année, un deuxième financement. « Les patients oncologiques présentent différents symptômes fréquents et sévères, étroitement liés les uns aux autres : fatigue, troubles du sommeil, douleur, détresse émotionnelle, difficultés cognitives… L’idée du projet est de mieux comprendre les relations entre ces symptômes au moyen de ce qu’on appelle des analyses en réseaux, afin de déterminer un symptôme central, susceptible de devenir une cible privilégiée pour agir sur l’ensemble de ces symptômes. Cette évaluation va se faire en deux ans, sur 500 patients au total – 250 avec un cancer du sein, 250 avec un cancer digestif. Et, dans une deuxième phase, pour laquelle il me faudra un nouveau financement, nous viserons ce symptôme central, par des interventions complémentaires non pharmacologiques, pour étudier son impact sur tout le groupe de symptômes. »

Challenge

Si son passage au CHU de Liège l’a éclairée sur ses préférences – « ce que j’aime vraiment, c’est l’oncologie, et surtout la psycho-onco, la dimension psychologique de l’oncologie » – et sur son désir de rester chercheuse – « même si ça implique de chercher tout le temps de nouveaux financements, c’est très challengeant ! », elle reconnaît elle-même qu’elle est trop speed pour s’adonner à la relaxation, à la méditation, ou même à l’hypnose, malgré son admiration pour la Professeure Marie-Élisabeth Faymonville, dont elle a suivi les cours.
« Mais ça ne m’empêche pas de constater que ces approches aident vraiment les patients – et c’est ça l’important. »

Marie-Françoise Dispa

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Le kit pédagogique : un outil précieux pour expliquer le cancer

L’idée est née d’un constat : il est difficile de parler du cancer aux plus jeunes. Le sujet demeure compliqué et douloureux. C’est pourquoi, en 2018, ont vu le jour les kits pédagogiques du Télévie, pour mettre des mots simples sur une réalité souvent difficile à appréhender.

Destinés aux enfants de l’enseignement maternel et primaire, ces kits « enfants » s’appuient sur une bande dessinée imaginée pour l’occasion par Maureen Dor : l’histoire de Lulu, une petite fille de 10 ans atteinte d’une leucémie. Lulu explique avec humour dans cette BD comment elle a appris la maladie, comment elle est soignée, et quels changements sont survenus dans sa vie de tous les jours. Le tout s’accompagne d’une série de jeux, d’exercices et d’informations adaptées aux différents niveaux d’enseignement.

Un essai concluant

Mélanie Bouquieaux a 36 ans. Elle est institutrice depuis 15 ans dans une classe de 1ère et 2ème années primaires, à l’Institut Notre-Dame- Jacobs situé à Anderlecht. Cette année, elle a pour la première fois utilisé en classe le kit pédagogique du Télévie. « C’est une école avec des enfants issus de tous les horizons, comme des Syriens, des Ukrainiens, avec un bagage langagier parfois très faible en français. J’ai lancé l’idée de parler du Télévie dans mon école via une voisine qui était très active au sein de l’opération. On a commencé par récolter des pièces rouges. Puis on a vendu des produits du Télévie. Le kit pédagogique n’a été introduit que cette année. »

Mélanie n’est pas mécontente du résultat. Le kit lui a vraiment apporté un plus dans la façon d’expliquer la maladie aux plus petits. « On n’a pas toujours les mots justes, et c’est chouette de découvrir cette maladie par le biais d’une histoire. Grâce à la bande dessinée, grâce aux images, on est arrivé à créer un lien affectif avec Lulu chez les élèves. Plus que si on leur avait lu un texte. Les enfants de ma classe ont pu communiquer qu’ils avaient chacun ou presque un membre de leur famille qui avait été atteint par la maladie. Tout le monde s’est senti concerné. Des collègues ont également utilisé le kit pédagogique. Durant un mois, cela a créé une chouette dynamique au sein de l’école. Et les enfants voulaient récolter plus d’argent que ce qui était collecté dans l’histoire. On a réuni 2.548 € cette année ! »

Un kit très complet

Mais au fait, qu’est-ce qui a fait réagir le plus les élèves de Mélanie ? « C’est le mal-être de cette petite fille, Lulu, qui se sent différente. C’était aussi important de leur faire comprendre que ce n’était pas une maladie qui se transmettait. Ce n’est pas parce que Lulu est malade qu’elle doit se sentir rejetée. On a vraiment travaillé sur cet aspect des choses. Il faut continuer à jouer avec elle, conserver le lien social. On a également travaillé sur le vocabulaire, au niveau médical, au niveau des traitements. Le kit est vraiment chouette, parce qu’on y trouve de tout : aussi bien des dessins que des jeux. On y décrit les parties du corps humain : cela nous permet de faire le lien avec certaines compétences à acquérir en 1ère et en 2ème. Le kit s’inscrit dans la continuité des cours. Le guide des enseignants qui l’accompagne nous permet de répondre aux questions que les élèves se posent par rapport à la maladie ou à la recherche. »

Mélanie n’est donc pas la seule à avoir utilisé le kit enfants cette année dans son école. « Les élèves de ma collègue de 5ème ont envoyé des dessins qui ont été publiés sur le site internet du Télévie. Les enfants se sentent investis. Cela leur parle. Une de nos élèves, à présent en 5ème, a eu la leucémie. Et le kit pédagogique a permis de mettre des mots sur des choses que les enfants ne comprenaient peut-être pas. »

Une utilisation à peaufiner

Mélanie et ses collègues ont découvert le kit pédagogique un peu trop tard à leur goût, cette année. « C’était au début de notre opération Télévie à l’école. Le retour de mes collègues par rapport au kit a été assez positif. Et on s’est dit pourquoi pas se fixer des objectifs bien précis pour vivre l’expérience ensemble à tous les niveaux, sous forme de projet pédagogique, en s’y prenant un peu plus à l‘avance, en formant des banques de mots, en trouvant des images spécifiques . »

Les enseignants de l’école Notre- Dame Jacobs semblent en tout cas prêts à renouveler l’expérience l’an prochain. Le kit pédagogique et le guide destiné aux enseignants sont toujours disponibles gratuitement sur le site internet du Télévie.

Dominique Henrotte

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Bénévoles : un vécu différent, mais un même objectif

Le 5 décembre, c’est la Journée mondiale des Bénévoles. L’occasion pour nous de dire « merci » à celles et ceux qui oeuvrent tout au long de l’année pour la réussite du Télévie. L’occasion aussi de les mettre en lumière. Et pour cela, partons à la rencontre de quatre d’entre eux : Georges, Vinciane, Sofiane et Patrick. Certains organisent depuis très longtemps des événements au profit du Télévie. D’autres ont franchi le pas cette année. Mais tous ont la même envie : apporter une contribution significative à la recherche dans la lutte contre le cancer.

Patrick a 60 ans. Il participe au Télévie depuis 26 ans ! Un fameux bail. Tout a commencé à l’issue d’un team building de la police d’Ixelles, dont il fait partie, où l’idée a germé d’organiser une course de karting au profit du Télévie. Le but était de récolter 100.000 francs belges de l’époque (2.500 €). « Au lieu de 100.000 BEF, on a collecté 275.000 BEF. Et comme autour de nous, de plus en plus d’enfants étaient atteints par la leucémie, et que d’année en année, le cancer a fait des ravages au sein de la police et de mon entourage, nous avons continué. Tournois de pétanque, brocantes, marchés de Noël, concerts, théâtres, sans compter la vente des produits : nos activités sont très variées. Nous allons même jusqu’à Enghien et à Anderlecht pour les vendre sur les marchés de Noël. »

Vinciane, 53 ans, habite en province du Luxembourg. Elle a regardé le Télévie avec ses parents depuis les débuts de l’opération. « J’ai perdu mon père, il y a 24 ans, d’un cancer de l’oesophage. J’ai moi-même été atteinte d’une tumeur à la tête et d’une autre au sein. Depuis plusieurs années, je fais partie avec ma fille du call center qui reçoit les appels lors de la soirée de clôture. » Cette année, Vinciane franchit un nouveau cap. Elle a décidé de mettre encore plus son talent d’artiste au profit du Télévie. « Je suis artiste peintre, et je trace chaque année le portrait des artistes qui viennent se produire lors de la soirée clôture. J’ai donc décidé d’organiser une journée, le 9 mars prochain, à Rendeux, pour montrer que les artistes et les artisans ont du coeur. En même temps, je vais réaliser une fresque avec les enfants hospitalisés en oncologie, sur le thème : « Dessine-moi ton plus beau rêve ! ». Cette fresque sera vendue au profit du Télévie et Sophie Pendeville (ndla., animatrice RTL) en sera la marraine. »

Au contraire de Vinciane, Georges fait figure d’ancien parmi les bénévoles. À 60 ans, le président du CPAS de Philippeville participe activement pour la 15ème année consécutive à l’opération. « J’ai perdu mon beau-père d’un cancer foudroyant à l’âge de 60 ans. J’étais révolté parce qu’il n’a pas eu le temps de connaître sa petite-fille alors âgée de 6 mois. Et je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Mais c’est la mort de ma soeur également d’un cancer, à 56 ans, qui a véritablement servi d’élément déclencheur. Je suis allé louer une salle à Philippeville, j’ai formé un comité, et j’ai organisé un souper, et puis d’année en année toute une série d’autres activités. J’en suis à présent à huit ou neuf par an. »

Enfin, Sofiane a 36 ans. Il est bénévole depuis plus de quinze ans dans une ASBL qui organise des cours d’escrime ludique un peu partout en Belgique. Avec son association, iI a voulu cette année faire profiter une bonne cause, des bénéfices dégagés par les activités que son ASBL met sur pied. Et leur choix s’est porté sur le Télévie, une organisation à la fois belge et fiable. Pour le Télévie, Sofiane et ses amis ont décidé de créer un tournoi d‘escrime ludique. Un tournoi en armures ou en costumes, organisé à Charleroi.

Être bénévole pour le Télévie, ça prend beaucoup de temps ?

Vinciane : « Je me lève Télévie, et je dors Télévie ! Je dois me calmer, je n’arrive pas à dormir parce que je pense à cela tout le temps. Je me dis que c’est la première fois que j’organise quelque chose et qu’après ça ira mieux. On a envie qu’il y ait du monde, que les gens soient heureux ce soir-là, que les enfants soient souriants. »

Georges : « En tant que bénévole, je travaille pratiquement tous les jours pour le Télévie. On ne récolte pas 55.000 € chaque année sans y travailler quotidiennement. Il y a les commandes de produits, les autorisations, le courrier à gérer, il y a plein de choses à faire. Il faut trouver des sponsors qui ont les moyens. Je suis commercial à la base. Je connais beaucoup de monde. J’essaie de m’entourer de gens qui peuvent me faire rapporter de l’argent pour le Télévie. »

Le bon bénévole, c’est qui ?

Sofiane : « C’est quelqu’un de motivé et surtout de fiable ! Le vrai problème c’est qu’il y a beaucoup de gens qui ont de bonnes intentions au début, mais qui ne sont pas fiables, ni sur le moyen ni sur le long terme. Le vrai bénévole se distingue par sa fiabilité. »

Patrick : « Il doit se sentir concerné par la cause. Il faut des gens honnêtes. On joue quand même avec de l’argent, des produits. »

Dès qu’une édition est terminée, on pense à la prochaine ?

Georges : « Parfois, on en a deux à penser en même temps. J’espère continuer encore de nombreuses années, tout en préparant déjà la relève ».

Vinciane : « J’ai déjà plein d’autres choses en tête. En plus, on vendra des produits Télévie lors d’autres activités. »

Sofiane : « Pour l’avenir, nous voulons continuer à organiser un événement, mais vu le manque d’engouement pour notre tournoi, nous ignorons encore sous quelle forme cela se fera. »

Patrick : « Avant qu’elle soit terminée, on prépare déjà la suivante. Il faut demander des autorisations longtemps à l’avance, remplir des dossiers en ligne. Cela prend du temps. Cela ne s’arrête jamais. »

Dominique Henrotte

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Prenez vos places pour la soirée de clôture !

C’est l’heure ! La billetterie pour la grande soirée de clôture est ouverte. On se donne rendez-vous le 20 avril à Tournai Xpo pour une soirée qui s’annonce mémorable !

Venez assister aux prestations d’Agustin Galiana, Santa, M. Pokora, Mustii, Mentissa et Eddy de Pretto et profitez d’un moment agréable au profit de la recherche. Vous découvrirez aussi des histoires touchantes grâce aux témoins qui partageront leur combat contre la maladie et qui ont besoin de vous dans cette lutte. Ne tardez pas, prenez rapidement vos places et on se voit le 20 avril pour unir nos forces face au cancer !

Pour avoir accès à la billetterie, cliquez juste ici.

Manon Parent : entre les lignes

À 25 ans, Manon Parent vit avec le cancer depuis huit ans. Huit ans pour se révolter, se répéter « Pourquoi moi ? », travailler sur soi, renoncer à la colère, accepter la maladie, publier un livre, et refaire enfin des projets d’avenir.

Pour Manon, tout commence par un mal de dos. « Au début, je ne me suis pas inquiétée. Non seulement je faisais beaucoup de danse, mais je venais de décrocher un job étudiant dans l’horeca. Maman me disait en riant : « C’est le métier qui rentre ! » Même mon médecin traitant m’avait assuré que c’était musculaire. Mais, au bout de deux mois, j’avais de plus en plus mal. Sur le conseil de mon kiné, j’ai passé une échographie. Et là, on a vu que j’avais des ganglions partout dans l’abdomen. »

Choc émotionnel

Manon a un cancer, mais lequel ? Il faut encore plusieurs semaines et d’innombrables examens pour qu’enfin, à l’Institut Jules Bordet à Bruxelles, le diagnostic tombe : elle souffre d’un carcinome rénal métastatique, qui se développe à son insu depuis au moins deux ans et s’est propagé au foie et aux vertèbres. « Je me disais : « Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? » J’avais désespérément besoin d’une explication… » Une explication qu’elle a fini par trouver toute seule, grâce au développement personnel, et que le corps médical n’a pas rejetée : « Cette maladie s’est déclenchée à la suite d’un choc émotionnel – la mort brutale de ma grand-mère qui était pour moi une seconde maman. J’ai mis des mois à m’en remettre… et le cancer en a profité. »

Un bouquet de fleurs

Avant de commencer le traitement – le premier de six traitements successifs, dont le sixième, une chimiothérapie par voie orale, est toujours en cours – Manon est invitée à faire un prélèvement d’ovocytes, pour garder la possibilité d’avoir un enfant. « Sur le moment, cette proposition m’a révoltée : me parler d’enfant à 17 ans alors que je venais d’apprendre que j’avais un cancer, c’était trop d’un coup ! Mais maman, qui est toujours là pour moi – c’est grâce à elle que j’ai tenu au quotidien – m’a convaincue. » À l’école, elle s’accroche, malgré la maladie et les effets secondaires de la chimio. « J’avais perdu mes cheveux, je courais aux toilettes à tout bout de champ, je m’endormais sur ma chaise, mais je voulais continuer. Tout le monde m’a soutenue, les élèves et les professeurs. Pour la Saint-Valentin, ils se sont même cotisés pour m’offrir un bouquet de fleurs. Je leur en étais très reconnaissante… mais j’aurais tellement préféré être comme les autres ! »

Je réussirai !

Aussitôt son diplôme du secondaire en poche, elle décide de devenir infirmière. « Maman me disait : « Prends soin de toi, soigne-toi, tu feras des études une fois guérie », mais je ne voulais pas être coupée du monde. J’ai réussi ma première année, mais, au milieu de la deuxième, j’ai dû abandonner : pendant mes stages, avec mon immunité en baisse, j’attrapais tout et n’importe quoi ! » Elle entame alors des études d’institutrice primaire – « Mais je n’étais pas faite pour ça » – puis fait une formation d’esthétique en ligne. « J’étais hyper stressée de ne pas avoir de diplôme, de ne pas savoir ce que j’allais faire de ma vie, ni même comment j’allais la gagner. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui : je sais que quand on veut on peut, et, quoi que je fasse, je réussirai. »

Tête-à-tête

Curieusement, elle doit cette nouvelle assurance à la récidive de son cancer, après un an de rémission. « Cette fois, c’était une tumeur au niveau du cervelet. Et, comme on était en plein covid, j’ai dû affronter ça toute seule, sans ma mère, sans mon copain Martin… Mais ce tête-à-tête avec moi-même, pourtant très pénible, m’a fait du bien : à force de travailler sur moi, j’ai fini par accepter mon cancer ! » Avec Martin, à qui elle a dit toute la vérité le soir même de leur rencontre, elle crée alors une boutique en ligne de bijoux et de bougies, La Maison d’Anous. « D’Anous, parce qu’elle est à nous deux ! » Bonne résolution Et puis, elle décide d’écrire un livre*. « Pour dire aux gens comme moi, qui sont confrontés au cancer, qu’ils ne doivent pas laisser la maladie les priver de leurs rêves. J’ai parfois eu envie de baisser les bras, surtout quand je souffrais beaucoup, mais j’aime trop vivre ! » Ce livre, intitulé C’était moi, elle a commencé à l’écrire le 1er janvier dernier. « C’était ma « bonne résolution » de Nouvel An. J’ai écrit tous les jours – même quand j’ai dû subir une radiothérapie intensive parce qu’on m’avait découvert des ganglions au niveau des poumons – et je l’ai publié le 29 juin. En auto-édition, parce que je voulais qu’il soit à mon image. Que ce soit vraiment moi que les lecteurs retrouvent entre les lignes. »

Vers l’avant

Aujourd’hui, Manon sait qu’elle va devoir vivre avec son cancer. « Mais je sais aussi que c’est possible. Mon cancer m’a beaucoup appris sur moi-même. Grâce à lui, je vis plus intensément, je profite du moment présent, je n’hésite plus à sortir de ma zone de confort, j’ai même accepté un shooting photo pour Octobre Rose, qui m’a réconciliée avec mon corps… Et puis, j’ai osé écrire au Télévie. Quand j’étais petite et en bonne santé, je participais à des activités Télévie. Alors, aujourd’hui que je suis malade, j’ai encore plus envie de participer ! » Ce n’est pas pour rien que, dans le témoignage qu’il a rédigé pour son livre, le Professeur Ahmad Awada de l’Institut Bordet vante « sa détermination à aller vers un mieux et vers l’avant ». « Je ne suis plus la Manon de 17 ans, conclut-elle, le cancer m’a obligée à grandir vite. Mais je m’entends bien avec cette nouvelle version de moi-même. »

Marie-Françoise Dispa

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Le Télévie, un formidable projet collectif

En tant que nouvelle Présidente du FNRS, je suis très heureuse de partager avec vous mon admiration pour le Télévie. Ce que je trouve extraordinaire et qui me touche le plus, c’est qu’il s’agit d’un formidable projet collectif qui témoigne de ce qu’il est possible d’accomplir lorsque l’on unit nos forces, notre énergie et notre conviction autour d’un objectif commun.

Le Télévie, c’est en effet la rencontre de centaines de comités et associations de bénévoles, de dizaines de milliers de donateurs, des équipes du FNRS et de RTL Belgique qui se mobilisent avec enthousiasme pour permettre de mieux comprendre, prévenir, traiter et guérir les cancers.

Côté recherche, c’est aussi un projet collectif puisque chaque année, ce sont plus d’une centaine de chercheuses et chercheurs de toutes les universités qui se voient octroyer les moyens de mettre leur inventivité et leur intelligence au service de cette lutte pour la vie.

Cet édito est l’occasion pour moi de témoigner ma gratitude envers les donateurs et toutes les personnes qui font vivre le Télévie. Nous pouvons être fiers de cette réussite collective, inspirante pour toute la société. À l’heure où nous allons devoir faire face à de nombreux nouveaux défis, elle démontre que lorsque l’on conjugue la solidarité et l’engagement de tous avec l’ingéniosité de notre communauté scientifique, nous obtenons une formidable capacité à les affronter.

Je vous souhaite une excellente lecture à la rencontre des chercheuses et chercheurs, à la découverte des nouveaux progrès et de toutes les activités des équipes du Télévie.

Annemie Schaus, Présidente du FNRS, dans le Télévie News 11

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À table ! Le tome 3 du livre de recettes du Télévie est servi !

Pour le Télévie, de nouvelles personnalités se sont lancées un défi drôlement savoureux : concocter des petits plats faciles et gourmands sous l’œil vigilant de nos chefs préférés !

« À Table », le nouveau livre de recettes du Télévie est exclusivement en vente dès maintenant dans toutes les librairies CLUB et sur notre site televie.be dès le 3 janvier, au prix de 20 euros.

Soutenez le Télévie tout en vous régalant !

Une avancée majeure dans la compréhension, le diagnostic et le traitement des leucémies

Une avancée rendue possible grâce aux travaux d’une équipe de recherche emmenée par Francois Fuks, Promoteur Principal de PDR FNRS, Promoteur Télévie, Directeur du Laboratoire d’épigénétique du cancer, Professeur à la Faculté de médecine, ULB – Université libre de Bruxelles.

Cette équipe est parvenue à identifier un nouveau lecteur de l’ARN, SRSF2, et lève pour la première fois le voile sur le rôle clef que joue la protéine SRSF2 dans le développement des leucémies. Le gène SRSF2 est un des gènes les plus fréquemment mutés chez les patients : jusqu’à 50% dans certains types de leucémies.

En Belgique, environ 1.300 nouveaux cas de leucémie sont diagnostiqués chaque année. Une maladie principalement traitée par chimiothérapie. Cette découverte, dont les résultats sont publiés dans Molecular Cell, ouvre dès lors une autre voie de recherche : des thérapies anti-cancéreuses inédites grâce à l’alphabet complexe de l’ARN messager (ou épigénétique de l’ARN).

https://actus.ulb.be/fr/presse/communiques-de-presse/recherche/cancer-vers-une-nouvelle-therapie-contre-la-leucemie?fbclid=IwAR2Ix_cEUGJYgrVrpc9126C83CF2O0Ef07kKhnmxylZHhuNFuJEkIzg5qS0

Achetez un sapin chez Ring Twice pour faire un don au Télévie

Les fêtes approchent et l’envie intenable de mettre son sapin de Noël est là ! Cette année encore, Ring Twice soutient la recherche contre le cancer en proposant la livraison à domicile de sapins Nordmann 100% belges. À chaque sapin commandé, 5 euros sont reversés au Télévie. Un beau geste pour la fin d’année et une belle façon de faire un don et de nous soutenir.

Comment passer commande ? 
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Où et quand ? 
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Les cancers chez les hommes

Les hommes ne sont pas épargnés par le cancer. C’est pour cela que beaucoup participent au « movember ». Contraction des phonèmes anglo-saxons « mo » (moustache) et « november » (novembre), cet événement encourage les hommes à laisser pousser leur moustache durant le mois de novembre. Le but ? Sensibiliser le grand public aux maladies masculines, notamment le cancer de la prostate et le cancer des testicules.  

Le cancer de la prostate

Deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes, il touche 10 000 hommes par an en Belgique. Il est généralement diagnostiqué vers l’âge de 70 ans. Les symptômes sont souvent d’ordre urinaires : blocage à la miction, sang dans les urines ou envie plus fréquente. Le cancer de la prostate est d’évolution lente et se traite très bien. Les chirurgiens vont procéder à une ablation de la prostate. Ensuite, le patient devra suivre des séances de radiothérapie ou d’hormonothérapie. Si vous avez des antécédents de cancer de la prostate, de cancer du sein ou de cancer des ovaires dans votre famille, vous êtes plus à risque d’être touché par un cancer de la prostate.

Le cancer du testicule

Même si ce cancer est peu fréquent, les médecins constatent une légère augmentation de cas diagnostiqués. Cette fois-ci, ce sont les hommes jeunes, entre 15 et 44 ans avec un pic à 30 ans, qui sont le plus touchés. Les signaux d’alarme sont les suivants : changement d’apparence ou de volume du testicule, apparition d’une boule sur le testicule. Comme premier traitement, les médecins vont enlever la tumeur présente dans le testicule. Dans de rares cas, le patient peut suivre une chimiothérapie si le cancer s’est propagé au-delà du testicule. Il n’existe pas d’antécédents familiaux dans ce cancer. Seuls les hommes dont l’un ou les deux testicules ne sont pas descendus correctement sont plus à risque.

Les cancers de la verge et de l’anus

Moins de 1% des hommes sont touchés par ces cancers, ils sont très rares. Liés à l’infection au papillomavirus (HPV), ils peuvent être évités en étant vacciné contre le HPV. La Belgique rembourse les vaccins pour les filles et les garçons. Pour un cancer de la verge, les malades ont souvent remarqué une modification de la peau du pénis, une plaie qui ne cicatrise pas ou un écoulement persistant sous le prépuce. Le cancer de l’anus apparait lui plutôt sous la forme d’une masse dans la zone anale, de douleurs anales ou de sang dans les selles.

Le cancer du sein

Les femmes sont évidemment plus touchées par ce cancer. Surtout si elles ont plus de 50 ans. Mais les hommes sont à risque également. Chaque année en Belgique, une centaine de cas masculins de cancers du sein sont recensés. Une raison de plus de faire attention si le patient voit une boule suspecte apparaitre sur son torse.  

Le cancer du sein, c’est quoi ?

Cancer du sein

En octobre, tous les regards sont braqués sur le cancer du sein. À raison car ce cancer touche plus de 11 000 personnes en Belgique par an, ce qui en fait le deuxième cancer le plus fréquent chez les Belges. Mais, c’est quoi en fait un cancer du sein ? Le Pr François Duhoux, Chef de clinique associé au service d’oncologie médicale des Cliniques universitaires Saint-Luc, et le Pr François Fuks, Directeur du laboratoire d’épigénétique à l’ULB et Promoteur Télévie, ont répondu à nos questions.

Quels sont les différents types de cancer du sein ?

Il existe plusieurs types de cancers du sein comme le carcinome canalaire. Celui-ci se décline sous deux formes : in situ et infiltrant. Le carcinome canalaire in situ se développe via une tumeur qui atteint les canaux du sein transportant le lait. Le carcinome canalaire infiltrant se développe via une tumeur qui atteint les mêmes canaux mais qui va également s’étendre aux tissus mammaires. C’est le cancer du sein le plus commun.

Un autre type de cancer du sein est le carcinome lobulaire. Les carcinomes lobulaires ne se développent pas via une tumeur mais directement dans les glandes mammaires. Le carcinome lobulaire in situ se limitera aux glandes mammaires, tandis que le carcinome lobulaire infiltrant s’étendra aux tissus mammaires.

Comment soigne-t-on un cancer du sein ?

Pour soigner un cancer du sein, il faut connaitre son sous-type. Toutes les tumeurs sont différentes mais on peut les regrouper dans trois grandes catégories : les cancers du sein hormonodépendants, les cancers du sein HER2 surexprimés ou les cancers du sein triple négatifs. Selon le Pr Fuks, c’est en définissant le sous-type du cancer que les oncologues pourront trouver le traitement adapté. « Le but ultime, c’est de pouvoir à un moment détecter et traiter chaque personne, chaque patiente atteinte d’un cancer du sein. »

Les cancers du sein hormonodépendants sont les plus fréquents chez les femmes ménopausées. Les patients vont d’abord subir une chirurgie pour retirer la tumeur, et seront ensuite traités avec une chimiothérapie ou une radiothérapie. Ils pourront également devoir prendre une hormonothérapie pendant plusieurs années.

Les cancers du sein HER2 surexprimés sont qualifiés de cancers agressifs, néanmoins il existe de très bons traitements pour combattre ces cancers comme les thérapies ciblées.

Les cancers du sein triple négatifs apparaissent plus souvent chez les femmes jeunes qui ont des prédispositions génétiques. C’est un cancer rare mais qui peut envoyer beaucoup de métastases dans le corps. Le Pr Duhoux explique « C’est les plus dangereux parce qu’en fait, on a beaucoup moins de traitements disponibles pour ces cancers-là » En effet, jusqu’à il y a peu, seules la chirurgie et la chimiothérapie pouvaient être utilisées contre ce cancer. On peut à présent aussi utiliser l’immunothérapie, dans certains cas sélectionnés.

Comment développe-t-on un cancer du sein ?

Le développement d’un cancer du sein peut prendre plusieurs années. Dans la plupart des cas, une petite tumeur va apparaitre sur le sein et va grandir de plus en plus. Les personnes touchées par un cancer du sein vont avoir différents symptômes comme une masse dure dans un sein aux contours irréguliers, des ganglions gonflés et durs au niveau de l’aisselle, des écoulements au niveau d’un des deux mamelons ou encore une modification du mamelon ou de la peau du sein.

Comment détecter un cancer du sein ?

Les médecins vont procéder à une palpation de la poitrine pour détecter une éventuelle tumeur, ils vont aussi demander une mammographie ou une échographie. Il est également conseillé aux femmes de pratiquer l’autopalpation. Le Pr Duhoux revient sur l’importance du dépistage. « Ce qu’on essaye de faire par le dépistage, c’est de le détecter le plus tôt possible parce qu’on sait qu’au plus il est pris tôt, au plus on a de chances d’en guérir. » En effet, un cancer du sein détecté à un stade précoce n’aura pas encore eu le temps d’envoyer des métastases à d’autres endroits du corps.

Quelles sont les personnes le plus à risque ?

Les femmes sont évidemment plus touchées par ce cancer. Surtout si elles ont plus de 50 ans.  Mais le Pr Duhoux tient à rappeler que les hommes sont à risque également. « Il y a à peu près 11 000 nouveaux cas de cancer du sein en Belgique chaque année, et sur les 11 000 il y a à peu près une centaine d’hommes ». Il existe des cas de cancers du sein chez les jeunes adultes, mais cela reste très rare.  Il y aussi une dimension génétique dans le cas de ce cancer. Si vous avez des antécédents de cancer du sein ou de cancer des ovaires dans votre famille, il est conseillé de consulter son médecin plus régulièrement. Les personnes qui prennent des traitements hormonaux de substitution, les femmes qui ont eu leurs règles jeunes, les femmes ménopausées tardivement ou les femmes qui sont tombées enceintes tardivement sont également plus concernées.

Est-ce que la recherche a aidé à faire avancer les traitements contre les cancers du sein ?

De nos jours, 90% des personnes touchées par un cancer du sein guérissent. Le taux de guérison du cancer du sein a fort augmenté ces dernières années car des patients ont pu participer à des études et ont pu profiter de traitements expérimentaux. Ces traitements se sont montrés si efficaces qu’ils sont utilisés maintenant dans les protocoles de traitements contre le cancer du sein.

Et parfois, certains traitements trouvés pour soigner d’autres cancers se montrent également efficaces. Un traitement utilisé pour combattre le mélanome est en train d’être testé pour combattre le cancer du sein. Le Pr Fuks rajoute « Il y a quelques mois on pensait que ça ne fonctionnerait peut-être pas dans d’autres cancers tels que le cancer du sein, et il y a des résultats intéressants. »

Quel est le futur du cancer du sein ?

Le Pr Duhoux est optimiste « Dans 30 ans, j’espère ne plus avoir de travail. » En effet, les chercheurs comprennent de mieux en mieux les mécanismes du cancer du sein et les cellules cancéreuses. Ils arriveront un jour à comprendre pourquoi elles résistent aux traitements.

Les métastases sont également étudiées. Comment faire en sorte qu’elles ne se propagent plus du sein au reste du corps ? C’est la question que se pose l’équipe du Professeur Fuks. Tous les jours, ils effectuent des recherches sur ce sujet en épigénétique.

Même s’ils sont peu fréquents, les cas de récidives de cancers du sein existent. Beaucoup de recherches existent également sur ce sujet. Pour le Pr Fuks « Le Télévie contribue beaucoup à ce genre de recherche et je pense que ça c’est aussi essentiel. »  

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