Ça donne du sens à son décès

Le drame qui a frappé cette famille est extrêmement récent. Le 29 avril dernier, le combat était perdu pour Laurence qu’un cancer du sein est venu frapper en février 2016. Particulièrement agressif, forçant l’ablation, obligeant une chimio et des rayons intenses pendant près de six mois. Puis, jusqu’en février, deux ans plus tard, un certain répit qui, subitement s’est transformé en récidive devenue, au fil des mois, implacable. D’autant, explique son compagnon, qu’il n’était pas possible aux médecins, génétiquement, de lui proposer un traitement ciblé. Chaque essai à ce niveau s’est soldé par un échec. Seule la chimiothérapie générale lui était permise.

L’idée d’une cagnotte était « son » idée

Laurence, au début de cette année, à l’occasion de son 39ième anniversaire avait lancé un appel aux dons pour le Télévie 2020, surprise de la somme obtenue. Quelque 600€ destinés aux chercheurs du FNRS. C’est sans doute ce souvenir encore tout récent qui a amené François à le relancer, le jour même de son décès. « Nous n’avions pas eu le temps de parler de ce qu’elle aurait souhaité le jour où… Tout cela a été assez subi. Mais, immédiatement, je me suis dit que plutôt que d’investir dans des fleurs pour ses obsèques, il était, sans doute, plus judicieux de proposer à notre entourage de consacrer cet argent à la recherche. Un transfert, finalement. Une manière de perpétuer sa mémoire. Voilà comment est née l’idée.

Facebook a contribué à véhiculer le message. A le partager, et finalement à toucher plus de deux cent donateurs, se soldant par une somme impressionnante de près de 12 000€, au moment de l’écriture de cet article.  Dès le premier jour, la surprise a été totale. D’autant qu’au début, nos familles réunies y ont pris part en toute logique. Par la suite, des personnes qui ne nous connaissent pas, qui n’ont pas connu Laurence, ont contribué à gonfler cette cagnotte. C’est ça qui est assez fascinant ! Si cela pouvait aussi donner l’idée à d’autres, cela permettrait d’ouvrir ainsi un canal supplémentaire pour augmenter les moyens des chercheurs, le financement des laboratoires. Mais par-dessus tout, cela donne du sens au décès de Laurence et rend hommage à sa mémoire.

On n’a pas le choix !

Son courage surhumain m’a bouleversé. Laurence ne voulait pas que l’on se rende compte de la maladie et du combat qui l’accompagnait. C’était important pour elle. Elle faisait tout pour que rien ne paraisse. A tel point qu’il en est qui n’ont rien remarqué, ou presque. Certains finissant par douter que le cancer la tenaillait. Le maquillage et l’apparence soignée dont elle a fait preuve tout au long de ces quatre années masquaient le mal qui la rongeait, le dérobait aux yeux de son entourage.  

Aujourd’hui, François se dit « content pour elle » au travers du résultat de cette idée lancée « comme ça ». Ses deux fillettes de 8 et 5 ans sont là aussi pour lui rappeler que la vie continue, que malgré tout, comme il l’exprime pudiquement nous avons eu un peu de temps à nous. On n’a pas le choix, il faut désormais continuer. Le résultat surprenant de notre initiative me donne à penser que tout cela aura servi à quelque chose…

Frédéric Bastien

Traitements : une question d’immunité ?

Depuis une dizaine d’années, l’immunothérapie a pris une place grandissante dans le traitement du cancer, en particulier du mélanome, des tumeurs du poumon ou de la vessie. Elle est d’ailleurs utilisée de plus en plus tôt et parfois en première intention, aux côtés des approches conventionnelles comme la chimiothérapie et la radiothérapie. Son principe ? Booster les réponses immunitaires de l’organisme face aux cellules tumorales. « Ce sont des thérapies qui marchent relativement bien : jusqu’à 40 à 50 % des patients qui souffrent de certains cancers métastatiques vont obtenir un bénéfice », explique Sophie Lucas de l’UCLouvain, ancienne Chercheuse qualifiée FNRS et promotrice de projets Télévie. 

Treg : l’agent régulateur

            Depuis 2004, Sophie Lucas a son petit chouchou au sein du système immunitaire : les Treg. Cellules assez rares, les Treg ou « lymphocytes T régulateurs » ont pour rôle de réguler les réactions excessives du système immunitaire. Ils sont absolument essentiels à la vie. Les bébés qui souffrent d’une maladie génétique rare caractérisée par l’absence de Treg développent ainsi un syndrome auto-immunitaire aigu, mortel avant l’âge de deux ans en cas d’absence de traitement. « Chez les patients cancéreux, on pense que les Treg fonctionnent au contraire trop : ils bloquent les autres cellules du système immunitaire qui devraient nous aider à rejeter le cancer en reconnaissant les antigènes à la surface des cellules tumorales », commente la chercheuse. Pendant longtemps, le fonctionnement des Treg dans le contexte du cancer est resté méconnu. Mais aujourd’hui, les chercheurs ont identifié à leur surface certaines molécules – GARP et  TGF-beta – susceptibles de bloquer les réponses immunitaires contre les tumeurs. « Nous avons développé des outils – des anticorps anti-GARP – pour bloquer ces molécules, ce qui nous a permis d’initier des collaborations avec l’industrie. Des essais cliniques de phase 1 sont aujourd’hui en cours. »

            Utilisé seul ou en combinaison, ce nouveau traitement pourrait réactiver les réponses immunitaires, peut-être avec une meilleure efficacité que les immunothérapies existantes. L’espoir est aussi de pouvoir l’utiliser dans des types de cancer où les immunothérapies disponibles à l’heure actuelle ne fonctionnent pas. Parallèlement à ces recherches, Sophie Lucas étudie, dans le cadre d’un projet WELBIO, l’implication des Treg dans la survenue du lupus et de la sclérodermie, des maladies auto-immunes où le système immunitaire s’attaque aux propres composants de l’organisme. « Dans ces deux maladies, nous avons des indications sérieuses pour penser que le Treg ou le TGF-beta pourraient être impliqués. » Alors qu’ils fonctionnent « trop » dans le cancer, les Treg pourraient ici fonctionner trop peu.

Cancers et maladies auto-immunes

Si l’immunothérapie est efficace dans certains cancers, cela signifie-t-il qu’un cancer est toujours lié à une défaillance du système immunitaire ? « Si on pousse le raisonnement, on peut en effet se dire que le processus existe chez toute personne qui a un cancer : des cellules tumorales ont échappé à la surveillance immunitaire », explique Pierre Coulie, professeur à l’UCLouvain et membre de la Commission scientifique Télévie. Alors que Sophie Lucas cherche à identifier un mécanisme immunosuppresseur précis, Pierre Coulie étudie pour sa part le moment où ces réponses immunitaires anti-tumorales se mettent en place. « Deux stratégies pourraient entrer en jeu : soit la cellule tumorale “perd” ce par quoi elle pourrait être reconnue, soit elle parvient à inhiber les adversaires, en les privant de ravitaillement, en mettant des barbelés sur le parcours, etc. », explique le chercheur. Ses travaux portent en particulier sur le cancer du sein, un type de cancer plutôt résistant à l’immunothérapie. « On examine des tumeurs du sein très précoces pour voir si une action immunitaire se met en place ou non. Les premiers constats, que nous avions présentés avec un doctorant dans le cadre du Télévie, ont montré que ces tumeurs n’étaient pas très visibles pour le système immunitaire. On peut donc penser que quand le cancer devient invasif, c’est déjà le résultat d’une sélection : il y a eu auparavant  une reconnaissance et une destruction des cellules cancéreuses ; celles qui subsistent sont celles qui ne peuvent plus être reconnues, qui sont parvenues à se rendre invisibles. »

            Dans le cadre d’un projet WELBIO, Pierre Coulie s’intéresse par ailleurs au rôle de certaines réponses immunitaires particulières dans la polyarthrite rhumatoïde et le lupus érythémateux disséminé. « Les recherches sur le cancer et sur les maladies auto-immunes se croisent car les cellules que nous voulons activer dans les cancers, ce sont aussi celles que nous soupçonnons d’être impliquées dans ces maladies auto-immunes. Dans le cancer, on voudrait inhiber les mécanismes immunosuppresseurs et dans les maladies auto-immunes, nous voudrions les amplifier. Ce sont des constructions différentes mais avec la même boîte de Lego. »Il arrive d’ailleurs que les patients cancéreux traités par immunothérapie développent des problèmes auto-immunitaires. A l’inverse, avoir une maladie auto-immune pourrait-il protéger du cancer ? « Il faudrait faire des études sur de très grandes séries, mais c’est théoriquement possible », avance Pierre Coulie. « Malheureusement il y a un facteur confondant: une maladie auto-immunitaire chronique s’accompagne souvent d’inflammation chronique, qui peut favoriser l’apparition de cancers. » Le jeu de construction ne fait que commencer.

Plume : Julie Luong

Empreinte : Pierre Coulie, Professeur à l’UCLouvain et membre de la Commission scientifique Télévie.

Empreinte : Professeure à l’UCLouvain et promotrice de projets Télévie. 

Le Clos Jean-Pierre de Launoit rend hommage à une grande figure du Télévie.

Jean Pierre de Launoit, président du groupe RTL en 1988, est l’un des fondateurs du Télévie. Il est décédé en 2014. La commune d’Uccle a décidé de l’honorer en donnant le nom de ce grand ami du Télévie à l’une de ses rues.

Il a suffi d’un petit-déjeuner… En 1989, inspirée par le succès du Téléthon en France, la direction de RTL veut aussi donner une dimension sociétale à la chaîne et utiliser son lien direct avec les téléspectateurs pour les mobiliser.

Quand la télévision veut sauver des vies…

Jean-Pierre de Launoit, président du groupe RTL, et Jean-Charles De Keyser, directeur général de RTL Belgium, retrouvent un matin Arsène Burny, vice-président de la Commission cancérologie du FNRS, le Fonds de la Recherche Scientifique. Ensemble, ils décident d’unir leurs forces pour mieux soigner les leucémies de l’enfant: à charge du média de mobiliser le public, à charge de l’institution scientifique de cautionner les informations transmises et d’investir l’argent récolté dans la recherche fondamentale.

Le Télévie voit ainsi le jour.

Un grand Monsieur

Jean Pierre de Launoit, un homme à la vie riche et passionnante, était très impliqué dans le monde culturel et économique: il est à l’origine du Télévie mais l’a également présidé jusqu’à la fin. C’est pour son engagement envers la maison RTL et le Télévie que nous garderons le souvenir d’un homme remarquable et profondément gentil.

Mise à part son implication pour le Télévie, Monsieur de Launoit a été vice-président de BBL, vice-président de la Banque Bruxelles-Lambert et président d’Axa Belgique. Il a également présidé le groupe RTL pendant 25 ans ainsi que  le concours Reine Elisabeth, où il a initié le concours de chant qui viendra s’ajouter à ceux de piano et de violon déjà existants.

Un grand monsieur dont l’héritage est d’autant plus grand: il nous a transmis de la sagesse, des valeurs et beaucoup de passion.

Philippe Delusinne, qui dirige RTL Belgique depuis 2002, fut recruté par Jean-Pierre de Launoit dont il est resté très proche jusqu’à la fin. Il témoigne : « Jean-Pierre de Launoit restera « l’ami » de la maison RTL au sein de laquelle il fut un inspirateur éclairé et un censeur mesuré. C’est au sein de RTL qu’il créera l’œuvre, dont il me confessait qu’elle était sa plus grande fierté : le Télévie. »

Je les applaudis depuis cinq ans !

L’annonce d’un cancer est une chose terrible. Foudroyante. J’étais complètement perdu, explique Gil Bréac, jamais je n’avais connu l’hosto. Et, tout d’un coup, me voici avec un diagnostic effroyable : cancer au stade 4, au bord de l’étouffement, parti pour une année de chimio et de radiothérapie qui me laisse dans un état épouvantable avec une espérance de vie révélée, un peu brutalement par un médecin, à seulement quelques semaines.

Parce qu’il est d’une nature combattive et qu’en même temps il n’a jamais cru qu’il était aussi malade, se disant en permanence il faut que je soigne ce gros rhume, avec son épouse et sa famille comme soutien, il rebondit, quitte l’hôpital où il était soigné et s’adresse au professeur Thierry Pieters qui avait soigné son père aux cliniques universitaires St-Luc. Le chef du service pneumologie lui propose un nouveau traitement, l’immunothérapie, encore expérimentale à l’époque.

Tout bascule à nouveau, mais cette fois dans le bon sens.

Jusque-là, les relations avec les médecins, les oncologues étaient opaques, quasi inexistantes et, en tous cas, peu apaisantes par rapport à l’état du patient. Tout s’éclaircit, s’explique, devient transparent et sans promesse redonne l’espoir à Gil. Durant trois longues années, toutes les deux semaines, il se rend de son domicile de la région de Gerpinnes à St-Luc (Woluwé St-Lambert) pour y recevoir ce traitement. Fini le côté chimique des choses, une manière plus naturelle de combattre cette saloperie et de pouvoir m’en débarrasser. Durant, en particulier cette période à l’unité 42, où des gens malades comme moi se présentent à intervalles réguliers dans leur lutte contre le mal, j’ai pu apprécier à quel point le service qui nous était porté était louable. Quand on est malade et que l’on suit un traitement, c’est avec les infirmières que l’on passe le plus de temps. Le professeur, je le voyais tous les trimestres pour faire le point, mais tous les 15 jours, ce contact proche et régulier m’a particulièrement marqué. Ce qui est vrai dans tous les services, parce que j’ai eu l’occasion de « voyager » en cinq ans. Leurs gestes, leurs attentions, leurs sourires, leur écoute incroyable, leur disponibilité extraordinaire, leur calme parfois face au désespoir ou à l’exaspération de certains patients sont autant de leçons et de preuve du bien-être qu’ils et elles apportent et procurent. Sans tout cela, le patient s’effondre.

La période de confinement que nous venons de traverser et qui se poursuit par les mesures strictes de notre nouvelle vie a amené beaucoup de gens à les applaudir le soir à 20h00, chez nous et dans de nombreux pays, pour ne pas dire dans le monde entier. Moi, cela fait cinq ans que j’applaudis !

Mission accomplie

L’histoire de Gil qui a commencé par une toux qui paraissait banale se referme presque miraculeusement. Le professeur Pieters, lui-même, m’a dit un jour son étonnement. Cette belle surprise, peu courante, confirmée par un pet scan : tout avait disparu, plus aucune trace du cancer. L’immunothérapie avait rempli sa mission à 100%.

Aujourd’hui, ça va, dans l’attente du cap des cinq ans qui confirme, effectivement que la tumeur a disparu, que ce cauchemar est fini. J’ai voulu, immédiatement, rendre hommage et soutenir ceux que l’on appelle « les blouses blanches », en composant le « blues of remission », moi qui ne chantais jamais ce style de musique. Un titre offert à la générosité du public, disponible sur toutes les plateformes de téléchargement, dont les bénéfices sont versés en faveur de la fondation St-Luc pour l’institut Roi Albert II qui prend en charge tous les types de cancer par une approche globale et humaine.

Outre cette reconnaissance infinie en regard du personnel hospitalier, Gil se veut aussi porteur d’un message : ne jamais abandonner, toujours se battre, ne jamais croire que c’est terminé en essayant d’autres traitements pratiqués par d’autres médecins dans d’autres hôpitaux. Il faut tout tenter.              Il en est aujourd’hui une preuve (très) vivante que cela en vaut la peine !

Frédéric Bastien

Nos chercheurs en confinement, entre solidarité et poursuite du travail


« Le monde tourne au ralenti. Forcément, la recherche est, elle aussi ; un peu amortie… Mais que chaque patient, chaque bénévole, chaque donateur soit rassuré : nous ne les lâchons pas ! ». Michaël Herfs, Chercheur qualifié FNRS à l’ULiège donne directement le ton : les chercheurs Télévie sont toujours sur le front.

Les chercheurs travaillent la nuit

Ils avancent dans leurs recherches contre le(s) cancer(s) d’abord. Si la majorité des expériences a été arrêtée au début du lockdown, les laboratoires n’ont pas totalement fermés pour autant : avec les dérogations nécessaires, les expériences entamées suivent leur cours, notamment les manipulations indispensables à la correction d’articles scientifiques qui font l’objet de publications urgentes. « Mais tout ceci dans le plus grand respect des mesures de sécurité », explique Pierre Sonveaux, Maître de recherches FNRS à l’UCLouvain et Promoteur Télévie. « Nous avons établi un horaire de travail et mis en place un système de réservation des machines qui permet au personnel de ne pas se croiser. En ce qui me concerne, je n’hésite pas à rejoindre le laboratoire de nuit, à des heures où il est moins prisé », précise l’expert. Ainsi, en moyenne, les chercheurs continuent-ils à travailler en présentiel en laboratoire pendant 10 à 20% de leur temps.

Le reste – donc l’essentiel – de leur temps de travail est dorénavant consacré à la lecture et à la rédaction d’articles scientifiques, étapes de toute façon inévitables dans le processus de recherche. Autrement dit, les chercheurs Télévie ont réorganisé leur agenda, postposé certaines expériences en laboratoire, des journées d’étude, des colloques. Pendant leur confinement, ils couchent sur le papier les résultats de leurs expériences, passent en revue la littérature scientifique et engrangent des connaissances.

Mais les grands rendez-vous sont maintenus. Parmi ceux-ci, les soutenances de thèses en cancérologie, qui continuent d’être défendues, via Zoom, Teams ou Skype. « C’est la généralisation d’une pratique qui existait déjà, quand certains membres étrangers ne pouvaient rejoindre physiquement le jury », note Michaël Herfs qui l’admet toutefois : « la pratique virtuelle est moins chaleureuse. Nous sommes directement focalisés sur le sujet scientifique, il n’y a plus les échanges informels ni le verre de fin de thèse qui sont des moments importants dans la carrière d’un chercheur ». Mais… « on peut désormais soutenir sa thèse en pantoufles ! », relève Pierre Sonveaux, un sourire dans la voix. Les comités d’accompagnement des Aspirants et des Boursiers Télévie se poursuivent également virtuellement, comme n’importe quelle autre réunion importante. Les étudiants ne sont donc pas trop ralentis dans leur progression vers le doctorat.

Le Télévie est solidaire face à la crise du Covid-19.

Et puis, face aux enjeux de la crise actuelle, les chercheurs Télévie sont solidaires. Leur contribution est avant tout matérielle. « Nos laboratoires ont prêté aux hôpitaux des machines PCR. Nous avons également donné pratiquement tous nos masques et nos gants, pour ne garder que le strict minimum », révèle Pierre Sonveaux.

Certains chercheurs Télévie ont en outre rejoint la Task force contre le coronavirus et, à l’ULiège, consacrent trois fois quatre heures par semaine au laboratoire de diagnostic COVID. « Les techniques PCR utilisées dans le cadre du dépistage du coronavirus sont les mêmes que celles permettant le dépistage de certains cancers (col de l’utérus) et la recherche de mutations dans les cancers. Les chercheurs en cancérologie ont donc une expérience transposable pour participer activement à la lutte actuelle. Ce bénévolat est conçu comme faisant partie de la mission du chercheur, au service de la communauté », rapporte Michaël Herfs. Concrètement, les chercheurs Télévie impliqués dans ce labo reçoivent les prélèvements et les inactivent, ils extraient l’ARN du virus, le convertissent en ADN et, par PCR, l’amplifient pour le détecter.

Vidéo : une centaine de personnes travaillent bénévolement au laboratoire du GIGA pour une capacité de 2600 tests/jour. Parmi les scientifiques qui se relaient pour travailler de 7h à minuit, 7 jours/7, des chercheurs Télévie.

Enfin, grâce à leur bagage médical, certains chercheurs décryptent les publications scientifiques, rédigées en anglais et en termes techniques, et les mettent à la portée du grand public. C’est le cas de Pierre Sonveaux qui rassemble les informations, les compare, les vérifie, les simplifie et les diffuse sur les réseaux sociaux. « Il est fondamental de contrer la dispersion de fake news et de lutter contre le climat anxiogène actuel », estime-t-il. « Cette mission de vulgarisation, je la remplis d’autant mieux que le Télévie m’a familiarisé avec le grand public. Je sais combien les gens ont besoin de réponses et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour les leur donner. »

Le Télévie reporté le 19 septembre

Afin de permettre à tous de se joindre à nous dans la lutte contre le cancer, RTL Belgium et le FNRS ont décidé de reporter la soirée de clôture du Télévie au samedi 19 septembre..

Philippe Jaumain, Coordinateur Général du Télévie chez RTL assure que « toutes nos équipes se mobiliseront, malgré ce contexte difficile, pour faire de ce Télévie 2020 une édition qui marquera les cœurs et les esprits. La lutte contre le cancer ne connait pas de parenthèse COVID-19, que du contraire. Les malades immunodéprimés sont en effet parmi les premiers à être en danger face au virus. Raison pour laquelle nous mettrons tout en œuvre, plus que jamais, pour faire gagner la vie. »

Comme l’explique Véronique Halloin, Secrétaire Générale du FNRS, le Fonds de la Recherche Scientifique : « Reporter le Télévie en septembre nous permet de préserver la santé de tous et de contribuer aux efforts consentis pour ne pas propager le Covid-19. Mais la recherche n’attend pas. À notre niveau, les chercheurs et projets de recherches financés par les Télévie précédents se poursuivent bien sûr normalement. Les nouveaux, qui seront financés par cette édition 2020, démarreront encore cette année. Le Conseil d’Administration du FNRS en précisera le calendrier prochainement. »

Toutes les informations relatives aux émissions diffusées sur RTL TVI dans le cadre du Télévie ainsi que toutes les autres activités liées à la soirée de clôture du 19 septembre seront communiquées ultérieurement.

Nouveau calendrier Télévie

  • Grande journée du Télévie et soirée de clôture : samedi 19 septembre 2020
  • Télévie en Fête (initialement prévu le 13 avril à la Citadelle de Namur) : date et lieu à confirmer
  • Représentations « Le fusible ». Les dernières représentations de la pièce de théâtre du Télévie annulées

Les représentations suivantes sont concernées:

  • Rox Rouvroy du vendredi 12 juin à 20h
  • Rox Rouvroy du dimanche 14 juin à 15h
  • Rox Rouvroy du dimanche 14 juin à 19h
  • Wex de Marche-en-Famenne du mardi 16 juin à 20h
  • Wex de Marche-en-Famenne du mercredi 17 juin à 20h
  • Opéra Royal de Wallonie Liège du dimanche 7 juin à 20h
  • Opéra Royal de Wallonie Liège du lundi 8 juin à 20h
  • Théâtre Royal Mons du lundi 1er juin à 20h
  • Théâtre Royal Mons du lundi 1er juin à 16h
  • Théâtre Royal Mons du mardi 2 juin à 20h

Les détenteurs de tickets seront très rapidement recontactés pour les modalités.

L’équipe du Télévie travaille déjà d’arrache-pied pour vous concocter une tournée en 2021 de la pièce de théâtre du Télévie qui s’annonce mémorable!

Comme soulagé d’être pris en charge

Ce qui nous a porté, mon mari et moi, raconte Marie, sans doute la volonté, le soutien psychologique à l’hôpital et aussi le fait d’être restés, tous les deux dans la vie active. Mais cette épreuve a été lourde et compliquée, il arrivait que nous nous croisions sur le ring, l’un en provenance de l’hôpital et l’autre en partance pour être aux côtés de notre fils. Le choc encaissé violemment, avant un passage en mode pilote automatique, où l’on s’est abstenu d’avoir des émotions tant celles-ci faisaient mal, puis, enfin, une sorte de routine à laquelle on s’habitue.

Aujourd’hui, nous croisons les doigts et attendons chaque contrôle avec retenue et prudence, déclare cette maman qui ne cache pas les pleurs et la peur qui l’ont envahi, et la colère ressentie par son mari, lorsqu’ils se retrouvent confrontés à la vie à l’hôpital. Mais aussi à l’isolement de leur enfant en chambre stérile, et à la dure réalité de cette nouvelle vie.

L’isolement total
Nous pensions que nous aurions eu le choix de pouvoir rester avec Jean, d’avoir la possibilité de prendre congé pour être à ses côtés. La réalité est toute autre. Financièrement, surtout. L’épreuve nous a obligés à quitter notre logement, à vivre chez ma mère, à revoir le temps passé au travail. Grâce à la bienveillance de nos employeurs, nos temps-plein ont été réduits de moitié. Le tout ayant entraîné, aussi, le couple vers l’éloignement, sans compter l’impact émotionnel très lourd et l’isolement social qui y est lié. Inévitablement.

Le chemin a été parsemé de périodes incroyables : une course contre la montre au début où la prise en charge en urgence, à St-Luc, a fait comprendre immédiatement à la gravité de la maladie, la ponction lombaire pratiquée immédiatement, le constat terrible de 95% de cellules atteintes par le cancer et qu’il fallait anéantir, le nombre de globules blancs vingt-cinq fois supérieur à la norme, et finalement le « protocole à haut risque » que cet état a entraîné.

Un petit malade coopérant
Jean, qui jusque-là n’avait jamais connu la moindre prise de sang, en a subi dix, rien que durant la première journée de son hospitalisation. C’était incroyable comme il a réagi, se laissant complètement faire. Je pense qu’il s’est senti comme soulagé d’être pris en charge, ressentant les bienfaits, par exemple de la transfusion de plaquettes qui lui a été administrée dès son admission et lui a redonné quelques forces.

Puis, pendant quatorze mois, neuf blocs de chimio, c’est-à-dire : quatre-vingt-trois injections sans compter celles pratiquées à hauteur du liquide céphalo-rachidien, le tout au cours de séjours plus ou moins longs à l’hôpital, selon la période.
Désormais, la phase de maintenance lui permet de continuer la chimio, mais sous forme de médicaments pris oralement et à la maison. Un contrôle tous les 15 jours ne l’empêche pas de fréquenter l’école qu’il a pu retrouver en septembre dernier.

Cela dit, la maladie laisse des traces. Sur le plan physique, le bilan est assez positif, excepté quelques infections au niveau de la peau et quelques troubles digestifs, effets secondaires de la chimio. Mais c’est surtout l’impact sur le plan comportemental et relationnel de son fils qui inquiète aujourd’hui Marie. Elle qui a envie de s’investir pour ces enfants-là, comme elle dit. Il y a encore beaucoup de progrès à faire. Revenant ainsi sur cette période de vie, dont elle s’étonne d’être parfois presque nostalgique. Celle durant laquelle elle fréquentait cette unité où dix chambres étaient occupées par les mêmes patients, les mêmes familles, soignées par les mêmes équipes. Cela a créé des liens qui perdurent aujourd’hui entre certains d’entre nous. C’est comme une petite famille.

Désormais, depuis avril 2019, c’est, donc le retour à la normale et à l’école. Et, l’arrivée aussi d’un petit frère, venu élargir cette famille qui a réussi à dépasser l’épreuve et accueilli avec bonheur, voici un an, par Jean, lui que la maladie a privé de copains d’école. De copains tout court, pendant quatorze longs mois.

Frédéric Bastien

« La recherche contre le cancer ne prend aucun retard »

Véronique Halloin, vous êtes Secrétaire générale du FNRS. Vous avez pris la décision, en concertation avec RTL Belgium, de reporter l’agenda Télévie avant même l’adoption par le gouvernement de mesures de distanciation sociale puis d’un confinement national. Quels étaient les freins, début mars, au maintien de l’opération ?

Cela faisait déjà plusieurs jours que les scientifiques, parmi lesquels des virologues et épidémiologistes du FNRS, conseillaient le report ou l’annulation de manifestations sportives, culturelles ou autres réunissant plus de 1.000 personnes. Or, le Télévie en Fête, prévu initialement le 13 avril, rassemble chaque année plus de 20.000 participants ! La Soirée de clôture, quant à elle, réunit sur le plateau de nombreux malades qui viennent partager leur histoire, des enfants, des femmes, des hommes immunodéficients. Alors que « le Télévie fait gagner la vie » depuis 30 ans, il n’était pas question de prendre des risques ! La suite des évènements a malheureusement conforté cette décision. Mais le Télévie reviendra en force après le confinement.

Ce bouleversement de calendrier va-t-il retarder la désignation de nouveaux chercheurs Télévie et le début de nouvelles recherches contre le cancer ?

Aussi peu que possible. Comme la Soirée de clôture aura lieu le 5 septembre et que c’est elle qui détermine le montant récolté, la Commission scientifique internationale du FNRS ne pourra se réunir que le 7 septembre (plutôt qu’en mai). Mais ce retard sera vite résorbé : les chercheurs Télévie entament habituellement leur mandat en octobre ; cette année, ils commenceront un peu plus tard. Et pour les renouvellements des doctorants, ils seront octroyés lors du CA de juin : dans ce cas, les nouveaux contrats démarreront le 1er octobre, comme d’habitude.

Et j’ajoute que la Rentrée des chercheurs 2020 aura lieu le 30 novembre, soit à une date très proche de celle des années précédentes.

Votre message, c’est bien : « la lutte contre le cancer ne peut pas être retardée »?

Exactement ! D’ailleurs, les recherche financées par les éditions précédentes se poursuivent, même si les conditions sont provisoirement beaucoup plus difficiles avec la fermeture de quasiment tous les laboratoires : nos chercheurs ne peuvent donc plus faire d’expériences mais travailler sur l’analyse des résultats récents, la préparation d’articles, la lecture de la littérature scientifique. Et je suis certaine que lorsqu’ils pourront réintégrer ces labos de recherche, ils reprendront avec d’autant plus d’enthousiasme et d’énergie !

Le mot d’Arsène

Dirons-nous avec Alfred de Vigny :

« Vivez, froide Nature, et revivez sans cesse, vous n’aurez pas un cri d’amour de moi ! »

« Duchesse était la jument préférée de mon père. La nature et la vie, pour l’enfant de 6 ans que j’étais, c’était d’être à 4 pattes entre les deux gros sabots avant de Duchesse et de la regarder brouter, tranquille, paisible. Image tendre ! Quand elle avait brouté la surface accessible, elle relevait la tête et attendait. J’appuyais bien fort, caressant ses deux pattes. J’étais prêt, attentif, elle avançait d’abord sa patte gauche puis lentement la droite. C’était le rituel, elle sentait le petit garçon. Jamais son sabot n’a touché ma main ; c’est cela la vie, la nature !

Mais le blé qui lève, le blé qui meurt tué par le gel, le virus qui cause une tumeur, le virus qui tue la bactérie nuisible, le virus qui agresse l’homme, l’humain qui fait fondre la glace polaire, c’est aussi la vie et la nature. étrange, tout cela, mélange subtil !

Seuls le courage et l’intelligence humaine peuvent permettre d’y voir clair. Pénétrons les ressorts de la vie et unissons-nous toujours plus fort. Soyons préparés et préparons ceux qui nous suivent pour tous les combats à venir ! »

« Le coronavirus n’est pas un virus cancérigène »

Seuls 10% des cancers dans le monde sont causés par un virus. Le papillomavirus et les hépatites B et C représentent chacun 4.9% des cancers. Les 0,2% restant sont notamment causés par le virus appelé HTLV1 ainsi que le virus Epstein-Barr. Ces derniers sont donc assez anecdotiques, surtout dans notre pays.

Les virus qui provoquent des cancers agissent de deux manières différentes sur l’organisme. Le papillomavirus, par exemple, a une cancérisation virale dite directe, c’est-à-dire qu’« il produit lui-même des protéines qui ont une action cancérigène ». Le virus de l’hépatite, lui, induit une cancérisation dite indirecte : « Le virus ne produit pas des protéines cancérigènes mais induit une inflammation chronique. C’est cette inflammation chronique qui devient le terreau de la cancérisation », explique Michael Herfs.

Pour qu’un cancer soit induit par un virus, il faut que l’infection de l’organisme dure entre 5 et 10 ans. Or, le coronavirus est un virus dit fulgurant : « il induit une inflammation aigue et des symptômes durant 4 ou 5 jours, ce qui n’est absolument pas suffisant pour induire un cancer ». Le coronavirus n’est donc pas un virus cancérigène. 

Pour les personnes souffrant d’un cancer, il est important de rappeler qu’elles ne sont pas forcément plus à risque d’attraper le virus. Par contre, si le corps est affaibli au départ en raison des différents traitements, les symptômes et les conséquences peuvent être, chez les malades, plus graves. Plus que jamais le Télévie pense à vous.

Comment puis-je me protéger ?  (Source : SPF Santé publique et Siensano)

  • Suivez les directives sur les restrictions de voyage et évitez les déplacements non indispensables
  • Évitez les foules et grands rassemblements.
  • Évitez tout contacts étroits, poignées de main et embrassades.
  • Lavez-vous les mains plusieurs fois par jour avec du savon et de l’eau chaude durant au moins 40 secondes, ou avec un gel hydro-alcoolique.
  • Évitez de toucher votre visage.
  • Toussez ou éternuez dans le pli du coude, et utilisez des mouchoirs à usage unique.
  • Évitez les contacts étroits avec les personnes malades.
  • Nettoyez les objets et les surfaces fréquemment touchés avec un spray de nettoyage domestique ou lingettes. Ces surfaces et objets comprennent notamment poignées de porte, comptoirs, toilettes, claviers, tablettes, téléphones, etc.
  • Les masques faciaux ne sont pas recommandés comme moyen de prévenir le COVID-19. Par contre, si vous en êtes atteint, le port d’un masque facial réduit le risque  de propager la maladie à ceux qui vous entourent.

Vous êtes un patient en traitement (Source : Fondation contre le cancer)

Les traitements contre le cancer peuvent diminuer vos défenses immunitaires. Ceci vous rend plus fragile face à toutes les infections, d’où les mesures générales de prévention qui étaient déjà d’application avant l’apparition du COVID-19. Vous ne devez bien entendu pas interrompre vos traitements de votre propre initiative. Si vous avez des inquiétudes ou des questions, parlez-en avec votre oncologue. Si vos traitements se déroulent à domicile ou entre deux hospitalisations, restreignez sorties et visites. Soyez particulièrement attentifs aux recommandations d’ordre général (Lien) et respectez-les à la lettre. Sensibilisez votre entourage et invitez-le à en faire autant.

Vous êtes en rémission ou guéri d’un cancer

Vos traitements sont terminés et votre immunité est revenue à la normale.. Vous avez alors les mêmes risques que la population générale, notamment ceux liés à l’âge et aux autres problèmes de santé (hypertension, diabète…). Soyez attentifs aux recommandations d’ordre général et respectez-les le mieux possible. Sensibilisez votre entourage et invitez-le à en faire autant.

Vous êtes un proche d’un patient.

Redoublez de vigilance, car si pour vous la maladie n’entrainerait probablement pas de conséquences trop graves, elle peut s’avérer beaucoup plus dangereuse pour vos proches en cours de traitement : Soyez particulièrement attentifs aux recommandations d’ordre général (Lien)et respectez-les à la lettre. Sensibilisez votre entourage et invitez-le à en faire autant.

Pour protéger les personnes les plus fragiles de notre société, il est fondamental que chacun respecte les mesures prises par le gouvernement et reste chez soi tant que possible.

L’objectif du confinement est d’éviter d’arriver à une situation de pénurie de lits ou de matériels dans les hôpitaux et dans les soins intensifs.

Pensons aux autres, restons chez nous ♥

 

L’amour d’une soeur

Doris a découvert le Télévie avec le premier disque enregistré par les animateurs de RTL. En 2010, elle s’est retrouvée, avec sa famille, précipitée dans l’univers de la maladie : Jimmy, alors âgé de 14 ans est frappé par la leucémie. Il est, avec Joey, deux ans plus jeune ses merveilles de frères.

Une grande complicité les unit de manière fusionnelle depuis toujours, Doris le déclare sans détour : mon plus beau cadeau de la vie : ce sont mes frères. Un tel ressenti, peut-être accentué aujourd’hui par cette issue fatale, même si, pour elle, il est difficile d’expliquer en quoi cette épreuve l’a changée.

La maladie modifie l’existence, les regards, et les réflexions. Les liens familiaux sont mis à rude épreuve. L’entourage peut surprendre par sa présence ou son absence. Si l’on parle souvent de la tristesse et de la détresse des parents, il est rarement fait état du ressenti des frères et sœurs qui  connaissent, eux aussi, ces moments d’impuissance qui meurtrissent au plus profond. J’aurais tellement voulu que ce soit moi que la maladie agresse. Et, je ne pouvais même pas l’aider par une greffe puisque nous sommes nés de pères différents.

Le Télévie, vital pour Jimmy

L’univers inconnu de la maladie, des hôpitaux, des médecins, des traitements s’ouvre devant elle. Jimmy a bénéficié d’un encadrement du point de vue cardiaque, soutenu par l’opération. De manière très concrète, je me suis rendu compte que le Télévie vient directement en aide à ceux qui luttent contre la maladie.

C’est aussi, une vie bouleversée, fracassée, rythmée par l’état de Jimmy qui se dégrade, passe par un coma, la paraplégie et l’apparence physique métamorphosée par la chimio et les médicaments. Entre Châtelet et les cliniques universitaires St-Luc, à Bruxelles.

Deux longues années qui se sont achevées « à la maison » le 17 février 2012.

Le temps de la reconstruction

Juste après cette épreuve, Doris a voulu passer à l’action en devenant une bénévole pour le Télévie, en vendant des produits, en organisant des manifestations. Aujourd’hui, elle dit aller mieux, et est heureuse de pouvoir ainsi témoigner. Il a fallu retrouver sa place au sein de la famille. On préfère, désormais, faire comme si rien n’était arrivé, parce que nous n’avons pas envie de montrer notre peine. Par pudeur, sans doute aussi. Mais, cela a également renforcé les liens déjà très forts avec Joey et maman, dont j’admire tellement le courage.

J’ai découvert aussi l’attitude de certains adultes face à un enfant malade. Des reproches, des absences qui l’ont marquée très durement. Dans sa propre histoire, mais aussi dans celles de ces jeunes côtoyés à St-Luc. Nous avons vécu des choses terribles comme cet ado laissé seul par son entourage, ayant peu de visite et cet enfant de deux ans abandonné littéralement à l’hôpital par ses parents. Beaucoup se cachent derrière les excuses pour ne pas se manifester, ne pas être là. C’est évidemment très dur, très difficile, mais il faut pouvoir reconnaître sa faiblesse, pleurer et assumer sa tristesse.

Désormais, son combat est ailleurs. Educatrice spécialisée, la vie de Doris est tournée vers les autres, en particulier ceux qui n’ont plus de domicile et doivent se contenter de la rue. Mais c’est aussi un formidable projet de vie qui l’habite depuis plusieurs années : l’adoption d’un enfant. Des démarches engagées courageusement en tant que mère célibataire. Et puis, tournée vers la philosophie bouddhiste, c’est aussi une formidable analyse de cette période.

Merci à ceux qui se reconnaîtront

Très curieuse de la vie, Doris avoue profiter de chaque instant à 200%. Cela me paraît plus facile d’en parler aujourd’hui, huit après. C’est aussi l’occasion de remercier ceux qui étaient là, et à qui je n’ai pu le dire directement. Déçue aussi par d’autres, mais comment ne pas comprendre la peur ou la fuite par rapport à une telle tragédie?

Enfin, j’ajouterai combien mes frères me sont précieux au-delà de la mort, combien je veux crier le courage de ma mère pour lui donner la force de continuer et pas juste en subissant. Combien mes amis font partie de ma famille plus que le sang.

 

Frédéric Bastien

On se bouge ENCORE pour l’Opération Pièces Rouges

OPR 2020

La deuxième édition de l’Opération Pièces Rouges a officiellement commencé!

Le principe est simple : on estime à quelque 1,5 millions le nombre de pièces de un et de deux centimes (soit à 24 millions d’euros !) qui trainent dans les poches, les sacs et les tiroirs des Belges. Bel RTL propose donc d’en un faire bon usage, pour un coût nul : les donner au Télévie. En 2019, la mobilisation fut exceptionnelle : 379.071,48 € ont été récoltés en petites monnaies. Des écoles entières se sont ralliées à l’évènement, des milliers de commerçants ont installé une tirelire sur leur comptoir. Et tous d’attendre impatiemment la tournée du bus de Bérénice et Léon Lebouchon qui parcoure de nouveau la Wallonie pour récolter les dons.

« Je ne m’attendais pas à un tel succès .  Je me suis inspirée de l’opération ‘Pièces jaunes’ de Bernadette Chirac en France. Sur tout l’hexagone, ils ont récolté 44 tonnes de pièces jaunes. Ici, en Wallonie et à Bruxelles, nous sommes arrivés à plus de 42 tonnes en deux mois et demi à peine. » – Bérénice

Impossible de s’arrêter en si bon chemin. Car des pièces rouges, il y en a encore plein les fonds de poche. Une enseignante de l’école Saint-Antoine à La Louvière, qui a récolté 90 kilos de pièces rouges l’année dernière, l’annonce : « notre école est très motivée à faire encore mieux cette année-ci !!! ». C’est d’ailleurs le bon moment pour se débarrasser de sa petite monnaie: depuis le 1er décembre, les commerçants sont dans l’obligation d’arrondir l’addition finale pour tous les paiements en espèces ; une décision prise par le gouvernement fédéral précisément dans le but de voir disparaitre progressivement les pièces de 1 et de 2 cents. Alors, toutes ces petites pièces, déposez-les dans les tirelires Télévie! Ces tirelires sont disponibles gratuitement dans les agences de banque Crélan en Wallonie et à Bruxelles.

Découvrez toutes les informations de la tournée du Camion-Tirelire :

Le lundi 02/03 :

  • 07:00: MONT-SAINT-GUIBERT Collège des Hayeffes
  • 11:00 : BEAURAING Rue de Bouillon 1-3 – 5570 Beauraing
  • 14:30 : PROFONDEVILLE Place de l’Eglise – 5170 Profondeville

Le mardi 03/03 :

  • 07:00: HERSEAUX Icet
  • 11:00 : TOURNAI Place Crombez – 7500 Tournai
  • 14:30 : ATH Parvis de l’Hôtel de Ville – 7800 Ath

Le mercredi 04/03 :

  • 07:00: ASSESSE Ecole Libre d’Assesse
  • 11:00 : HOUFFALIZE Place de l’Eglise – 6660 Houffalize
  • 14:30 : DURBUY Place du Marché – 6940 Barvaux-sur-Ourthe

Le jeudi 05/03 :

  • 07:00: SPY Ecole FWB Spy
  • 11:00 : WAVRE Parvis de l’Hôtel de Ville – 1300 Wavre
  • 14:30 : JODOIGNE Place de la Bruyère – 1370 Jodoigne

Le vendredi 06/03 :

  • 07:00: AMAY Ecole Communale d’Amspin
  • 11:00 : MALMEDY Place Albert I – 4960 Malemdy
  • 14:30 : SPA Place Royale – 4900 Spa

Le samedi 07/03 :

  • 13:00 : COUILLET Bellefleur Route de Philippeville 303 – 6010 Couillet

Le lundi 09/03 :

  • 07:00: MEUX Ecole Notre-Dame
  • 11:00 : RTL HOUSE Avenue Georgin 2 – 1030 Bruxelles
  • 14:30 : SERAING Esplanade de l’Avenir – 4100 Seraing

Le mardi 10/03 :

  • 07:00: BRAINE-LE-COMTE Ecole Notre-Dame de Bonne-Espérance
  • 11:00 : TUBIZE Grand’Place – 1480 Tubize
  • 14:30 : BRAINE L’ALLEUD  Avenue de l’Avenir – Parking supérieur du pont Courbe

Le mercredi 11/03 :

  • 07:00: BOUVY Ecole Fondamentale Saint-Antoine
  • 11:00 : PHILIPPEVILLE Place d’Armes – 5600 Philippeville
  • 14:30 : DINANT Avenue Churchill – 5500 Dinant

Le jeudi 12/03 :

  • 07:00: ROCHEFORT Ecole Communale du Rond-Point
  • 11:00 : BOUILLON Esplanade de l’Archéoscope – 6830 Bouillon
  • 14:30 : BASTOGNE Parking Ice-Watch – 6600 Bastogne

Le vendredi 13/03 :

  • 07:00: MONS Athénée Royal M. Bervoets
  • 11:00 : BOUSSU Place de Boussu – 7300 Boussu
  • 14:30 : BELOEIL Parking de l’Hôpital – 7970 Beloeil

Le samedi 14/03 :

  • 13:00 : ANDERLECHT Westland Shopping Boulevard Sylvain Dupuis 433 – 1070 Anderlecht

Le lundi 16/03 :

  • 07:00: ANDENNE Athénée Royal d’Andenne
  • 11:00 : BINCHE Grand-Place – 7130 Binche
  • 14:30 : CHIMAY Place Léopold – 6460 Chimay

Le mardi 17/03 :

  • 07:00: DHUY Ecole Libre de Dhuy
  • 11:00 : ARLON Place Léopold – 6700 Arlon
  • 14:30 : LIBRAMONT Place Communale – 6800 Libramont

Le mercredi 18/03 :

  • 07:00: UCCLE Crèche du Homborch
  • 11:00 : JETTE Place Reine Astrid – 1090 Bruxelles
  • 14h30 : GENVAL Papeteries de Genval – Square des Papeteries – 1332 Genval

Le jeudi 19/03 :

  • 07:00: HUY Ecole d’Outre-Meuse
  • 11:00 : HUY Grand-Place – 4500 Huy
  • 14:30 : AUVELAIS Quartier des Folies – 5060 Auvelais (N98)

Le vendredi 20/03 :

  • 07:00: VEDRIN Ecole Saint-François-Xavier
  • 11:00 : NAMUR Place de l’Ange – 5000 Namur
  • 14:30 : CINEY Place Monseu – 5590 Ciney

Le samedi 21/03 :

  • 13:00 : LIEGE Belle-Ile Quai des Vennes 1 – 4020 Liège

Le lundi 23/03 :

  • 07:00: MESLIN-L’EVEQUE Ecole Les Pensées
  • 11:00 : NIVELLES Place Lambert Schiffelers – 1400 Nivelles
  • 14:30 : OTTIGNIES Centre commercial Le Douaire – 1340 Ottignies

Le mardi 24/03 :

  • 07:00: SAINT-SERVAIS Athénée Royal
  • 11:00 : VERVIERS Place du Martyr – 4800 Verviers
  • 14:30 : CHAUDFONTAINE Place Foguenne – 4051 Vaux-sous-Chèvremont

Le mercredi 25/03 :

  • 07:00: NAAST ECOLE Saint-Josephl
  • 11:00 : LA LOUVIERE Rue de la Franco-Belge 228 – 7100 La Louvière (Cora)
  • 14:30 : SOIGNIES Place Verte – 7060 Soignies

Le jeudi 26/03 :

  • 07:00: LA HULPE / LASNE Saint-Léon / Saint-Ferdinand
  • 11:00 : GEMBLOUX Place de l’Hôtel de Ville 6 – Gembloux
  • 14:30 : ROCHEFORT Place Albert I – 5580 Rochefort

Le vendredi 27/03 :

  • 07:00: ROCHEFORT Ecole Sainte-Thérèse
  • 11:00 : MARBEHAN Grand-Rue 54 – 6724 Marbehan
  • 14:30 : MESSANCY Rue d’Arlon 199 – 6780 Messancy (McArthurGlen)

Le samedi 28/03 :

  • 13:00 : MONS Grands Prés Place des Grands Prés 1 – 7000 Mons

Pour plus d’infos sur l’Opération Pièce Rouges, rendez-vous sur : https://www.rtl.be/belrtl/page/allez-on-se-bouge-pour-l-operation-pieces-rouges-595.htm

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