CANCER DU PANCREAS : A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS

Publié le 8 juin 2021 dans News


Pour le Professeur Patrick Jacquemin, maître de recherches FNRS, « il n’y a malheureusement pas eu d’avancée majeure en matière de traitement depuis plus de 40 ans dans ce type de cancer ! Le taux de survie à 5 ans n’est passé durant ce laps de temps que de 5 à 9 %, contrairement au cancer du sein ou de la prostate, où on est aujourd’hui au-delà de 85 % de survie à 5 ans ».

Le cancer du pancréas est par ailleurs en augmentation dans les pays occidentaux à tel point que l’on peut craindre qu’il devienne la deuxième cause de mortalité par cancer (après le cancer du poumon) d’ici quelques années dans nos pays. Explication possible : l’espérance de vie en hausse dans ces pays, puisque ce type de cancer apparaît principalement chez les personnes âgées de plus de 60 ans (à parts égales chez les hommes et chez les femmes). Autres facteurs associés : le mode de vie occidental, la sédentarité, une trop grande consommation d’alcool, ou encore une alimentation non équilibrée.

Un ennemi quasi invisible

Contrairement à d’autres cancers, comme le mélanome ou le cancer du sein, celui du pancréas ne se détecte pas facilement. Cela tient à sa localisation au centre du corps humain, derrière l’estomac, et à l’absence de symptômes spécifiques à ce type d’affection.

Quelques signes peuvent toutefois attirer l’attention. « Certains patients, explique le Professeur Jacquemin, se sont réveillés un matin, le teint jaunâtre, avec une douleur dans l’abdomen. Cette jaunisse est due au développement du cancer du pancréas, qui comprime le canal d’évacuation de la bile. Autres symptômes non-spécifiques : des troubles de la digestion sur une longue durée, une perte de poids, ou une douleur persistante au niveau du dos ». Un examen est alors pratiqué. C’est le scanner qui permet de détecter le plus facilement ce type de tumeurs. L’IRM et l’écho-endoscopie peuvent aussi s’avérer utiles. Malheureusement, le plus souvent, lorsque le patient présente des symptômes qui entrainent le diagnostic, le cancer est déjà très avancé localement et produit des métastases.

Quels traitements aujourd’hui ?

Seuls 10 à 20 % des patients atteints d’un cancer du pancréas peuvent bénéficier d’une chirurgie à visée curative. L’ablation de la tumeur n’est possible que si elle est limitée au pancréas, sans métastases. Ce qui reste très rare lors de la découverte du cancer. En cas de chirurgie, l’espérance de survie à 5 ans passe à 36 %.

Les traitements complémentaires ou instaurés d’emblée si la chirurgie n’est pas possible sont la chimiothérapie et la radiothérapie. Ils sont peu efficaces et n’offre qu’une prolongation de la survie pendant une courte période même si quelques progrès ont été constatés au cours des dernières années. L’immunothérapie, qui a montré son utilité dans plusieurs autres types de cancers comme les mélanomes et certains cancers du poumon ou du colon/rectum, n’a pas encore apporté la preuve de son efficacité dans le cancer du pancréas mais reste porteuse d’avenir.

Des espoirs grâce à la recherche 

. Des études sont en cours et on peut espérer dans un délai assez court (3 à 5 ans) avoir des traitements qui vont se développer au bénéfice des patients. Un autre espoir est de combiner des traitements relevant de différents mécanismes d’action. Ainsi perturber l’action du stroma pourrait, en renforçant les défenses immunitaires, améliorer l’efficacité de l’immunothérapie.

 Une bourse Télévie, conclut le Professeur Jacquemin, a démarré à l’automne pour chercher à cibler de façon combinée ce stroma avec l’immunothérapie. D’ici deux à trois ans, on verra si ce traitement combiné sera ou non efficace pour ralentir la progression de la tumeur.

La recherche progresse donc, à pas lent, contre le cancer du pancréas. Une raison de plus de soutenir le Télévie : https://dons.televie.be/opt/~mon-don?_ga=2.180418855.1215918840.1539076926-1010041673.1530273104


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