Les boissons sucrées associées à un risque accru de cancer
Publié le 22 août 2019 dans News
Un risque de cancer accru de 18%
Au cours des dernières décennies, la consommation de boissons sucrées a augmenté dans le monde. Si celles-ci sont déjà connues pour leur impact sur la santé dans les maladies cardiométaboliques comme le diabète ou les maladies cardiovasculaires, leur lien avec les cancers a été moins étudié.
C’est précisément l’objet d’une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ), ce 10 juillet 2019. Les auteurs de ce travail rapportent que la consommation quotidienne de 100 ml, à savoir l’équivalent d’un petit verre ou un tiers de canettes (33cl), de boisson sucrée, augmenterait d’environ 18% les risques de cancer. Un taux qui, pour le cancer du sein, grimpe même jusqu’à 22%.
Et les jus de fruits naturels sans sucre ajouté ne sont pas épargnés. Qu’il s’agisse de purs jus ou de sodas: le risque est similaire !
Plus de 100 000 personnes interrogées
Pour mener à bien leur travail, les scientifiques de l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN/Inserm/Inra/Cnam/Université Paris 13) ont étudié les consommateurs de la cohorte française NutriNet-Santé à l’aide de questionnaires en ligne ouverts à tous. Au total, 101 257 participants dont 78,7% de femmes ont été suivis entre 2009 et 2019. Au cours de l’analyse, 2193 ont développé un cancer à environ 59 ans et pour le cancer du sein, en particulier, 693 cas ont été relevés. Leur consommation alimentaire habituelle a été évaluée grâce à des enregistrements nutritionnels de 24h répétés portant sur plus de 3300 aliments différents dont 109 types de boissons sucrées et édulcorées.
Une association, mais pas de lien de causalité démontré
Cette étude étant fondée sur l’observation, il est impossible d’établir un lien de cause à effet. Le développement de la maladie ne peut être directement lié à la consommation unique du sucre. Cependant, les résultats relèvent une association significative qu’il ne faut pas négliger. En effet, tout facteur sociodémographique ou lié au mode de vie (âge, mode de vie, activité physique, tabagisme, antécédents familiaux, etc.) qui aurait pu influer les analyses a été pris en compte.
En revanche, les auteurs notent qu’aucune corrélation n’a été détectée entre la consommation de boissons artificiellement sucrées et l’apparition de cancer. Néanmoins, ils précisent que ces édulcorants ne représentent en aucun cas une alternative et ne sont pas recommandés sur le long terme. La règle est donc: mieux vaut réduire le sucre au maximum !
Sources:
British Medical Journal “Sugary drink consumption and risk of cancer: results from NutriNet-Santé prospective cohort”, parution le 10 juillet 2019.
NutriNet-Santé “Consommation de boissons sucrées et risque de cancer”, parution le 11 juillet 2019.