Un cancer du sein avancé guéri par immunothérapie, une première mondiale

Publié le 7 juin 2018 dans News


7Agée de 49 ans, une femme américaine, était dans un état critique. Frappée par un cancer du sein, la maladie s’était déjà propagée à d’autres organes, dont le foie et jusqu’ici, la tumeur principale avait résisté à tous les traitements existants dont la chimiothérapie.
Des chercheurs de l’Institut national du cancer à Bethesda et à l’université de Richmond aux États-Unis lui ont donc proposé de tester un traitement expérimental qui stimule ses propres défenses immunitaires. Deux ans après, ils viennent d’annoncer la bonne nouvelle dans la revue scientifique Nature Medicine : la patiente est officiellement en rémission.

Miser sur le système immunitaire

La méthode utilisée par ces scientifiques consistait à prélever des lymphocytes (cellules du système immunitaire) sur la patiente, à les manipuler et à les réimplanter. Pris sur une tumeur, ils ont été triés pour voir lesquels reconnaissaient les cellules cancéreuses. Ils ont été « réactivés » pour s’attaquer à ces cellules et ont été accompagnés d’un « inhibiteur des points de contrôle de l’immunité », pour débloquer la contre-attaque du système immunitaire.

Les chercheurs ont ainsi fabriqué une thérapie anticancéreuse « hautement personnalisée » qui a permis « une régression totale de la tumeur », ont-ils expliqué. La réaction au traitement a été « sans précédent » dans un cas aussi grave, comment Laszlo Radvanyi, chercheur en oncologie à l’Institut ontarien de recherche sur le cancer à Toronto (Canada).

« Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une vaste révolution, qui va nous faire enfin atteindre le but de cibler la pléthore des mutations qu’implique le cancer grâce à l’immunothérapie », écrit-il dans Nature Medicine.

« Une avancée majeure »

L’immunothérapie a déjà fait ses preuves chez certains patients dans les cancers du poumon, du col de l’utérus, du sang (leucémies), de la peau (mélanome) et de la prostate. Mais ces travaux constituent réellement « une avancée majeure dans la démonstration de faisabilité, en exposant comment la puissance du système immunitaire peut être exploitée pour s’attaquer aux cancers même les plus difficiles à traiter », estime un professeur d’immunothérapie de l’Institut de recherche sur le cancer de Londres, Alan Melcher, cité par Science Media Centre.
Ceci-dit, « cette technique particulière est fortement spécialisée et complexe, ce qui signifie que pour beaucoup de gens elle ne sera pas adaptée », tempère un oncologue de l’hôpital de Southampton, Peter Johnson.

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