Le discours de François, le généreux donateur des Disques d’or 2019

Publié le 30 avril 2019 dans Moments Forts


« Je voudrais vous dire avant de faire la dernière enchère, et je vais donc demander à Catherine de ne pas utiliser son marteau pour l’instant, qui nous sommes et pourquoi et pour qui nous sommes là aujourd’hui. Ça va prendre 6-7 minutes, je m’en excuse d’avance, mais on vous fait quand même gagner beaucoup de temps. Et ce sera 6-7 minutes en fonction de mon rythme cardiaque parce que c’est mon cœur qui va vous parler.

Le fil conducteur de mon message sera d’une part l’humilité et la modestie pour ce qui nous concerne et d’autre part, des remerciements et de la reconnaissance envers tous les amis du peloton Télévie avec une attention particulière aujourd’hui pour les plus jeunes.

C’est la 4e fois qu’on est à vos côtés pour ces disques d’or. On ne veut vraiment pas rater ce rendez-vous annuel avec vous Christian, avec vous Sophie et avec Bérénice, dont je suis l’idole, les habitués comprendront. Mais cette fois-ci nous ne sommes pas venus seuls. La petite Marie-Hélène nous rappelait l’année dernière qu’on est plus fort ensemble. On a entendu ce message, et on a proposé à de nombreux amis de se joindre à nous pour constituer une sorte de cagnotte, que nous représentons aujourd’hui. Je remercie bien sûr avant tout ces nombreux contributeurs ; ils se sont montrés extrêmement généreux, vous verrez cela.

Nous ne sommes pas là aujourd’hui pour jouer un rôle quelconque de vedettes, le dernier jour du Télévie et faire passer ainsi au second rang les efforts, les sacrifices continus tout au long de l’année, de tous les héros du Télévie, à qui nous voulons rendre hommage aujourd’hui. On veut les féliciter, les remercier, les mettre à l’honneur et les encourager.  En comparant le Télévie et le Tour de France cycliste, je dirais que nous ne sommes pas là pour défiler sur les Champs – Élysées le dernier jour alors que le peloton des coureurs a souffert sur les routes pendant 23 jours avant. Le Télévie et le Tour de France sont deux grandes boucles, des épreuves d’endurance, avec des équipes, des maillots, des souffrances, mais aussi les joies de la victoire. Nous sommes là pour applaudir le peloton du Télévie et remercier les 6 équipes, j’en ai identifié 6, qui le composent, et qui viennent de parcourir un long trajet avec des efforts, des crampes, des fringales, des chutes et d’interminables montagnes à gravir et à dévaler.

La première équipe à qui je pense, c’est celle des cerveaux, des scientifiques, des chercheurs, des médecins et l’ensemble de leurs collaborateurs. En l’honneur de leur blouse blanche, je leur accorde le maillot blanc du Tour. C’est celui qui met en valeur le meilleur jeune tout comme ces jeunes chercheurs qui mènent leur combat avec passion. Un nom toujours aussi jeune dans sa tête me vient naturellement à l’esprit. Je rajouterai à son maillot blanc des bandes de couleur, vous savez, celles du champion du monde.  Monsieur Arsène Burny, champion de la communication, de la pédagogie et de l’obstination dans son combat. Merci de tout cœur Arsène.   On est là pour toi.

La deuxième équipe est la colonne vertébrale du Télévie, la « dream team » de Philippe Delusinne. Ceux et celles grâce à qui RTL plaît et la télé vit.  Les rois et les reines des ondes. Alors quand on parle des ondes, évidemment, ça fait penser à l’eau, les vagues, la mer, la plage. Vous admettrez qu’on leur donnerait volontiers un maillot de bain, mais il n’y a pas ça au Tour de France, en tout cas pas dans le peloton. Alors ce sont les boules de couleurs qui m’ont inspiré, celles que l’on voit sur RTL TVI quand la télé diffuse BEL RTL. Elles m’ont fait penser au maillot attribué au meilleur grimpeur du Tour, le roi de la montagne. Je me suis dit que cela vous allait bien, à vous tous à RTL. Votre talent n’a d’égale que votre gentillesse, votre gentillesse n’a d’égal que votre charme et votre charme n’a d’égal que votre pouvoir de séduction que vous utilisez à merveille pour pousser la générosité des donateurs vers de nouveaux sommets chaque année.  Nous en savons quelque chose.  Nous sommes sous votre charme.  On vous aime tous et toutes.  Merci pour tout ce que vous faites.

La troisième équipe est celle du maillot fort, mais aussi celle du maillon fort.  L’équipe des bénévoles, les bras, les jambes, les mains, les pieds, les doigts, les orteils du Télévie qui ne tiendrait pas debout sans eux. Je leur accorde le maillot fort du Tour, le maillot jaune, celui du classement au temps, comme le temps qu’ils donnent sans compter. Le temps est une denrée limitée non renouvelable.  On dit que le temps est de l’argent, mais le temps c’est bien plus précieux que de l’argent.  Ça ne se comptabilise pas.  Il n’y a pas de compteur pour le temps offert.  Il faudrait l’inventer. Merci à vous les amis bénévoles.

La quatrième équipe est une équipe nationale, comme le Tour en a connue dans le passé en lieu et place des sponsors commerciaux.  Rappelons-nous la signification du « L » de RTL. « L » comme Luxembourg.  Merci à vous amis luxembourgeois pour votre contribution significative au Télévie depuis tant d’années. La maladie ne s’arrête pas aux frontières, la générosité non plus. Je vous adresse un très cordial « moien! »

La cinquième équipe est la plus grande, celle de tous les organes, celle des donateurs. Je voudrais m’adresser particulièrement aux plus jeunes. À toi ma belle, à toi mon grand. Du haut de tes huit, dix, douze ans, tu as répondu de suite présent à l’appel lancé par Bérénice pour l’Opération pièces rouges.  Tu as cassé ta tirelire.  Tu as mobilisé tes amis, comme moi je l’ai fait.  Tu as rameuté ta classe, tu as impliqué ton instituteur ou ton institutrice. En faisant un don au Télévie, tu as peut-être renoncé à quelque chose, une glace, un tour sur le manège, peut-être le CD d’Angèle, ton idole.  C’est en pensant à toi que je l’ai choisie pour cette enchère. Un jeune talent prometteur comme toi.  Tu sais que les petites pièces rouges que tu as offertes au Télévie, ce sont les globules rouges qui forment le sang.  C’est petit, il en faut beaucoup, mais c’est indispensable à la vie. Sans eux, pas de sang et sans sang, pas de vie. C’est grand ce que tu as fait ma belle, c’est beau ce que tu as fait mon grand. Je vous accorde un maximum de points au classement de la générosité. Le maillot vert du classement aux points. Vert comme la couleur de l’espoir que l’on met en vous, pour un avenir meilleur.  Je te souhaite un jour d’échanger ton maillot vert contre un maillot blanc et d’être toi aussi ce chercheur combatif.

La sixième et dernière équipe est l’âme du Télévie.  Elle n’a pas de maillot particulier au Tour de France.  On lui attribue un dossard distinctif, qui récompense la combativité.  Je pense bien sûr aux personnes que la maladie a attaquées et qui la combattent.  Je pense aussi à leur entourage, dont le combat est tout aussi admirable.  Il faut aussi se souvenir de ceux et celles qui ont perdu leur combat et qui restent dans notre cœur à jamais. On pense à Bichon, Marie-Hélène, Johanna, Manon et tant d’autres. Manon, dont la maman est venue témoigner l’année dernière, aux côtés de son mari et d’Alix Battard, qui, elle-même était venue l’année d’avant raconter le combat et la victoire de sa petite Théodora. Que vous étiez belles toutes les deux !  Votre récit, votre témoignage, votre combat et votre courage sublimaient votre beauté.  Quelle émotion partagée.  Le symbole même du Télévie. Une communion entre le désespoir, le chagrin et la détresse d’une part et d’autre part l’espoir de guérison et le rayonnement de la victoire contre la maladie. S’il vous plaît madame, la prochaine fois que vous parlerez à Manon, dites-lui que des gens ont entendu son récit, et qu’ils ont été sensibles à son message de prévention au service des autres jeunes filles. Et vous Alix, dites à votre petite Théodora, qu’on a été informés de son combat et de sa victoire.  Dites-lui que c’est aussi pour elle, pour la remercier, pour la féliciter, que nous sommes là aujourd’hui.

Je terminerai en évoquant la mémoire de deux amis personnels emportés par la maladie. Le premier s’appelait Thierry Fleming.  Il était Luxembourgeois.  Il nous manque beaucoup.  On embrasse ses enfants et notamment son fils David avec qui nous restons en contact à l’occasion d’un anniversaire, d’un événement concernant Johnny ou d’un exploit de l’Union Saint-Gilloise en coupe de Belgique. Le deuxième s’appelait Jean-Luc Lienart.  Nos familles sont apparentées.  Tes récits et tes anecdotes de voyage nous manquent Jean-Luc. J’embrasse tes sœurs Bernadette et Marie-Pierre et ton frère Dominique. On pense fort à toi aujourd’hui.

On vous embrasse tous et toutes.

Et puis, je crois qu’à ce stade, il faut, quand même, vous faire part de l’enchère finale.  Elle va être importante. La cagnotte que nous avons récoltée est importante, nos amis ont été très généreux. Comme on dit dans le monde cycliste, on en a gardé sous la pédale.  On ne va pas aujourd’hui donner l’entièreté de notre cagnotte pour ce premier disque. On va établir un podium.  On va se rappeler qu’il y a 3 ans, on a offert 120.000€ pour « De l’amour » de Johnny.  Il y a deux ans, on a offert 170.000€ pour « être encore un soir » avec Céline Dion.  Et pour le « Brol » d’ANGELE, c’est vraiment le surréalisme belge, on va offrir encore plus. Je citerai un chiffre de 81.000. Vous allez me dire « ouais, mais c’est beaucoup moins que les deux autres ! » Oui, mais 81.000, c’est ce qu’on va ajouter aux 120.000 et aux 170.000 pour vous offrir, pour ce disque d’Angèle, la somme de 371.000€. Et pour vous illustrer ce qu’est ce chiffre, je vais vous rappeler ce que disait Philippe Delusinne l’année dernière. Il a dit que c’était extraordinaire de récolter 1 million d’euros par mois tous les mois de l’année.  Et bien nous avons voulu vous offrir 1000€ par jour depuis le dernier Télévie, ça fait exactement 371 jours et donc nous vous offrons, pour ce disque d’Angèle, la somme de 371.000€. »


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