12 millions d’euros récoltés : voici les projets que votre générosité permet de financer

Lors du dernier Télévie, plus de 12 millions d’euros ont été récoltés pour la recherche contre le cancer, c’est un million de plus que l’année précédente. 170 projets ont été déposés auprès du FNRS. Charlotte Simonart nous donne des détails sur le financement des projets de recherche.

Lors du dernier Télévie, une somme record de plus de 12 millions d’euros a été collectée pour soutenir la recherche contre le cancer. Cette collecte permettra de financer divers projets de recherche, comme l’explique notre journaliste Charlotte Simonart : « 90 projets seront financés par le Télévie cette année, ainsi que 99 scientifiques, tous mobilisés dans la recherche contre le cancer ». Elle souligne que les projets sont sélectionnés à travers un processus rigoureux encadré par des experts nationaux et internationaux.

La secrétaire générale du FNRS, Véronique Halloin, souligne l’importance de ces fonds pour la lutte contre le cancer : « Il s’agit de certainement mieux comprendre le cancer pour pouvoir développer des traitements. Il s’agit de mieux détecter, de mieux diagnostiquer et de mieux traiter« .

Elle a également précisé que les fonds aideront à la compréhension du cancer et au développement de traitements, notamment pour des cancers spécifiques tels que le cancer du sein triple négatif, du poumon, de la leucémie, de la peau, ou du gros intestin.

Chimay: 3 générations de cyclistes pour le Télévie

Souvenez-vous, en juin 2023, Émile Génicot, aux côtés de son fils Olivier, réussissait l’ascension du col mythique de l’Alpe d’Huez pour fêter à sa manière ses 80 printemps, et ce, au profit du Télévie.

Cette année, il remet ça, mais avec cette fois son petit-fils Léo en plus, pour gravir le 7 juin prochain, le col de Joux-Plane, le plus beau col de France d’après les cyclistes professionnels.

Joux-Plane, ce doux nom mélodieux cache en réalité une montée corsée, en témoignent ses 11,6 km à 8,5%. Situé entre Samoëns et Morzine dans le massif du Chablais en Haute Savoie, Joux-Plane jouit d’une belle réputation pour plusieurs raisons: son histoire, sa beauté et sa dureté. Son sommet culmine à 1691 mètres d’altitude et son dénivelé positif est de 1000 mètres

Au-delà de l’exigence de la montée, c’est un véritable distributeur de panoramas sur ses hauteurs. Les points de vue sur le Mont-Blanc sont sublimes. Pour parrainer Émile: https ://parrainage.televie.be/fundraisers/sebastien-genicot

Crédits : L’Avenir

Comment «bien» vivre après un cancer

Répondre à la question est complexe. Le Télévie a choisi de partager les témoignages de Catherine d’Hainaut, victime d’un cancer de la langue en 1980, et d’Annabelle Martin, qui se remet depuis un peu plus d’un an d’un lymphome.

Catherine d’Hainaut a vécu un parcours de combattante. « Le 7 octobre 1980, le jour de mes 18 ans, j’ai subi une biopsie révélant une tumeur épithéliale spinocellulaire, un cancer de la langue au pronostic vital engagé », raconte l’intéressée. Sans intervention, il lui restait deux semaines à vivre.

Après moult traitements et opérations, Catherine s’en sort, mais encore aujourd’hui, elle se souvient de la douleur du cancer et elle subit encore les conséquences de son traitement et de ses 90 interventions chirurgicales. « Il me reste un tiers de langue (l’interview s’est faite par écrit, ndlr). Le nez, les pommettes, la mâchoire, la joue, la bouche… tout a été refait. Pas pour l’esthétique, simplement pour pouvoir atténuer les douleurs. » Car la radiothérapie – qui était alors bien plus agressive qu’aujourd’hui – continue, 42 ans après, de faire des dégâts. « Les voies respiratoires sont touchées, j’ai de fausses déglutitions, la thyroïde brûlée. »

Positive malgré tout

L’après-cancer, Catherine le vit parfois difficilement. « On ne guérit psychologiquement pas du cancer, on apprend à vivre avec », résumet-elle. « Après 43 ans de traitements en tout genre, on a rencontré plus de médecins et d’infirmiers que d’amis. »

Malgré tout ce qui lui est arrivé, Catherine respire la vie. Elle ne se considère pas comme une patiente depuis 43 ans. « J’ai aussi fait ma vie de femme », raconte celle qui se définit comme bavarde. « C’est peut-être étrange à dire, mais avoir vécu un cancer n’a pas forcément que des mauvais côtés. J’ai vécu des moments formidables, des anecdotes inoubliables. C’est dans les pires moments d’une vie que l’on se sent le plus vivant. »

« Vivre 43 ans avec autant de problèmes relève soit du courage, soit de l’inconscience, ou peut-être des deux », explique Catherine, célébrée pour son courage lors du défilé national du 21 juillet 2022. « La vie continue avec ses joies et ses peines. Je suis de nature positive donc je préfère retenir le meilleur. »

Une philosophie positive

Cette vision de la vie, où l’on profite de chaque instant, c’est ce qui rassemble les deux témoignages. Annabelle Martin a été diagnostiquée d’un lymphome en octobre 2022. Elle avait 26 ans. En mars 2023, après des cycles de chimiothérapie et une immunothérapie dans le même temps, ce qui l’envoie toutes les deux semaines à l’hôpital, l’équipe médicale lui annonce qu’elle est en rémission.

« Il est possible de positiver après la maladie, et même pendant », explique Annabelle Martin. « Les perspectives sont là, elles sont belles. La maladie n’est plus là, même si le confort de vie est très impacté. Ce qui m’aide à aller de l’avant, c’est de me dire que la santé est de retour, que je suis libre. »

Cette liberté dont parle Annabelle est à la fois physique et mentale. « Je suis plus libre aujourd’hui que lorsque j’étais malade. Je suis objectivement moins fatiguée. Mais je suis aussi plus libre mentalement qu’avant la maladie car j’ai traversé beaucoup d’épreuves qui m’ont permis de relativiser. La vie après cancer a donc un goût sucré, chose qu’il est difficile à imaginer avant d’avoir un cancer. L’idée que tout peut basculer d’un jour à l’autre donne une autre saveur à la vie. »

L’importance de la famille

Les deux femmes ont surtout pu compter sur leur entourage pour traverser leurs épreuves respectives. « Mes parents, ma sœur, mon petit copain ont été très importants pour moi. Ils m’ont aidée à me sentir mieux, à penser à autre chose, à faire autre chose. La lecture m’a également beaucoup aidée. Enfin, partager mon expérience sur les réseaux sociaux et discuter avec d’autres personnes m’a également beaucoup apporté. »

De son côté, Catherine mentionne l’énorme impact que la maladie a eu sur sa famille. « Ma fille a dû subir mes hospitalisations à répétition depuis qu’elle est petite. Mes parents se sont privés pour que je vive. » Ce qui réjouit Catherine, c’est d’avoir réussi à construire une vie malgré tous ces problèmes. « J’ai énormément de chance car ma maman est toujours présente. J’ai une fille dont je suis extrêmement fière. Et j’ai une petite fille qui est une vraie bouffée d’air frais. Bref, je suis heureuse. »

« La vie est belle »

Pourtant en rémission, Annabelle n’a pas peur du retour de la maladie. « Je sais que cela n’est pas représentatif du vécu des personnes après cancer, mais je n’y pense jamais. Je me suis dit pendant mes traitements que cela ne reviendrait pas. C’est un travail mental que j’ai entamé il y a un peu plus d’un an. Maintenant, je ne pense plus à la maladie, sauf quand j’ai un rendez-vous de suivi à l’hôpital, c’està-dire tous les trois mois. »

Aujourd’hui, Annabelle a repris le cours de sa vie, le sport, le travail. « Cela aurait pu avoir un impact négatif sur mon travail, mais mon employeur a été très compréhensif. J’ai pu rejoindre l’entreprise plus tard, et démarrer par un mi-temps. Je serai en 4/5e à partir d’avril. »

« La vie est belle », conclut, de son côté, Catherine. « J’ai eu beaucoup de chance d’être malade jeune, car j’ai appris le prix de la vie, et j’en ai mieux profité. J’ai goûté chaque minute aux joies quotidiennes, je n’ai pas peur de dire aux gens que je les aime. Si l’on réfléchit bien, il en faut peu pour être heureux. »

Crédits : Laurent Zanella

Une matinée à Huy pour parler du cancer 

Anabelle Decottignies, directrice de recherche FNRS et cheffe d’une équipe de recherche en génétique du cancer à l’Institut de Duve (UCLouvain), a été contactée par le collège de Huy. Le but ? Passer la matinée avec les élèves de secondaire et leur parler du cancer.  

Des professeurs et des élèves conquis 

Garder l’attention de 250 élèves, de deuxième et troisième année secondaire, pendant deux heures, est un sacré défi ! L’intervention d’Anabelle Decottignies était divisée en deux parties. La première, expliquer le jargon du cancer en mots simples : qu’est-ce qu’une cellule, qu’est-ce qu’un cancer, quels sont les facteurs qui augmentent les risques d’en avoir un, comment les traite-t-on, pourquoi les cancers pédiatriques sont moins bien soignés que les autres ? etc.  

Pour la deuxième partie de son intervention, Anabelle a formé une vingtaine de groupes, de 15 à 20 élèves. Le but était d’interroger les enfants sur des informations évoquées dans la présentation. La professeure du jour était ravie : « Globalement, les résultats étaient très bons ! Je leur ai également demandé de trouver un nouveau slogan pour le Télévie, qui serait percutant et qui inciterait à donner des fonds pour la recherche scientifique ». 

Une participation active  

En favorisant la participation, Anabelle a senti un réel engagement des élèves lorsqu’il fallait répondre aux questions : « C’était un sujet connu de presque toutes et tous, une dizaine d’entre elles et eux connaissaient un enfant ayant eu un cancer pédiatrique. Lorsque j’ai demandé combien connaissaient un adulte ayant eu un cancer, bien plus d’enfants ont levé la main ».  

Pour les faire se rendre compte de la réalité, place à un jeu de rôle. Quatre élèves ont été désignés pour se mettre dans la peau d’un chercheur ou d’une chercheuse et avaient le choix entre, d’un côté, trouver un remède pour soigner une jeune fille, ou d’un autre côté, trouver le remède qui soignerait la masse des élèves restants. Un débat intéressant en a découlé. 

La réalité, c’est que la recherche a besoin de beaucoup de patients atteints d’un certain cancer pour avancer, comme le dit Chris Verslype, hépatologue et oncologue digestif : « L’intérêt de l’industrie est majoritairement tourné vers la recherche scientifique pour les cancers les plus répandus et non vers les plus rares ».  

Parler du cancer 

Le troisième pilier du Télévie étant la communication, il était important de parler de ce sujet, faire comprendre aux élèves que ce n’est pas un tabou et que ce n’est pas non plus honteux d’avoir un cancer. Il faut en parler un maximum autour d’elles et eux pour sensibiliser leur entourage. Des moyens de prévention ont été abordés tels que la vaccination contre le cancer de l’utérus ou les visites de contrôles pour le cancer du sein.  

Le Collège Saint-Quirin de Huy a déjà demandé à Annabelle Decottignies de revenir l’année prochaine au vu du succès de cette première intervention ! 

Valentine Jonet

À quoi vont servir les 12 millions d’euros récoltés pour le Télévie ?

L’Opération Télévie 2024, qui s’est clôturée ce week-end, a permis de récolter plus de 12 millions d’euros. Grace aux généraux dons, un chercheur sur deux en cancérologie peut poursuivre ou entamer une recherche pour essayer de trouver des solutions, soigner et guérir les cancers. C’est au FNRS de déterminer les projets prioritaires.

« On a reçu 170 demandes de financement, de projets de recherche, qui vont être déposés, et qui sont en train d’être examinés par la communauté scientifique. Cette commission va se réunir le 27 mai et va classer ces projets en fonction de l’originalité, l’intérêt, la qualité », explique Véronique Halloin, secrétaire générale FNRS.

Tous les jours, de nouveaux défis que les chercheurs tentent de relever. C’est à eux que va une partie des dons. 

« D’abord, il va payer de jeunes chercheurs, qui vont faire des doctorats et à qui on va confier une question. Et on compte sur leurs forces vives et leur énergie, leur motivation pour mener à bien cette recherche », ajoute Akeila Bellahcène, directrice de recherche FNRS. 

Chaque année, la recherche progresse et on améliore la compréhension de certains mécanismes : « C’est très très important d’essayer de comprendre les mécanismes par lesquels les patients vont récidiver et donc vont développer des tumeurs qui résistent à notre arsenal thérapeutique », explique encore Akeila Bellahcène.

Crédits : RTL Info

Découvrez les Disques d’Or 2024 !

Depuis plus de 30 ans, l’émission mythique de bel RTL « Les Disques d’Or du Télévie » est un rendez-vous incontournable de l’année. Cette initiative récompense les donateurs les plus généreux en leur attribuant les disques d’or des plus grands artistes, des pièces uniques témoignant du succès remarquable de stars nationales et internationales. Pour cette 32ème édition , bel RTL a réuni des disques d’or mais aussi des disques de platine ainsi que des objets personnels dédicacés de vos artistes préférés pour une émission exceptionnelle !

Comme chaque année, l’irremplaçable Christian De Paepe anime cette émission événement qui est très certainement la plus belle émission de l’année en radio ! Rendez-vous le 20 avril de 9h à 13h en direct sur bel RTL, RTL tvi et RTL play.

« Je me réjouis de retrouver la famille du Télévie pour ce moment riche en émotions. Avec mes collègues et la complicité des auditeurs, nous allons tout faire pour booster le compteur. Je ne voulais surtout pas manquer ce rendez-vous! » – Christian De Paepe

Durant toute la matinée, 10 animateurs se succèderont à l’antenne pour présenter ces 10 objets de collection et faire monter les enchères le plus haut possible : 

– Pierre Garnier – Disque d’or pour son single « Ceux qu’on était »

Présenté par David Antoine 

– Francis Cabrel – Triple disque d’or pour son album « Hors saison »  

Présenté par Sophie Pendeville 

– Slimane – Disque de platine pour son album « Chroniques d’un Cupidon »

Présenté par Benjamin Maréchal 

– Notre Dame de Paris – Un cadre exclusif dédicacé par les artistes de la troupe historique de 1999

Présenté par Michaël Miraglia 

– Louane – Disque d’or pour son album « Sentiments »

Présenté par Sabrina Jacobs 

– Soprano – Disque d’or pour son album « Chasseur d’étoiles »

Présenté par Olivier Schoonejans   

– Renaud – Un cadre unique avec un bandana dédicacé à l’occasion de la tournée événement de Renaud « Dans mes cordes »

Présenté par Thomas de Bergeyck 

– Pierre de Maere – Disque d’or pour son single « Enfant de »

Présenté par Sandrine Dans 



– Céline Dion – Triple disque de platine pour son album « Falling into you »

Présenté par Sandrine Corman 



– Matt Pokora  – Une œuvre unique réalisée pour la tournée des 20 ans de carrière de Matt Pokora « Epicentre »

Présenté par Bérénice

Les Disques d’or du Télévie, c’est ce samedi 20 avril de 9h à 13h sur Bel RTL, www.belrtl.be, RTL-Tvi et www.televie.be.

Infos et inscriptions via disque@rtl.be ou 02/337.64.01

Les conditions générales des Disques d’Or du Télévie

Participez aux enchères des Champions !

Vous rêvez de porter le maillot dédicacé des Red Lions, Champions du Monde 2018, Champions d’Europe 2019 et Champions Olympiques en titre ? Grâce à notre partenaire Clicpublic.be, vous pouvez participer en ligne aux “Enchères des Champions » et espérer le remporter !

Si vous n’êtes pas fan de hockey, pas de panique, il y en a pour tous les goûts ! Vous trouverez une variété d’objets sportifs à ajouter à votre collection tels qu’un maillot dédicacé des Diables Rouges, les équipements des équipes d’Anderlecht et de Charleroi, le short du Champion du Monde de Boxe, Ryad Merhy, et une figurine dédicacée par la légende du cinéma d’action, Jean-Claude Van Damme. Une façon de satisfaire tous les férus de sport.

N’hésitez pas, c’est une opportunité unique d’acquérir des objets exclusifs ayant appartenus à des athlètes belges de renom. En plus, tous les bénéfices issus de la mise aux enchères de ces objets rejoindront la cagnotte du Télévie. Il vous reste 11 jours pour participer à cette belle et importante cause qu’est la recherche contre le cancer ! On compte sur vous !

Rendez-vous dès aujourd’hui sur www.clicpublic.be !

Mademoiselle Luna ou le combat d’une grande dame

Derrière les platines ou son micro, Mademoiselle Luna est connue pour son énergie communicative et son sens de la fête. Atteinte d’un cancer, le message qu’elle partage depuis le début avec ses auditeurs et followers n’a pas changé. Profiter de la vie reste la priorité. Et alors qu’elle vit aujourd’hui une récidive de la maladie, cela n’a peut-être jamais été aussi essentiel.

Mademoiselle Luna ne fait rien comme tout le monde. Il en va de même pour cette interview qui se déroule durant sa séance de chimiothérapie. «  Ça m’arrange de faire ça à ce moment-là, ça passe le temps et je serai bien concentrée », explique-t-elle. Le matin même, elle l’a posté sur son compte Instagram : « la journée sera belle. » Installée dans une chambre d’hôpital, elle discute avec une infirmière qui s’occupe d’elle depuis quelques mois maintenant. Elle lui recommande un restaurant grec qui vaut le détour. Qui a dit qu’une chimio devait être pénible et déprimante ? Au moment de l’annonce de son cancer du sein, en novembre 2021, Delphine — son «  vrai » prénom — n’en mène pourtant pas large. «  Forcément, quand vous apprenez que vous souffrez d’un cancer, c’est le branle-bas de combat. Certains mots font particulièrement peur, comme « triple négatif », « stade 3 »,… Vous avez l’impression que tout bascule autour de vous et que vous n’avez plus de maîtrise, ni sur ce qui se passe dans votre corps ni dans votre vie. En plus de se lancer dans un protocole médical lourd avec ses effets physiques, vous devez gérer l’impact émotionnel sur vous et votre entourage, les conséquences au boulot,… » Plusieurs moments seront déterminants dans son parcours et contribueront à la booster. «  Lors de l’une de mes premières chimios, une amie ayant aussi vécu un cancer m’a accompagnée. Et ses mots résonnent encore en moi. Elle m’a vraiment rassurée sur les conséquences de la maladie. Une chimio ne fait pas mal. Un cancer ne t’empêche pas de t’amuser, de travailler. OK, il y aura des moments moins fun, mais tout reste possible et la vie continue. À ce moment-là, j’ai décidé que c’était la devise qui allait me guider. »

Donner et recevoir

En tant que personnage public, Mademoiselle Luna s’est aussi demandé si elle allait révéler l’épreuve qu’elle traversait à sa communauté ou garder cela pour elle. Le choix a été vite fait. «  Nous sommes des milliers à faire face à cette maladie, et nous serons de plus en plus nombreux à y être confrontés dans les années qui viennent. On doit pouvoir en parler sans que cela soit un tabou et apprendre à vivre avec. Je n’ai donc pas voulu cacher ce qui m’arrivait. J’ai même tenu à le partager, notamment sur mes réseaux sociaux et dans un podcast. » Mademoiselle Luna a vécu une autre étape clé au moment de la perte de ses cheveux. «  Ici aussi, j’ai été très bien entourée et j’ai pu en faire une force. On a fait des photos, je les ai publiées sur les réseaux, et j’ai été assaillie de messages de soutien, ainsi que de témoignages de femmes qui ont décidé de retirer leur foulard ou leur perruque. Mon expérience leur a donné le courage d’assumer ce geste et ces histoires m’ont, à leur tour énormément encouragée. » Depuis toujours, la DJ et animatrice radio a l’habitude de communiquer de l’énergie au travers de la musique. « Quand je mixe, quand je suis sur scène, je me donne à fond et je fais tout pour que le public s’éclate. Mais ce qui est incroyable, c’est tout ce que je reçois à ce moment-là. Quand tu donnes, tu reçois, et c’est pareil ici. » Donner d’elle-même, Delphine le fait aussi pour le Télévie en s’investissant dans l’opération. «  Soutenir la recherche est fondamental. Je suis subjuguée par la vitesse des avancées. En ce qui me concerne, j’ai droit aujourd’hui à un nouveau protocole, de l’immunothérapie, qui n’existait pas quand ma maladie s’est déclarée. Même si je complète mon traitement avec un suivi nutritif, du reiki, du sport, etc., je sais que c’est la chimio qui va me sauver la vie. »

Récidive et remise en question

En décembre dernier, alors qu’elle arrive au terme de son traitement, les résultats ne sont pas bons. Même si elle a suivi scrupuleusement le protocole, et malgré une mastectomie, les médecins constatent une récidive. Pour Mademoiselle Luna, c’est la douche froide. « Depuis le début de ma maladie, j’ai voulu montrer qu’en respectant tout à la lettre et même plus, on y arrive. Et là, j’ai dû me rendre à l’évidence : la maladie me prouve encore qu’on ne peut pas tout maîtriser. » Comme à son habitude, Mademoiselle Luna trouve l’énergie pour repartir en chimio, continuer à partager son quotidien, mais cette fois, l’envie de performer est moindre. « Alors que je souhaitais donner un exemple de comment faire tout comme il faut, je veux faire passer le message qu’il n’y a pas de règles, il n’y a aucune manière de faire. Chacun doit faire comme il le sent, en fonction de ses envies. S’autoriser à s’écouter et prendre du temps pour soi. » Et comme pour joindre le geste à la parole, cette combattante partageait récemment quelques photos et vidéos sur son compte Instagram : celles d’une journée à la mer au cours de laquelle elle a réalisé un rêve, celui de galoper à dos de cheval sur la plage, au bord de l’eau et vivre un jour à la fois.

Catherine Frennet

Le kit pédagogique : un outil précieux pour expliquer le cancer

L’idée est née d’un constat : il est difficile de parler du cancer aux plus jeunes. Le sujet demeure compliqué et douloureux. C’est pourquoi, en 2018, ont vu le jour les kits pédagogiques du Télévie, pour mettre des mots simples sur une réalité souvent difficile à appréhender.

Destinés aux enfants de l’enseignement maternel et primaire, ces kits « enfants » s’appuient sur une bande dessinée imaginée pour l’occasion par Maureen Dor : l’histoire de Lulu, une petite fille de 10 ans atteinte d’une leucémie. Lulu explique avec humour dans cette BD comment elle a appris la maladie, comment elle est soignée, et quels changements sont survenus dans sa vie de tous les jours. Le tout s’accompagne d’une série de jeux, d’exercices et d’informations adaptées aux différents niveaux d’enseignement.

Un essai concluant

Mélanie Bouquieaux a 36 ans. Elle est institutrice depuis 15 ans dans une classe de 1ère et 2ème années primaires, à l’Institut Notre-Dame- Jacobs situé à Anderlecht. Cette année, elle a pour la première fois utilisé en classe le kit pédagogique du Télévie. « C’est une école avec des enfants issus de tous les horizons, comme des Syriens, des Ukrainiens, avec un bagage langagier parfois très faible en français. J’ai lancé l’idée de parler du Télévie dans mon école via une voisine qui était très active au sein de l’opération. On a commencé par récolter des pièces rouges. Puis on a vendu des produits du Télévie. Le kit pédagogique n’a été introduit que cette année. »

Mélanie n’est pas mécontente du résultat. Le kit lui a vraiment apporté un plus dans la façon d’expliquer la maladie aux plus petits. « On n’a pas toujours les mots justes, et c’est chouette de découvrir cette maladie par le biais d’une histoire. Grâce à la bande dessinée, grâce aux images, on est arrivé à créer un lien affectif avec Lulu chez les élèves. Plus que si on leur avait lu un texte. Les enfants de ma classe ont pu communiquer qu’ils avaient chacun ou presque un membre de leur famille qui avait été atteint par la maladie. Tout le monde s’est senti concerné. Des collègues ont également utilisé le kit pédagogique. Durant un mois, cela a créé une chouette dynamique au sein de l’école. Et les enfants voulaient récolter plus d’argent que ce qui était collecté dans l’histoire. On a réuni 2.548 € cette année ! »

Un kit très complet

Mais au fait, qu’est-ce qui a fait réagir le plus les élèves de Mélanie ? « C’est le mal-être de cette petite fille, Lulu, qui se sent différente. C’était aussi important de leur faire comprendre que ce n’était pas une maladie qui se transmettait. Ce n’est pas parce que Lulu est malade qu’elle doit se sentir rejetée. On a vraiment travaillé sur cet aspect des choses. Il faut continuer à jouer avec elle, conserver le lien social. On a également travaillé sur le vocabulaire, au niveau médical, au niveau des traitements. Le kit est vraiment chouette, parce qu’on y trouve de tout : aussi bien des dessins que des jeux. On y décrit les parties du corps humain : cela nous permet de faire le lien avec certaines compétences à acquérir en 1ère et en 2ème. Le kit s’inscrit dans la continuité des cours. Le guide des enseignants qui l’accompagne nous permet de répondre aux questions que les élèves se posent par rapport à la maladie ou à la recherche. »

Mélanie n’est donc pas la seule à avoir utilisé le kit enfants cette année dans son école. « Les élèves de ma collègue de 5ème ont envoyé des dessins qui ont été publiés sur le site internet du Télévie. Les enfants se sentent investis. Cela leur parle. Une de nos élèves, à présent en 5ème, a eu la leucémie. Et le kit pédagogique a permis de mettre des mots sur des choses que les enfants ne comprenaient peut-être pas. »

Une utilisation à peaufiner

Mélanie et ses collègues ont découvert le kit pédagogique un peu trop tard à leur goût, cette année. « C’était au début de notre opération Télévie à l’école. Le retour de mes collègues par rapport au kit a été assez positif. Et on s’est dit pourquoi pas se fixer des objectifs bien précis pour vivre l’expérience ensemble à tous les niveaux, sous forme de projet pédagogique, en s’y prenant un peu plus à l‘avance, en formant des banques de mots, en trouvant des images spécifiques . »

Les enseignants de l’école Notre- Dame Jacobs semblent en tout cas prêts à renouveler l’expérience l’an prochain. Le kit pédagogique et le guide destiné aux enseignants sont toujours disponibles gratuitement sur le site internet du Télévie.

Dominique Henrotte

Le Télévie News 11 est sorti et est disponible sur notre site televie.be

Manon Parent : entre les lignes

À 25 ans, Manon Parent vit avec le cancer depuis huit ans. Huit ans pour se révolter, se répéter « Pourquoi moi ? », travailler sur soi, renoncer à la colère, accepter la maladie, publier un livre, et refaire enfin des projets d’avenir.

Pour Manon, tout commence par un mal de dos. « Au début, je ne me suis pas inquiétée. Non seulement je faisais beaucoup de danse, mais je venais de décrocher un job étudiant dans l’horeca. Maman me disait en riant : « C’est le métier qui rentre ! » Même mon médecin traitant m’avait assuré que c’était musculaire. Mais, au bout de deux mois, j’avais de plus en plus mal. Sur le conseil de mon kiné, j’ai passé une échographie. Et là, on a vu que j’avais des ganglions partout dans l’abdomen. »

Choc émotionnel

Manon a un cancer, mais lequel ? Il faut encore plusieurs semaines et d’innombrables examens pour qu’enfin, à l’Institut Jules Bordet à Bruxelles, le diagnostic tombe : elle souffre d’un carcinome rénal métastatique, qui se développe à son insu depuis au moins deux ans et s’est propagé au foie et aux vertèbres. « Je me disais : « Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? » J’avais désespérément besoin d’une explication… » Une explication qu’elle a fini par trouver toute seule, grâce au développement personnel, et que le corps médical n’a pas rejetée : « Cette maladie s’est déclenchée à la suite d’un choc émotionnel – la mort brutale de ma grand-mère qui était pour moi une seconde maman. J’ai mis des mois à m’en remettre… et le cancer en a profité. »

Un bouquet de fleurs

Avant de commencer le traitement – le premier de six traitements successifs, dont le sixième, une chimiothérapie par voie orale, est toujours en cours – Manon est invitée à faire un prélèvement d’ovocytes, pour garder la possibilité d’avoir un enfant. « Sur le moment, cette proposition m’a révoltée : me parler d’enfant à 17 ans alors que je venais d’apprendre que j’avais un cancer, c’était trop d’un coup ! Mais maman, qui est toujours là pour moi – c’est grâce à elle que j’ai tenu au quotidien – m’a convaincue. » À l’école, elle s’accroche, malgré la maladie et les effets secondaires de la chimio. « J’avais perdu mes cheveux, je courais aux toilettes à tout bout de champ, je m’endormais sur ma chaise, mais je voulais continuer. Tout le monde m’a soutenue, les élèves et les professeurs. Pour la Saint-Valentin, ils se sont même cotisés pour m’offrir un bouquet de fleurs. Je leur en étais très reconnaissante… mais j’aurais tellement préféré être comme les autres ! »

Je réussirai !

Aussitôt son diplôme du secondaire en poche, elle décide de devenir infirmière. « Maman me disait : « Prends soin de toi, soigne-toi, tu feras des études une fois guérie », mais je ne voulais pas être coupée du monde. J’ai réussi ma première année, mais, au milieu de la deuxième, j’ai dû abandonner : pendant mes stages, avec mon immunité en baisse, j’attrapais tout et n’importe quoi ! » Elle entame alors des études d’institutrice primaire – « Mais je n’étais pas faite pour ça » – puis fait une formation d’esthétique en ligne. « J’étais hyper stressée de ne pas avoir de diplôme, de ne pas savoir ce que j’allais faire de ma vie, ni même comment j’allais la gagner. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui : je sais que quand on veut on peut, et, quoi que je fasse, je réussirai. »

Tête-à-tête

Curieusement, elle doit cette nouvelle assurance à la récidive de son cancer, après un an de rémission. « Cette fois, c’était une tumeur au niveau du cervelet. Et, comme on était en plein covid, j’ai dû affronter ça toute seule, sans ma mère, sans mon copain Martin… Mais ce tête-à-tête avec moi-même, pourtant très pénible, m’a fait du bien : à force de travailler sur moi, j’ai fini par accepter mon cancer ! » Avec Martin, à qui elle a dit toute la vérité le soir même de leur rencontre, elle crée alors une boutique en ligne de bijoux et de bougies, La Maison d’Anous. « D’Anous, parce qu’elle est à nous deux ! » Bonne résolution Et puis, elle décide d’écrire un livre*. « Pour dire aux gens comme moi, qui sont confrontés au cancer, qu’ils ne doivent pas laisser la maladie les priver de leurs rêves. J’ai parfois eu envie de baisser les bras, surtout quand je souffrais beaucoup, mais j’aime trop vivre ! » Ce livre, intitulé C’était moi, elle a commencé à l’écrire le 1er janvier dernier. « C’était ma « bonne résolution » de Nouvel An. J’ai écrit tous les jours – même quand j’ai dû subir une radiothérapie intensive parce qu’on m’avait découvert des ganglions au niveau des poumons – et je l’ai publié le 29 juin. En auto-édition, parce que je voulais qu’il soit à mon image. Que ce soit vraiment moi que les lecteurs retrouvent entre les lignes. »

Vers l’avant

Aujourd’hui, Manon sait qu’elle va devoir vivre avec son cancer. « Mais je sais aussi que c’est possible. Mon cancer m’a beaucoup appris sur moi-même. Grâce à lui, je vis plus intensément, je profite du moment présent, je n’hésite plus à sortir de ma zone de confort, j’ai même accepté un shooting photo pour Octobre Rose, qui m’a réconciliée avec mon corps… Et puis, j’ai osé écrire au Télévie. Quand j’étais petite et en bonne santé, je participais à des activités Télévie. Alors, aujourd’hui que je suis malade, j’ai encore plus envie de participer ! » Ce n’est pas pour rien que, dans le témoignage qu’il a rédigé pour son livre, le Professeur Ahmad Awada de l’Institut Bordet vante « sa détermination à aller vers un mieux et vers l’avant ». « Je ne suis plus la Manon de 17 ans, conclut-elle, le cancer m’a obligée à grandir vite. Mais je m’entends bien avec cette nouvelle version de moi-même. »

Marie-Françoise Dispa

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