Monique Fleres « De belles choses à vivre… » 

Après lui avoir pris son mari, le cancer s’en est pris à elle. Selon son oncologue, elle n’en avait plus que pour quelques mois. Un an et demi après, elle est toujours là. Et elle profite de chaque journée. « La peur me rattrape parfois, mais ça fait partie de mon chemin… » 

Juste avant de mourir d’un cancer de stade 4 diagnostiqué tardivement, en 2020, son mari lui a dit :  « Je veux que tu continues à vivre. À aimer. À voyager. De là où je serai, rien ne me fera plus plaisir que de te voir heureuse… » Et, aujourd’hui encore, dans les moments difficiles, elle sent sa présence : « Il me répète de m’accrocher, parce que ma vie, ce n’est pas seulement le cancer… » 

Mon tour était venu 

Le cancer, Monique, qui adorait son métier d’aide-soignante en milieu psychiatrique, était loin d’y penser quand elle a contracté la covid, en décembre 2022. « Comme j’étais vaccinée, je ne me suis pas inquiétée. Jusqu’à ce que je me rende compte que je ne me remettais pas : j’étais terriblement fatiguée, certaines odeurs et certains aliments me dégoûtaient, et même au travail, je n’étais plus moi-même ! Pour en avoir le cœur net, j’ai demandé à mon médecin de me faire un examen complet. Et là, j’ai appris que mon tour était venu… » 

À quoi bon ? 

Comme le cancer du duodénum de son mari, le sien – un cancer du pancréas – avait été diagnostiqué trop tard. « J’avais déjà des métastases dans le foie, le thorax et les ganglions ! Tout ce que mon oncologue a pu me proposer, c’étaient des chimiothérapies palliatives. J’avoue que ma première réaction a été : ‘À quoi bon ?’ Mon fils et ma fille m’ont dit que c’était à moi de choisir. Mais, quand j’ai vu leur tristesse – la leur et celle de mes quatre petits-enfants – je me suis dit : ‘Je les aime tellement ! Je n’imagine pas de ne plus les voir…’ Et j’ai décidé de faire le nécessaire. » 

Petits plats 

Le nécessaire, c’est une chimiothérapie à l’hôpital, tous les quinze jours. « Les premières séances ont été terribles. Je ne parvenais pas à gérer les effets secondaires, je ne mangeais plus rien, je ne pesais plus que 49 kilos. Mon oncologue m’a même proposé de me placer une sonde gastrique, mais j’ai refusé. Je lui ai dit : « Je veux bien mourir de mon cancer, mais pas de ma chimio ! » Alors, elle a accepté de diminuer les doses, « et tout le monde s’est donné le mot pour me pousser à manger : mon fils, qui aime bien cuisiner, m’apportait des petits plats, une amie du village me faisait du potage, une autre des petites crèmes… Résultat : aujourd’hui, après ma 35e chimio, je pèse 66 kilos. » 

Que du bonheur… 

Entre-temps, elle a découvert des alternatives aux antalgiques pour soulager les douleurs et les malaises dus aux chimios. « En octobre dernier, j’ai fait ma première séance d’acupuncture à la Bulle d’Être, l’espace de ressourcement du CHU de Dinant, et ça marche ! La réflexologie plantaire m’aide beaucoup aussi. Et puis, entre deux chimios, je profite des plaisirs de la vie. Je vais à la Côte d’Opale, à la Mer du Nord. En mai, j’ai passé dix jours en Espagne, chez mon frère. Manger dehors matin, midi et soir, profiter de la piscine, rencontrer d’autres gens, partager… que du bonheur ! Et j’adore aller au resto avec mes amies, en particulier avec Caro, qui sait me remonter le moral ! » 

Itinéraire d’un crabe 

Si Monique ne laisse pas son cancer envahir sa vie, en effet, elle ne le nie pas non plus. « J’écoute mon corps, je prends soin de lui. Je suis plus vite fatiguée qu’avant, je ne peux plus nettoyer toute ma maison en un jour, je ne fais plus qu’une pièce à la fois, mais j’ai arrêté de culpabiliser. Quand le temps le permet, je préfère aller faire une promenade dans la campagne. Et puis, depuis le début de mon cancer, je tiens un cahier, que j’ai intitulé ‘Itinéraire d’un crabe qui s’est invité dans mon corps’. Ça m’aide beaucoup au quotidien. J’écris tout : ce qui m’arrive, ce que je pense, ce dont j’ai peur… Ma colère aussi, parce que, parfois, elle remonte ! Mais je ne la laisse prendre le dessus. Parce que je ne veux pas que la lutte contre le cancer accapare toute mon existence. Je veux rester moi-même. » 

J’ai de la chance ! 

Monique étant avant tout une femme réaliste, cette fan de Johnny Hallyday a déjà choisi la chanson – Ma religion dans son regard – qu’elle veut entendre à ses funérailles. Elle a même préparé un texte pour « les petites cartes du funérarium » : « Continuez à rire, chanter, danser, profiter de la vie. Pourquoi serais-je hors de vos pensées, parce que je suis hors de votre vue ? »  Mais, malgré son cancer, elle estime qu’elle a beaucoup de chance, et elle n’hésite pas à le dire. « J’ai des enfants et des petits-enfants merveilleux, qui me font confiance : même quand ils sont inquiets pour moi, ils n’essaient pas de m’imposer quoi que ce soit. Je n’ai pas beaucoup d’amies, mais elles sont omniprésentes : elles ne me lâchent jamais ! Il y a aussi l’équipe de l’hôpital de jour du CHU de Dinant, mon médecin traitant, Timothée Leroy, et Florie, mon infirmière à domicile… tous ces gens qui sont là pour moi ! Et ma chatte Maya, que j’ai recueillie, et dont je me sens responsable. » 

La force est en moi 

Son témoignage, Monique espère qu’il pourra aider d’autres personnes. « Mon mari a raison : ma vie, ce n’est pas seulement la maladie. Et je ne veux pas mourir – pas tout de suite, du moins – parce que je sais que j’ai encore de belles choses à vivre. Il m’arrive de me décourager, mais je rebondis toujours. Comme je le dis parfois en riant à mes petits-enfants, la force est en moi… »  

Journaliste : Marie-Françoise Dispa 

Émilie Dequenne: après une rémission en avril, l’actrice annonce devoir se concentrer de nouveau sur sa santé

L’actrice belge Émilie Dequenne fait face à un cancer rare. Malgré une rémission en avril dernier, l’actrice belge a annoncé sur Instagram devoir à nouveau prioriser sa santé, impactant certaines de ses obligations professionnelles.

Révélée en 1999 par les frères Dardenne dans le film Rosetta, Émilie Dequenne avait révélé en octobre 2023 être atteinte d’un cancer rare. « Depuis la mi-août, où j’ai subi une lourde opération en urgence, je continue à me soigner. Ce n’est pas tous les jours facile, mais je suis déterminée à vaincre ce cancer rare qui a décidé de venir bouleverser ma vie. Je ne me laisserai pas faire, croyez-moi », écrivait-elle sur Instagram. 

Ce mardi 27 août, l’actrice belge, qui avait annoncé être en rémission en avril dernier, a donné de ses nouvelles sur Instagram : « Malheureusement, je suis obligée de me concentrer à nouveau sur ma santé. Pour cette raison, je ne pourrai honorer certaines de mes obligations à venir… Je vous tiens évidemment au courant, et j’espère à très vite ! ».

Le 12 août dernier, Émilie Dequenne confiait que tout n’était pas si rose : « Le corticosurrénalome, en plus de sa rareté, m’a complètement transformée. Moi, ma vie, mon état général, mon moral, mes capacités, ma liberté, mon insouciance… Parfois, je la pleure cette vie d’avant. Souvent en ce moment. Je suis en colère parfois aussi. Souvent en ce moment. J’ai peur parfois. Souvent en ce moment… ».

Il y a de plus en plus de cas de cancers en Belgique: le taux de survie évolue également

Le nombre de cancers est en augmentation en Belgique mais le taux de survie est également plus important.

En 2023, des cas de cancers ont été diagnostiqués chez 78.416 Belges. Il n’y en a jamais eu autant en dix ans, selon des chiffres du Belgian Cancer Registry (BCR), rapporte Het Laatste Nieuws mardi. En revanche, le taux de survie est, lui aussi, en hausse.

Le cancer de la prostate est le plus fréquent. Il y en a eu 12.700 nouveaux en 2022. Il dépasse ainsi le cancer du sein, dont plus de 11.000 cas par an sont découverts. Ensemble, ces deux cancers représentent près d’un tiers de tous les diagnostics, suivis par le cancer du poumon et celui du côlon.  

Les taux de survie ont, pour leur part, considérablement changé. Aujourd’hui, sept patients cancéreux sur dix sont encore en vie cinq ans après leur diagnostic. Il y a dix ans, le maximum était de 60 %. Chez les femmes, les taux avoisinent les 80 %.

Crédits : RTL Info

44.000 € récoltés en pédalant

Eric Nicaise a perdu sa femme en 2012 à cause d’un cancer. Depuis, chaque année, Eric récolte des fonds pour le Télévie, une cause qui lui tient particulièrement à coeur.

Il organise un voyage à vélo en solitaire, un voyage parrainé par le Télévie. Et depuis le début de son combat, il a déjà récolté 44.000 euros au total. 

Eric vient d’ailleurs tout juste de rentrer d’un voyage d’un mois en solitaire. Mais où trouve-t-il la motivation pour continuer année après année? C’est ce que nous lui avons demandé.

« C’est un voyage qui me dépasse quelque part, puisqu’ayant perdu mon épouse il y a une dizaine d’années, et puis pensant aussi aux personnes souffrantes, ce voyage est non-seulement un voyage de découverte, géographie, nature, rencontre de personnes, mais aussi aller au-delà de soi-même et penser à toutes ces personnes qui souffrent », explique-t-il.

« Et en aidant la recherche de cette façon-là, on finira par y arriver et trouver une solution à cette maladie. C’est ça qui me donne la force de pédaler, de me remettre sur le vélo tous les jours », ajoute Eric. 

Le RFC Liège soutient le Télévie grâce à son programme « Football Ardent » !

Le RFC Liège prépare évidemment sa saison sportive en D1B, mais reste plus que jamais actif dans des actions sociales. Ainsi, le club est déterminé à contribuer à cette noble cause qu’est le Télévie.

Le Fan Day du club, qui se tiendra ce 11 août, marquera le début de cette opération Télévie. Celle-ci se déroulera toute la saison et commence avec un défi sportif. Voici le détail du programme d’actions.

Défi Sportif (11/08) : lancement de la campagne lors du Fan Day avec un défi sportif. Pour 5 euros, il sera possible de participer à un défi et la possibilité de gagner des goodies.

Tombola (week-ends du 04/10 et du 13/12) : des prix exclusifs tels que des vareuses Home et Away dédicacées, et bien d’autres surprises ! Les tickets seront disponibles en ligne et lors des matchs du 8/11 et du 13/12, avec le tirage au sort à la mi-temps du match du week-end du 13/12 contre KSC Lokeren-Temse.

Vente aux Enchères (week-end du 01/02) : possibilité de remporter des vareuses spéciales lors d’une vente aux enchères à l’occasion du derby opposant le RFC Liège au RFC Seraing, une occasion unique de posséder un objet de collection tout en soutenant le Télévie.

Bourse aux Maillots (02/03) : 1re édition de la Bourse aux Maillots. Possibilité d’échanger ou d’acheter des maillots spéciaux et exclusifs.

Match Télévie (03/04) : match spécial Télévie avec la participation d’anciens joueurs, personnalités médiatiques et supporters. Un événement qui promet une belle journée de football et d’action sociale.

Faites un Don : possibilité également contribuer par un don direct avec une déductibilité fiscale de 60 % pour les dons à partir de 40 euros. Chaque euro compte dans notre lutte commune contre le cancer et la leucémie

Pour plus d’informations, retrouvez l’ensemble des activités en visitant la Page Intranet RFC Liège Football Ardent x Télévie. Suivez les actions, participez aux événements et faites un geste pour la recherche médicale.

Lien : https://parrainage.televie.be/fundraisers/rfc-liege/donors

Il marche 700 km à pieds nus pour le Télévie

En douze jours, Olivier Simon aura marché 700 km à pieds nus. Un défi qu’il s’est lancé pour récolter des fonds pour Télévie. Son périple a commencé à Bouillon le 17 juillet et finira au même endroit ce dimanche 28 juillet.

Ni chaussure, ni tente, ni nourriture… C’est ce qu’on appelle voyager léger. Olivier Simon a 37 ans. Il est maçon et a décidé de passer des vacances moins reposantes que d’habitude. S’il est si déterminé, c’est parce que la lutte contre le cancer a toujours été centrale dans sa vie. « Mon grand frère est décédé du cancer. Ma mère et mon petit-frère l’ont vaincu. J’ai moi-même eu une tumeur au cerveau. » Sous son chapeau se cache en effet une cicatrice qui lui rappelle pourquoi il se bat. Chaque jour, il veut marcher 70 km, peu importe la difficulté. « Si j’ai mal, c’est que je suis bien vivant« , lance-t-il.

Des difficultés physiques

Après deux jours de marche, Olivier Simon avait déjà des brûlures aux pieds à cause de la chaleur du bitume. Il soigne ses blessures et piqûres grâce aux plantes et des pommades naturelles. En milieu d’aventure, il a aussi dû faire un détour par l’hôpital pour un blocage du genou. Mais le maçon n’est pas du genre à jeter l’éponge si rapidement.

« Tout est dans le mental »

« Quand on pense être à bout de force, on est qu’à 40%, explique Olivier Simon, ce que j’aime faire, c’est aller puiser dans mes réserves. » Un pas après l’autre, il se dépasse et ne dort pas beaucoup : environ trois heures par nuit et quelques siestes en journées.

Un régime particulier

Olivier Simon a une connaissance très pointue des plantes. Il en mange tout au long de son parcours. « Dans chaque plante, il y a un peu de protéines. Elles me procurent l’énergie suffisante« , affirme-t-il. Le marcheur a également trouvé un poisson en bord de Meuse. « Une aubaine pour moi », a-t-il déclaré en vidéo sur sa page Facebook « Sauvage et sans chaussure ».

Qu’y a-t-il dans son sac ?

Lampe de poche, couverture de survie, une pommade, un couteau et des plantes trouvées sur le chemin : c’est à peu près tout ce dont Olivier Simon a besoin. Sans compter son capteur GPS qui permet à ses deux amis de le suivre. Maxime Lallemand a organisé le périple en amont. Il a tracé le parcours en veillant à ce qu’il soit composé de segments de 70 km pour chaque jour. Il a pris des rendez-vous avec les kinésithérapeutes volontaires dans les différentes régions. Finalement, il a également dû organiser certaines arrivées en présence de public, avec la possibilité de boire un verre et de manger un pain saucisse pour soutenir Olivier Simon et Televie. L’arrivée finale aura lieu à Bouillon, à quelques pas du village français d’Olivier, Escombres-et-le-Chesnois.

Cendric Everarts

Crédits : TV Lux

Augmentation alarmante des cas de cancer de la peau en Belgique: voici pourquoi

77 000 nouveaux cas de cancer de la peau seraient détectés en 2030, selon la Fondation contre le Cancer. C’est le cancer touchant le plus de personnes au monde, mais aussi en Belgique et les chiffres ne cessent de grimper.

Avant ses 75 ans, un Belge sur cinq sera confronté à un cancer de la peau. Ces chiffres viennent de la Fondation contre le Cancer, qui alerte sur le nombre de cas de ce type de cancer, qui ne cesse de grimper.

Environ 40 % de tous les cancers détectés aujourd’hui sont des cancers de la peau, ce qui en fait le type de cancer le plus fréquent dans le monde et en Belgique. 

Selon la Fondation, le nombre de nouveaux cas en Belgique est passé de 11 000 en 2004 à 50 000 en 2024, avec une projection de 77 000 d’ici à 2030. 

Importance de la prévention contre les rayons UV

« Une grande partie des cancers de la peau peut être évitée en se protégeant correctement contre les rayons UV », explique la Fondation dans un communiqué. 

Mais de nombreuses personnes restent mal informées sur les mesures de protection efficaces. La Fondation contre le Cancer affirme que, par rapport à 2021, les Belges sont moins bien informés sur les mesures préventives.

Par exemple, 77 % des Belges savent qu’une seule application de crème solaire par jour ne suffit pas. Ils sont seulement 64 % à savoir qu’il est possible d’attraper un coup de soleil en étant à l’ombre. 

Parmi les personnes les moins bien informées, on trouve « les jeunes et les hommes » et « les plus de 44 ans sont nettement mieux informés que les moins de 35 ans ». 

Comportement face aux coups de soleil

Le taux de coups de soleil chez les adultes et les enfants reste très élevé. En 2023, 77,5 % des jeunes de 16 à 24 ans ont déclaré avoir eu des coups de soleil, dont 27 % des coups de soleil graves, entraînant des cloques, des frissons, de la fièvre et des nausées.

Et en tout, c’est 10 % de la population qui a attrapé un coup de soleil grave. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à 2011, où seulement 2 % des Belges souffraient de coups de soleil graves. 

Selon une étude des National Institutes of Health, des instituts nationaux de santé, attraper cinq coups de soleil sévères entre 15 et 20 ans augmente de 80 % le risque de mélanome. 

Une tendance qui n’a pas l’air d’inquiéter les Belges de moins de 44 ans puisque « 1 personne interrogée sur 3 déclare préférer attraper un coup de soleil plutôt que de rentrer de vacances sans avoir bronzé ».

Risques pour les travailleurs en extérieur

Environ 25 % des Belges travaillent à l’extérieur, et parmi eux, un sur trois passe plus de cinq heures par jour au soleil. Ils sont davantage exposés aux rayons UV et ont plus de risques d’attraper un cancer de la peau.

Ils sont 27 % à être gravement brûlés par le soleil. Pourtant, les travailleurs en extérieur ont une moins bonne connaissance des dangers du soleil et des mesures de prévention que le Belge moyen. 

Pour reprendre le même exemple que tout à l’heure, 63 % savent qu’une seule application de crème solaire par jour ne suffit pas. Ils sont aussi 52 % à savoir qu’il est possible d’attraper un coup de soleil en étant à l’ombre. 

Face à l’augmentation préoccupante des cas de cancer de la peau, la Fondation contre le Cancer souligne l’importance de la prévention et du dépistage pour réduire l’incidence de cette maladie. 

Crédits : RTL Info

Michaël Herfs : une piste audacieuse pour mieux traiter le cancer du col de l’utérus

Comprendre pour avancer. Financer la recherche fondamentale est essentiel pour permettre aux chercheuses et chercheurs de mener leurs travaux, engranger de nouvelles connaissances, faire des découvertes, ouvrir la voie à des pistes thérapeutiques inédites.
Exemple avec Michaël Herfs, Chercheur qualifié FNRS à l’ULiège et bénéficiaire d’un Audacious Medical Grant : il tente de percer les derniers mystères des origines du cancer du col de l’utérus afin de mieux le traiter.

TOUTES ET TOUS CONCERNÉS
Chaque année en Belgique, 650 femmes apprennent qu’elles sont atteintes d’un cancer du col de l’utérus et 270 femmes décèdent encore de cette maladie. Un chiffre qui reste trop élevé. A l’échelle mondiale, ce sont plus de 570.000 nouveaux cas qui sont diagnostiqués annuellement. 9 fois sur 10, ce cancer est la conséquence d’une infection aux papillomavirus(HPV), de petits virus auxquels 80% d’entre nous seront confrontés au cours de leur vie. 3 à 10% des femmes infectées courent ainsi le risque de développer un cancer de l’utérus et plus d’un homme sur 5 dans le monde serait porteur d’un HPV à haut risque.

Ces infections aux papillomavirus ne concernent pas que les cancers du col de l’utérus, elles sont également responsables d’autres cancers comme ceux se développant dans la gorge ou le canal anal. Le constant est limpide : peu importe leur âge ou leur sexe, tous les Belges sont concernés par les cancers liés aux HPV, dont les origines restent encore en partie inexpliquées. Plusieurs questions sont encore sans réponse : pourquoi certaines parties du corps (plus particulièrement le col de l’utérus) sont-elles particulièrement sensibles aux HPV ? Quel est ce terrain propice ? Pourquoi, aujourd’hui, meurt-on encore d’un cancer du col de l’utérus ? La recherche peut apporter la solution et la réponse à ces questions.

PERCER LE MYSTÈRE POUR MIEUX SOIGNER
« On ne guérira jamais une maladie qu’on ne comprends pas« , estime Michaël Herfs, Chercheur qualifié FNRS en cancérologie à l’Institut de recherches GIGA de l’ULiège. Il consacre précisément ses recherches au HPV et tente de comprendre comment ce dernier échappe au système immunitaire. Et il est persuadé de tenir une réponse : « Je suis convaincu que les deux sous-types de cancer de l’utérus viennent de la même cellule d’origine alors que depuis 40 ans, il est communément admis qu’ils ont forcément des origines différentes. » S’il parvient à prouver ce qui n’est encore actuellement qu’une intuition, si le rôle de cette cellule est clairement établie, cela ouvrirait la voie à de nouvelles pistes diagnostiques et thérapeutiques plus ciblées, plus spécifiques, plus efficaces. Une avancée scientifique majeure qui pourrait changer la donne.

SOUTENIR L’AUDACE POUR TROUVER LA CLÉ
Pour en être certain, et peut-être aboutir à une découverte déterminante, le chercheur liégeois ne manque pas d’audace et de créativité. La recherche scientifique est d’ailleurs par nature incertaine, audacieuse et créative, mais dans le cas présent, Michaël Herfs explore une piste de recherche totalement nouvelle et comme tous les chercheurs, peu importe le domaine, il a besoin de temps et de moyens. Les moyens, il vient tout juste de les trouver avec un financement privé venant du FNRS, le Fonds de la Recherche Scientifique : un Audacious Medical Grant (voir plus bas) qui lui permet actuellement d’orienter une partie de ses recherches dans cette direction audacieuse. « Sans ce financement supplémentaire, ce serait quasiment mission impossible, affirme-t-il. Ma curiosité m’aurait poussé à le faire, mais la réalité financière de la recherche m’en aurait dissuadé. » Sans ce soutien, l’intuition de Michaël Herfs s’arrêterait là, la recherche perdrait l’exploration d’une piste prometteuse et avec elle l’espoir de mieux soigner les patients. Preuve que chaque apport financier peut être déterminant pour les chercheuses et chercheurs.

ON NE SAURA JAMAIS SI ON N’ESSAIE PAS
Pour en avoir le cœur net et optimiser les chances d’engranger des avancées scientifiques, il faut donner à ces idées disruptives la chance d’être étudiées. Le taux de réussite n’est jamais garanti, mais on ne le saura jamais si on n’essaie pas : « On n’est jamais sûr de trouver, mais j’estime que mon taux de réussite est de l’ordre de 50%, pas de 10% ! » lance le chercheur. Par ailleurs, même si le projet proposé par Michaël Herfs sort des sentiers battus, il n’en reste pas moins le fruit d’un long processus : « C’est le résultat d’une dizaine d’années de travaux et d’une accumulation de petites preuves qui me laissent dire que j’espère avoir raison« , précise-t-il encore.

La recherche fondamentale, pour aboutir à des découvertes innovantes et répondre à des défis tels que la lutte contre le cancer, se finance à long terme. Un travail de longue haleine qui demande des moyens, parfois conséquents. Le FNRS a besoin de soutien pour permettre aux chercheuses et chercheurs, comme l’illustre l’exemple de Michaël Herfs, de développer des projets audacieux, porteurs d’avancées thérapeutiques qui nous concernent toutes et tous et susceptibles de sauver des vies. Chacun et chacune d’entre nous peuvent avoir un rôle à jouer. Chaque contribution compte et peut faire la différence.

AUDACIOUS MEDICAL GRANT
L’Audacious Medical Grant du FNRS est actuellement financé par du mécénat ainsi que des dons et des legs de particuliers. Il permet de soutenir une recherche médicale ou biomédicale ayant un caractère particulièrement original, audacieux et créatif, mais qui ne trouve pas de soutien dans les circuits traditionnels de finan cement en raison d’un manque de données préliminaires, de l’absence de travaux antérieurs ou d’une méthodologie inhabituelle.

Crédits : Le Soir

12 millions d’euros récoltés : voici les projets que votre générosité permet de financer

Lors du dernier Télévie, plus de 12 millions d’euros ont été récoltés pour la recherche contre le cancer, c’est un million de plus que l’année précédente. 170 projets ont été déposés auprès du FNRS. Charlotte Simonart nous donne des détails sur le financement des projets de recherche.

Lors du dernier Télévie, une somme record de plus de 12 millions d’euros a été collectée pour soutenir la recherche contre le cancer. Cette collecte permettra de financer divers projets de recherche, comme l’explique notre journaliste Charlotte Simonart : « 90 projets seront financés par le Télévie cette année, ainsi que 99 scientifiques, tous mobilisés dans la recherche contre le cancer ». Elle souligne que les projets sont sélectionnés à travers un processus rigoureux encadré par des experts nationaux et internationaux.

La secrétaire générale du FNRS, Véronique Halloin, souligne l’importance de ces fonds pour la lutte contre le cancer : « Il s’agit de certainement mieux comprendre le cancer pour pouvoir développer des traitements. Il s’agit de mieux détecter, de mieux diagnostiquer et de mieux traiter« .

Elle a également précisé que les fonds aideront à la compréhension du cancer et au développement de traitements, notamment pour des cancers spécifiques tels que le cancer du sein triple négatif, du poumon, de la leucémie, de la peau, ou du gros intestin.

Formidables chercheuses et chercheurs Télévie !

L’UCLouvain, les Cliniques universitaires Saint-Luc et l’Institut Roi Albert II, le CHU UCLouvain Namur témoignent de leur soutien et de leur engagement dans la recherche contre le cancer en participant activement à l’opération Télévie. Découvrez les portraits de trois scientifiques financés par le Télévie, Natalie Kouakou, Engy Vigneron et Laurence de Villenfagne.

Sur la piste des affinités entre mélanome et obésité

Diplômée en sciences biomédicales, Natalie Kouakou étudie le mélanome, un cancer très agressif de la peau, dans le contexte de l’obésité. Elle travaille au sein du Louvain Drug Research Institute de l’UCLouvain (LDRI).

Natalie Kouakou, qui êtes-vous ?
J’ai 25 ans et j’ai fait des études en sciences biomédicales à l’UCLouvain (master en nutrition). J‘ai découvert au cours de mes études que beaucoup de choses, et de pathologies notamment, sont liées à la nutrition. Aujourd’hui, je suis doctorante, financée par le Télévie, au Louvain Drug Research Institute de l’UCLouvain (LDRI) sous la supervision des Prs Bénédicte Jordan (imagerie médicale), Patrice Cani (obésité et microbiote) et Giulio Muccioli (inflammation et lipides bioactifs).

Sur quoi porte votre recherche ?
J’étudie le mélanome, un cancer très agressif de la peau, dans le contexte de l’obésité. Mon but est de comprendre les mécanismes de progression et de résistance aux traitements dans ce cas particulier. On se demande en effet si le contexte de cette pathologie pourrait exercer une influence sur la croissance tumorale. Actuellement, l’obésité est reconnue comme étant un facteur de risque dans treize types de cancers différents. C’est un projet de recherche innovant puisque le mélanome n’est pas repris dans cette liste. Je travaille notamment à l’aide de l’imagerie médicale (IRM).

Qu’est-ce qui vous passionne dans votre travail ?
J’ai toujours été curieuse depuis que je suis toute petite, un de mes premiers mots était ‘pourquoi’. En grandissant, j’ai développé un intérêt pour les sciences. Essayer de comprendre les mécanismes d’une pathologie est passionnant ! Quand on se lance dans une expérience, on ne sait pas à quoi d’attendre : va-t-on affirmer ou infirmer l’hypothèse de départ ? Si elle est réfutée, il faut essayer de comprendre pourquoi et vérifier à nouveau. C’est très intéressant et pas du tout monotone !

Avez-vous un hobby ?
Je joue du piano depuis l’âge de 15 ans, cela m’aide à me relaxer après une longue journée de travail.

Au cœur de la communication métabolique des cellules cancéreuses

Détenteur d’un master en toxicologie de l’Université d’Angers, Engy Vigneron travaille, au sein de l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain (IREC), sur les relations entre les cellules cancéreuses et les cellules périphériques corrompues par la maladie. Ces ‘fibroblastes associés aux cancers’ contribuent-ils à rendre les cellules cancéreuses résistantes ?

Engy Vigneron, qui êtes-vous ?
J’ai obtenu un master en toxicologie à Angers et j’ai démarré ma thèse de doctorat en sciences biomédicales en octobre 2022 sous la co-supervision des Prs Cyril Corbet et Sandra Schmitz à l’institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain à Bruxelles (IREC). Mon travail ici me permet d’entamer une nouvelle phase par rapport à ce que j’ai fait précédemment.

Sur quoi porte votre recherche ?
Je me concentre sur les cancers de la tête et du cou, soit l’ensemble des cancers qui vont du nez jusqu’au début des poumons et qui se déclarent souvent suite à un abus d’alcool ou de tabac. J’essaie de comprendre en quoi la présence de cellules non cancéreuses mais corrompues par la maladie – les fibroblastes qui, en temps normal, font partie de la structure de notre corps – peuvent impacter la réponse aux thérapies ciblées. Je m’intéresse donc aux relations entre les cellules, en particulier sur le plan du métabolisme, c’est-à-dire le cœur énergétique des cellules. Comment ces fibroblastes peuvent-ils fournir des ressources énergétiques aux cellules cancéreuses afin de les maintenir en vie ? Et comment un échange métabolique peut-il rendre des traitements moins efficaces, tout en gardant un œil sur l’identification d’une nouvelle cible thérapeutique ?

En quoi votre travail vous passionne-t-il ?
Déjà durant mes études en sciences, je portais un intérêt particulier à l’étude du cancer. En quoi était-ce si complexe et pourquoi en parlait-on autant en recherche ? Je me rends compte chaque jour de l’étendue des domaines de recherche liés de près ou de loin à l’oncologie et cela me fascine, parfois même m’intimide. D’autre part, c’est surtout l’impression de progression qui rend ce travail si passionnant. Enfin, le fait de pouvoir apporter sa pierre, si petite soit-elle, à un monde où le diagnostic de cancer ne sera plus une nouvelle aussi grave, cela me rend particulièrement fier.

Qu’est-ce qui vous plait à l’UCLouvain ?
La mixité des sujets et des personnes qui est à la fois intéressante et stimulante. Ici à l’IREC, beaucoup de chercheuses et chercheurs sont expert.es dans de nombreux domaines, ce qui permet d’aller plus loin, plus vite.

Décrypter l’implication d’une certaine protéine, PDGFRα, dans des tumeurs cérébrales

Diplômée en sciences biomédicales de l’UCLouvain, Laurence de Villenfagne est doctorante au sein du laboratoire du Pr Jean-Baptiste Demoulin à l’Institut de Duve. Pourquoi des mutations dans une certaine protéine contribuent-elles au développement de tumeurs cérébrales ? C’est l’objet de sa recherche.

Laurence de Villenfagne, qui êtes-vous ?
J’ai obtenu un master en sciences biomédicales, option cancérologie, à l’UCLouvain. J’ai toujours eu une curiosité particulière pour la biologie du corps humain, intérêt qui s’est développé lors de la réalisation de mon mémoire de recherche au sein du laboratoire du Pr Jean-Baptiste Demoulin. Cette expérience, suivie d’un stage de recherche de quelques mois à Montréal sur le cancer du sein, m’a profondément motivée à poursuivre par un doctorat au sein du même laboratoire.

Sur quoi porte votre recherche ?
Ma recherche vise à comprendre comment certaines mutations dans une protéine – appelée récepteur PDGFRα – peuvent contribuer au développement de tumeurs cérébrales. On a en effet constaté, chez des patients atteints d’une tumeur cérébrale, que la même mutation revenait toujours pour un certain type de tumeur. En temps normal, cette protéine PDGFRα aide les cellules à se développer et à se déplacer correctement dans le corps. Cependant, lorsqu’elle est altérée, elle est activée de façon anormale et stimule la croissance incontrôlée de cellules tumorales.

Qu’est ce qui vous passionne dans votre travail ?
Le cancer est une maladie aux facettes tellement diverses et qui touche tant de vies que la possibilité de pouvoir participer activement à la lutte contre cette pathologie me motive beaucoup. La recherche en laboratoire est un travail extrêmement enrichissant et ces dix dernières années, les avancées dans ce domaine ont été immenses. En essayant de comprendre les mécanismes sous-jacents qui conduisent une cellule saine à se transformer en cellule cancéreuse, on tente d’explorer de nouvelles pistes de traitement et d’améliorer la vie des patients.

Avez-vous un hobby ?
J’aime différents sports comme le tennis, le yoga et particulièrement la course à pied. Cela m’apporte un équilibre physique et mental ainsi que discipline, rigueur et persévérance.

La cantatrice belge Jodie Devos emportée par un cancer à 35 ans

La cantatrice belge Jodie Devos est morte emportée par un cancer dimanche, à l’âge de 35 ans, a annoncé l’agence qui la représentait.

« C’est avec une infinie tristesse que nous vous annonçons le décès de notre artiste Jodie Devos survenu à Paris ce 16 juin 2024 », a écrit sur Facebook l’agence Intermezzo, qui gérait sa carrière depuis 2016.

Cette soprano, « considérée comme l’une des artistes lyriques les plus talentueuses de sa génération », est morte « des suites d’un cancer du sein qui l’avait contrainte à annuler plusieurs engagements », a précisé Intermezzo dans un communiqué.

Elle devait ainsi normalement chanter dans l’opéra « L’Olimpiade » d’Antonio Vivaldi au théâtre des Champs-Elysées à Paris, à partir du 20 juin.

Formée à Namur, à Londres et à l’Académie de l’Opéra-Comique à Paris, elle s’était produite sur de nombreuses scènes en Europe, ainsi qu’à Bombay ou à Québec.

Vos plus petits dons financent les grandes idées de nos chercheurs

Soutenez le Télévie

les grandes idées de nos chercheurs

Vos plus petits dons financent

Menu