Consacrer sa vie à la recherche

Publié le 4 octobre 2021 dans News


Plus jeune, Basile Stamatopoulos, aujourd’hui Chargé de cours à l’ULB, ne savait pas vraiment ce qu’il voulait faire. « J’ai d’abord opté pour l’école d’ingénieur civil à l’ULB, et une fois l’examen d’entrée réussi, j’ai réalisé que ce n’était pas pour moi », se souvient le chercheur. Après avoir ensuite tenté une licence en physique, le jeune étudiant se réoriente en biologie, où il trouve un environnement plus épanouissant.

Michael Herfs, quant à lui, se rêvait vulcanologue. « Jusqu’à ce que je comprenne qu’il n’y avait pas beaucoup de volcans en Belgique, sourit le scientifique, aujourd’hui Chercheur qualifié FNRS à l’ULiège, et que si je souhaitais combler mon besoin de compréhension, les sciences biomédicales seraient sans doute plus indiquées. » Un besoin qui l’a amené à choisir sans hésiter la recherche plutôt que la médecine. « Au fur et à mesure de mes études, la phrase disant qu’on ne guérira jamais une maladie qu’on ne comprend pas s’est imposée à moi », indique le chercheur pour expliquer sa soif d’apprendre.

Reste tout de même une question : qu’est-ce qui pousse à s’orienter vers la cancérologie ? « J’ai d’abord obtenu une bourse du FNRS pour une thèse en biologie moléculaire, avant de me réorienter à nouveau, sourit Basile Stamatopoulos. Il s’agissait de recherches très fondamentales, et j’ai réalisé que j’avais besoin d’une application plus concrète, plus proche des maladies humaines ».

Même son de cloche du côté de Michael Herfs. « La base de la cancérologie, c’est le microscope. On cherche à comprendre ce qu’on voit, ce qui m’a tout de suite attiré, explique le chercheur, contrairement à la biologie moléculaire où on manipule des molécules qu’on ne peut qu’imaginer».

Ce dernier devient Aspirant FNRS et choisit alors comme sujet de thèse le papillomavirus humain, responsable de plus de 90 % des cancers du col de l’utérus, et de certains cancers ORL. Un sujet qu’il explore encore aujourd’hui.

Basile Stamatopoulos, lui, oriente sa thèse sur la leucémie lymphoïde chronique, maladie qu’il étudie toujours à l’heure actuelle, même s’il a changé d’angle d’attaque. « Au fil des projets, j’ai cherché à en comprendre les différentes facettes », résume le scientifique.

NOUVEAUX HORIZONS

Dans la recherche, l’après thèse est l’occasion pour les nouveaux docteurs de découvrir d’autres horizons. « Le post-doc correspond à une ouverture d’esprit, afin de maturer son sujet », confirme Michael Herfs. Ce dernier est donc parti à Boston aux États-Unis durant 2 ans, au Laboratoire de Pathologie Gynécologique de la Harvard Medical School, dont il garde le meilleur souvenir. « J’ai reçu un très bon accueil, se souvient-il. J’ai d’ailleurs gardé un très bon contact avec mon directeur de projet et on s’écrit encore tous les mois ».

Basile Stamatopoulos garde lui aussi un souvenir lumineux de son post-doctorat de deux ans, qu’il a effectué à l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, après l’obtention de plusieurs bourses Télévie en Belgique. « On m’a tout de suite donné beaucoup de liberté, tout en m’impliquant dans dix projets différents, dont certains aboutissent encore aujourd’hui à des publications », raconte le chercheur.

Pour Michael Herfs, le contact avec le Télévie s’est fait à son retour de post-doctorat. « Le Télévie a été extrêmement généreux avec moi en finançant quatre ans de mes recherches. Même si en réalité, je suis tombé dans la potion du Télévie dès le début de ma thèse, plaisante le chercheur. Car dans ce domaine, on en bénéficie tous, de près ou de loin ».

Aujourd’hui, si les deux chercheurs collaborent toujours avec le Télévie en tant que promoteurs, leur parcours a quelque peu différé. Michael Herfs est devenu Chercheur qualifié FNRS, à l’Université de Liège, où il  étudie toujours le papillomavirus. « Nous cherchons à comprendre comment ce dernier échappe au système immunitaire » explique-t-il. En parallèle de ces questions, Michael Herfs développe également des recherches dans le domaine de l’immunothérapie du cancer du sein. « L’immunothérapie est un domaine très excitant où tout est encore à découvrir », s’enthousiasme le scientifique.

Basile Stamatopoulos a, quant à lui, rejoint l’ULB, où il est Chargé de cours. En plus d’enseigner de l’hématologie, il y mène des recherches sur la leucémie lymphoïde chronique, au Laboratoire de Thérapie Cellulaire Clinique de l’Institut Bordet. « Le fil rouge de mes recherches a toujours été d’étudier l’interaction des cellules leucémiques avec leur environnement, explique le chercheur. Cette communication permet aux cellules de rester en vie, et de faire taire le système immunitaire normalement chargé de les combattre ».

Ces différents parcours ne les empêchent pas de se retrouver sur l’importance que représente encore aujourd’hui l’aventure humaine qu’est le Télévie. « Le contact avec les patients est un véritable moteur pour moi, raconte Basile Stamatopoulos. À chaque soirée Télévie, on en ressort beaucoup plus motivé grâce à eux ». Un avis partagé par son confrère. « On ne sort pas indemne du Télévie. Chaque contact, chaque discussion avec les patients et les donateurs donne envie de se remettre à la tâche » conclut Michael Herfs.

Plume : Thibaut Grandjean

Basile Stamatopoulos, chargé de cours à l’ULB
Michael Herfs

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