« Aujourd’hui, certains ont encore peur de développer un cancer en disant simplement bonjour dans la rue »

Publié le 28 octobre 2016 dans News


Une exposition touchante et forte

La maman d’Isabelle Lenfant est décédée d’un cancer du sein en 2015. Un cancer fulgurant qui l’a emportée en 7 mois. Isabelle a été profondément touchée par la honte que sa mère éprouvait face à la maladie : « Elle sentait sa féminité ébranlée.  Je ne trouvais pas cela normal de se sentir comme ça en 2016. On doit garder toutes ses forces pour se battre. Le regard des autres ne devrait pas avoir un impact aussi grand« .
Dans la société de superformance dans laquelle nous vivons, il est difficile pour les femmes atteintes d’un cancer de ne pas se sentir diminuées aux yeux des autres. « En tant que femmes, on se doit d’être des superwomens, il faut courir partout, faire du sport, manger sainement, être positive dans toutes les situations » raconte Isabelle.
Or, le cancer touche les malades au plus profond d’elles-mêmes, dans leurs chairs et dans leurs âmes. Il faut du temps pour accepter la transformation du corps, la perte des cheveux,  et vivre avec cette épée de Damoclès  au-dessus de la tête…. Et si en plus cela se passe sous les regards fuyants, gênés des autres, c’est encore plus difficile.
Avec l’exposition Femmes fatales, Jurgen Rogiers, le photographe et sa compagne Isabelle voulaient amener le spectateur à regarder l’être et non plus le paraître.  Ils nous incitent à voir le courage, l’espoir et la beauté du vécu derrière les cicatrices.
« On a voulu montrer que les malades ne doivent pas être mal à l’aise vis-à-vis du regard de la société. Au contraire, il faut oser regarder ces femmes droit dans les yeux et les trouver magnifiques dans leur combat pour la vie, dans leur espoir, dans ce qu’elles sont« .
Pour Isabelle, aujourd’hui encore, le cancer fait peur parce qu’il peut toucher tout le monde. « Il est parfois perçu comme une malédiction dont on ne peut pas parler, une maladie qu’il ne faut pas regarder. L’exposition a changé l’image que ces femmes avaient d’elles –mêmes. Certaines se sont trouvées belles, certaines ont pleuré, mais pour toutes, cela a été une très belle expérience. Et j’espère qu’on leur portera un autre regard dorénavant« .
Merci à ces guerrières comme Isabelle aime les appeler.
Faisons gagner la vie !

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