Astrid et son combat contre le cancer du sein

Publié le 29 octobre 2019 dans News


« Il est important d’allier le corps et l’esprit »

C’est au retour d’un voyage en Thaïlande en décembre 2018, juste avant Noël, qu’ Astrid a senti une masse présente sous un sein. Comme sa grand-mère avait eu un cancer, elle n’a pas réfléchi deux fois et s’est rendue directement chez un médecin. Quelques semaines plus tard, la mauvaise nouvelle tombe juste avant son entrainement de volley: elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer triple négatif. Un cancer pour lequel il n’existe pas encore de traitement ciblé. C’est en février que démarrent les traitements pour la jeune femme. Il y a quelques mois, elle nous confiait « qu’il était important d’allier le corps et l’esprit » et « qu’il faut toujours y croire ». Venue témoigner lors de notre soirée de clôture du Télévie en avril 2019, Astrid nous avait marqué par son moral d’acier. Nous l’avions rencontrée avec sa maman dans sa salle de volley. (https://www.facebook.com/watch/?v=325016444850492). Elle était également présente lors de la visite de la reine Mathilde au CHU de Liège en avril dernier

C’est suite à son opération en juillet qu’elle reçoit la bonne nouvelle: elle est en rémission. Aujourd’hui, elle reprend tout doucement des forces pour se remettre de ces derniers mois qui n’ont pas été faciles. Elle prend du temps pour elle et pour se reposer. « C’est important pour moi de revenir à l’essentiel. Mon corps est fatigué pour le moment et je me reconstruis. Il faut être patient et il faut l’accepter. C’est indirectement une chance d’avoir du temps devant moi pour redéfinir mes priorités et ce qui m’importe réellement. », nous confie Astrid. Ambitieuse et d’un positivisme inégalable, elle essaye de valoriser chaque moment. Sa devise ? Avoir des projets et aller de l’avant petit pas par petit pas. « Je me suis lancée dans la couture et je lis beaucoup. Ce sont des projets tous petits, tous simples mais pour moi, c’est important de le faire. Je fais au jour le jour en fonction de ce que mon corps me dit. », précise-t-elle. Son rêve ? Voyager ! Lorsqu’elle ira mieux, elle rêve de découvrir le monde avec son sac à dos.

À 29 ans, cette jeune femme s’inscrit dans la tranche des femmes de moins de 40 ans atteintes d’un cancer du sein. Elles représentent 5 % des nouveaux cas de cancers du sein chaque année dans notre pays. Au total, en Belgique, 10735 nouveaux cas sont enregistrés chaque année selon les chiffres de la Fondation Registre du cancer 

Environ une femme sur neuf sera atteinte d’un cancer du sein avant l’âge de 75 ans. Les femmes entre 50 et 69 ans sont les plus touchées par cette maladie. Il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde selon l’OMS 

Le dépistage précoce: le Mammotest

Tous stades et grades confondus, les femmes guérissent dans environ 75 % des cas. Détecté tôt, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10. C’est grâce, entre autres, au dépistage précoce qui permet de repérer un cancer à un stade précoce en l’absence de tout symptôme et qui augmente les chances de guérison. En Belgique, le Mammotest est un examen radiographique des seins aussi appelé mammographie. Il est proposé gratuitement tous les deux ans aux femmes entre 50 et 69 ans qui ne sont pas en traitement, qui n’ont pas de risque particulier ou ne présentent aucune anomalie des seins. Comme le précise le Dr. Thérèse de Foy, coordinatrice au Centre Communautaire de référence pour le dépistage des cancers, « On n’est pas dans du diagnostic, on est dans un dépistage. On s’adresse aux femmes qui n’ont pas de symptôme. Si les femmes ont un symptôme, il faut qu’elles consultent un médecin qui va les orienter vers un radiologue-sénologue ». Cette méthode s’inscrit dans le cadre du Programme de dépistage du cancer du sein mis en place en Belgique conformément aux recommandations européennes. Aujourd’hui, malheureusement, trop peu de femmes se font dépister via le Mammotest. « En Wallonie, on est seulement aux alentours de 6-7% de dames de la population cible qui utilisent le Mammotest pour se faire dépister. », précise le Dr. de Foy . Pour les autres personnes, un dépistage génétique peut être proposé lorsque l’on suspecte un risque héréditaire. Avant 50 ans ou à partir de 70 ans, c’est au cas par cas, cela dépend de votre profil à risque. Le mieux est d’en discuter avec votre médecin.

Le premier message de prévention: s’observer

Un nombre de symptômes peuvent suggérer l’existence d’un cancer du sein. Et la première règle est de s’écouter. « Le message de prévention de base, c’est d’être attentive à ses seins à n’importe quel âge. C’est primordial d’être attentive à son corps et à tout changement qui paraît suspect. Si il y a quelque chose de changé, c’est évident qu’il ne faut pas trainer et consulter son médecin. », insiste le Dr. Thérèse de Foy. C’est d’ailleurs grâce à son intuition qu’Astrid a découvert une anomalie dans sa poitrine, une boule suspecte sous son sein. Elle le rappelle, il faut être attentive, s’observer et s’écouter. « Je ne suis pas du genre à me précipiter chez le médecin. Mais c’est vraiment avec cette petite voix qui m’a dit ‘Va quand même vérifier’ que j’y suis allée. Et j’ai bien fait d’écouter cette petite voix », nous raconte Astrid.

L’apparition d’un creux, la présence d’une boule dans le sein, une douleur ou un écoulement par le mamelon sont des éléments souvent constatés par les femmes. Ils ne sont pas automatiquement synonymes de cancer du sein mais nécessitent une attention particulière.

Pour tout renseignement complémentaire sur le dépistage du cancer du sein, rendez-vous sur le site du Centre Communautaire de Référence pour le dépistage des cancers

 


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